Alors que le calendrier 2017 de F1 est en train de se dessiner, Bernie Ecclestone n'a pas hésité à mettre la pression sur quatre Grands Prix...
Où ira la F1 en 2017 ? Voilà une question intéressante à laquelle Bernie Ecclestone n'a pas hésité à répondre au journal The Times. Selon l'argentier de la F1, la F1 ne devrait pas aller au Canada, en Allemagne, en Italie et au Brésil la saison prochaine si aucun des accords en cours de discussion n'aboutit. Pourtant, la confiance est de mise auprès des organisateurs des Grands Prix.
Le cas de Monza n'est qu'une éternelle négociation traînant en longueur, d'autant qu'une autre menace est venu agrémenter les discussions : Imola. Depuis plus d'un an, le circuit italien tente d'assurer son avenir en F1, avec l'aide de l'Automobile Club Italien pour la période 2017-2020. Le principal obstacle reste toujours le même avec Bernie Ecclestone, à savoir l'argent. L'homme à la tête de la F1 demande 25 millions d'euros aux organisateurs du Grand Prix alors que l'ACI avait fait une offre à 19 millions. Qu'importe, l'ACI est déterminé à garder le Grand Prix à Monza si bien que l'Etat l'aide en accordant un amendement à l'article 183 de la loi sur la stabilité. Cet amendement autorise à l'ACI d'utiliser tous les fonds nécessaires pour payer les frais d'hébergement pour le Grand Prix d'Italie. Mais cela sera-t-il suffisant face à la menace Imola ?
Imola rêve depuis longtemps de revenir au calendrier de la F1. Déjà, début 2015, Pietro Benvenuti, directeur général du circuit d’Imola, était heureux de voir que son circuit était apte pour la F1. « En Juin, Charlie Whiting, le délégué de la FIA pour la sécurité des circuits, a inspecté le circuit et a reconfirmé la licence 1er degré, qui expire en Juin 2017. Cela signifie que l’Autodromo Internazionale Enzo e Dino Ferrari a toutes les exigences techniques pour accueillir n’importe quelle course FIA, même la Formule 1 », indique-t-il au site F1WEB.it. Aujourd'hui, le circuit affirme avoir un accord conditionné pour accueillir la F1 en 2017 si les négociations échouent avec Monza.
Autre circuit dans la menace, le Canada. Si le circuit dispose d'un contrat pour accueillir la F1 jusqu'en 2024, il semblerait que les promesses tenues n'aient été respectées. Le circuit devait investir 25 millions d'euros pour moderniser les installations sur l'Île Notre-Dame. Mais rien ne semble avoir été fait, ce qui ne semble pas avoir plus à Bernie Ecclestone qui a menacé de ne pas inscrire le Grand Prix au calendrier 2017.
L'Allemagne ne déroge pas à la règle. En difficulté depuis quelques saisons, le Grand Prix d'Allemagne pourrait disparaître la saison prochaine du calendrier, comme cela a été le cas la saison passée. Si Hockenheim accueille le Grand Prix cette année, l'alternance voulue dès 2007 ne semble pas porter ses fruits et la cause est simple : la situation économique du Nürburgring. Vendu dans un premier temps au groupe Capricorne, c'est finalement le milliardaire russe Viktor Charitonin l'heureux acquéreur de ce monument du sport automobile allemand. Mais le passif n'aide pas.
Les problèmes du Nürburgring ne datent pas d’hier. Le circuit, surendetté depuis 2006, cherche un moyen de combler la perte engendrée par la F1. C’est alors qu’était né le projet "Nürburgring 2009", un projet ambitieux visant à attirer de nouveaux visiteurs. Ce projet proposait de construire dans un premier temps un musée de la course, un parc d’attractions, une rue commerçante et deux salles de spectacles, puis dans un deuxième temps, deux hôtels et un parc de vacances avec discothèque et restaurants. Mais le coût de ce projet est incontrôlé et se présente comme un désastre financier pour le circuit.
En 2012, le circuit est sur le point de déposer le bilan, ayant accumulé une dette d’environ 385 millions d’euros et étant dans l’incapacité de trouver du financement. Le 12 novembre 2012, la procédure d’insolvabilité est annoncée. Le circuit ainsi que le complexe sont mis en vente courant 2013. Le 11 mars dernier, Capricorn Group rachète pour 77 millions d’euro le circuit de l’Eifel et promet d’investir 25 millions dans l’expansion du circuit et de sa périphérie. Mais le nouvel acquéreur ne respecte pas ses engagements et le circuit est une nouvelle fois mis en vente.
Le 1er octobre 2014, la Commission Européenne dénonce l’octroi d’aides d’État incompatibles avec les règles européennes de la concurrence à trois entreprises gérant le circuit automobile, le parc de loisirs et les hôtels du Nürburgring, qui ont reçu un total de 456 millions d’euros entre 2002 et 2012, ainsi que d’autres mesures afin d’éviter leur faillite immédiate. Fin 2014, ces dernières font l’objet de procédures d’insolvabilité.
Dernier circuit sur la liste de Bernie Ecclestone : le Brésil. Si la première partie du développement du circuit a été réalisée, la seconde phase est au point mort, faute de financement. Il faut dire que le Brésil fait face à des difficultés financières et politiques. Pourtant, le circuit d'Interlagos dispose d'un contrat allant jusqu'en 2020. Tamas Rohonyi, promoteur du Grand Prix du Brésil, se veut rassurant dans les différentes colonnes, assurant que l'avenir de sa course n'est pas incertaine malgré les sorties d'Ecclestone. Supprimer un tel évènement ferait perdre à la ville de Sao Paulo presque 110 millions d'euros.
Vers de nouvelles destinations ?
La F1 ne se cache de vouloir revenir dans des lieux connus. L'évocation d'un Grand Prix à Las Vegas, bien que loin d'être acté, laisse penser à la volonté de Bernie Ecclestone d'avoir plusieurs courses aux Etats-Unis, où la F1 peine à s'installer. Des bruits se font entendre aussi concernant un possible retour en Argentine.
Aussi, il se murmure qu'un retour de la F1 sur le circuit du Castellet pourrait être possible, sans pour autant confirmer l'information à ce jour. Les essais Pirelli en début de saison ont donné un aperçu de ce que pourrait être la F1 sur ce circuit qui a accueilli la discipline 14 fois entre 1971 et 1990. La piste a été choisie conjointement par Pirelli et par la FIA. Le Paul Ricard était le circuit où il voulait et où il pouvait faire ces essais. La piste F1 serait à l'étude actuellement mais rien n'est fait, ni signé.
Wait and see, comme disent les anglais...