Nous avons rencontré dans le paddock de la Formula E à Sao Paulo (Brésil) celui qui a œuvré pour que la marque au double chevron revienne dans un championnat du monde.
Nous avons rencontré dans le paddock de la Formula E à Sao Paulo (Brésil) celui qui a œuvré pour que la marque au double chevron revienne dans un championnat du monde.
Propos de Didier Laurent / Auto Press Club depuis le Brésil
Une première pour Citroën Racing en monoplace
C’est la première fois depuis 1919, naissance de la marque Citroën, que vous participez à un championnat de monoplaces. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
C’est une étape importante dans l’histoire de la marque, qui a toujours eu l’innovation et la compétition en elle. Depuis la Rosalie (et ses records de vitesse sur le circuit de Montlhéry dans les années 30, Ndlr) nous avons gagné de nombreux titres en rallye avec Sébastien Loeb, en WTCC avec José Maria Lopez, et avons eu beaucoup de succès au Dakar (4 victoires entre 1990 et 1996, Ndlr). La passion et l’esprit racing, c’est ce qui nous porte.
Le Brésil, et plus largement l’Amérique du Sud, est un gros marché pour Citroën, qu’avez-vous organisé de particulier pour cette grande première ?
Sur cette course en particulier nous avons un lounge avec 150 invités et nous avons créé une animation avec nos petites « AMI » en piste juste avant la course. Citroën est très populaire et bien implanté en Amérique du Sud en général et au Brésil en particulier, puisque c’est notre premier marché dans la région. Nous avons ici des sites de production, des modèles dédiés comme la Basalt, c’est vraiment énorme.
La FE est une plateforme qui grandit et qui reste moins chère que la F1 ou l’Endurance, est-ce pour vous le meilleur investissement en motorsport ?
La Formula E est le troisième sport mécanique le plus suivi au monde, derrière la Formule 1 et le MotoGP. Sa progression, en termes de fans, est exponentielle. Nous savons que l’arrivée des monoplaces de 4ème génération, dès l’année prochaine, va générer beaucoup d’attention. Cette voiture, qui accélère plus fort qu’une Formule 1, sera sensationnelle à plus d’un titre et justifie pleinement notre présence. C’est un excellent moment pour arriver dans cette série, qui va encore grandir. Le retour sur investissement est bon, et nous devons commencer à le démontrer dès aujourd’hui.
Citroën n’a pas de voiture de sport dans sa gamme, est-ce que la FE va permettre de trouver des passerelles vers des modèles de série ?
Absolument, on pourrait tout à fait l’imaginer. Citroën a déjà eu des voitures de sport dans sa gamme par le passé et aujourd’hui le groupe Stellantis dispose de plateformes pour le faire. Nous réfléchissons à créer des ponts technologiques de la course à la route, pour aller dans cette direction.
Le prochain enjeu sera la Gen4 : que peut apporter Citroën Racing dans ce projet qui est très nouveau ?
Le point le départ est l’héritage de tout ce que la marque a pu apprendre de ses précédentes aventures en compétition. Nous sommes animés par la passion, mais il y a aussi l’histoire que nous voulons raconter à nos fans. Le développement de la technologie, la stratégie que nous devons développer en course, tout est en partie façonné par ce que nous avons pu apprendre avec le temps. Demain, une marque chinoise pourrait arriver et tenter de performer. Mais nous avons un héritage qui nous permettra toujours de bénéficier d’une approche différente.
DS Penske est l’autre écurie de Stellantis en Formula E. Est-elle pour vous un partenaire, un simple concurrent de plus ou un véritable ennemi interne ?
Sur la piste, c’est clairement un compétiteur que nous voulons battre. Tout le monde veut gagner et c’est normal. Mais nous bénéficions tous des datas emmagasinées par l’ensemble des voitures de course du groupe. Certains points sont spécifiques, chacun a ses petits secrets, mais il existe un partage de nombreuses informations. Et à la fin, c’est le meilleur qui gagne.
Vous avez porté le projet FE depuis le début, mais en juin dernier la marque a changé de directeur général. Est-ce que cela pourrait être de nature à remettre le programme en cause ?
Non. Nous venons d’annoncer notre participation avec la Gen4, et comme dans tout projet nous devons apporter la preuve que le retour sur investissement est correct. Nous sommes ici pour la première course de la saison, pleinement engagés, tout le monde est monté à bord et nous allons tout donner.




