Le nouveau propriétaire de la F1 continue de finaliser le rachat. Une levée de fonds et les premières propositions sont lancées. Liberty Media souhaiterait également réduire les coûts avec, par exemple, l'instauration d'un budget capé. Une idée déjà proposée mais qui ne résonne pas très bien auprès des équipes. Réduire les week-end de course est également envisagé, sans réelle proposition. Mais le magnat des médias souhaiterait aussi remettre les fans aux cœurs de la discipline.
Et cela doit passer par un accès aux informations, données, vidéos et autre. S'il y a bien un domaine que la Formule 1 ne domine pas, c'est le monde d'internet. Bernie Ecclestone n'y voit aucun intérêt. Hormis une poignée de vidéos disponibles sur le site officiel, un Grand Prix disparaît presque aussitôt après sa diffusion. Mais la F1 ne peut se limiter à une seule diffusion. Ainsi, il semblerait que Liberty Media ai bien compris l'aubaine qui se présente à elle.
Une offre OTT envisageable pour Liberty Media
Lors d'un échange devant la Commission fédérale américaine de réglementation et de contrôle des marchés financiers en novembre 2006, Liberty Media a évoqué une offre OTT pour la F1. L'offre OTT (Over-the-top) signifie contenu « hors offre du fournisseur d'accès à l'Internet » en français. Il s'agit d'un ensemble de médias audio, vidéo et autres transmis par le réseau Internet, hors offre du fournisseur d'accès.
À la question de savoir si Liberty Media envisageait un telle offre rapidement, Gregory B. Maffei, PDG et Directeur de Liberty Media Corp a répondu par l'affirmative.
« Je pense que nous sommes également très enthousiastes à l'idée d'essayer et d'utiliser l'importante quantité de flux vidéos et de données que nous avons dans un produit de première qualité. Et étant donné la nature mondiale et la base de fans extrêmement dévouée que nous avons, il semblerait qu'un produit OTT est quelque chose de sensé pour eux et nous ».
Mais il faudra sans doute encore du temps pour mettre en place une telle offre. Liberty Media doit composer avec les équipes mais aussi avec les contrats déjà existant en terme de diffusion.
« Nous avons des petites choses à travailler concernant les droits. Je ne pense pas qu'ils soient impénétrables, mais il y a des choses à voir. Et nous avons aussi besoin de travailler sur nos relations avec les équipes et comment nous gérerons tout ça. Donc il n'y a pas que du travail sur le produit en lui-même, mais également un octroi de licences , mais je ne pense pas que ce soit insurmontable. Quelle sera la forme exacte du produit ou ce que nous pourrions faire, je n'ai aucune certitude pour l'instant, nous n'en sommes qu'aux débuts. Mais je suis d'accord, il y a beaucoup de potentiel ».
Liberty Media positive sur l'investissement des équipes
Autre point abordé dans cet échange, est le lien entre Liberty Media et le CVC, l'actuel détenteur de la F1. Le CVC est propriétaire du sport depuis plus de 101 ans, et souhaite rester en F1. Mais il veut diminuer son investissement sans perdre d'argent. Ce qui laisse une place aux équipes de devenir propriétaire du sport auquel elles participent. Une position déjà évoquée et validée par Liberty Media, mais également par les équipes elles-mêmes.
« Nous leur avons donné de l'argent et ils ont fait le pari que la propriété qui leur restait qu'ils augmenterait de valeur sous la gestion de la Chase et la Liberty. Ils en ont déjà récolté un peu. Mais je pense qu'ils voient plus d'avantages. Ils parlent potentiellement de vendre quelque chose comme un tiers de ce qu'ils ont encore, ce qui leur laissera environ la moitié de ce qu'ils avaient quand nous avons commencé à être impliqués », déclare Gregory B. Maffei.
« Fait important, l'un des groupes qui est discuté en tant qu'investisseur de prendre une partie de leurs intérêts, sont les équipes elles-mêmes. Et nous considérons que c'est un point positif en termes d'ancrage de notre relation et aligne notre intérêt avec celui des équipes. Je pense aussi que tout le monde est intéressé à avoir des actionnaires à long terme qui sont potentiellement additifs à l'entreprise mais dont on attend certainement qu'ils soient là pour le long trajet positif que nous anticipons », conclut-il.