La Dodge Viper est un mythe roulant né au début des années 90 aux États-Unis. Au milieu de cette décennie Chrysler a songé a modifier toute sa conception pour en faire une sportive à moteur central.
Sa production a cessé en 2017 et on ne compte plus les déclinaisons du monstre de Bob Lutz. Des grands noms comme Carroll Shelby ont apporté leur contribution au projet pour lui donner toute son aura.
On ne touche pas à la Viper
Le sorcier Texan, Carroll Shelby avait une vision assez simple pour que cette Muscle Car soit efficace : il ne faut qu'un moteur puissant, ensuite on pensera au reste. Fort bien, ils sont allés puiser dans la banque d'organe moteur des pick-up Dodge Ram pour adapter un V10 de 8,0l dont les premières versions affichaient 394 ch. Contrairement aux mastodontes en fonte des pick-up, le V10 de la Viper était en aluminium, sa puissance ira de 394 à 650 ch tout au long de sa carrière.
Le succès commercial fut immédiat et Chrysler avait enfin son arme redoutable pour chasser sa rivale Chevrolet Corvette. Aux États-Unis, les grandes heures automobiles voyaient trois grands groupes automobiles se tailler la part du lion, c'était les Big 3, Chrysler (Dodge), Ford et General Motors (Chevrolet). Nous avions donc à présent les trois icônes des sportives américaines, la Ford Mustang, la Chevrolet Corvette et la Dodge Viper.
Alors que Chevrolet à dévoilé sa nouvelle Corvette C8 à moteur central arrière (mi-2019), c'est Chrysler qui aurait pu les devancer il y a de ça deux décennies. Mais c'est la Ford GT qui renaissait de ses cendres au début des années 2000 (2005) qui devint la réincarnation de celle qui triompha aux 24 Heures du Mans et se targua d'être la première sportive à moteur central arrière.
Chez Chrysler, Chris Theodore, vice-président exécutif en charge de l'ingénierie, avait dans l'idée de proposer une troisième génération de Viper à moteur central arrière. Quelques contraintes sont venues contrarier ses plans, notamment celui de la rentabilité. Car la Viper n'a jamais été rentable pour les premiers modèles, si ce n'est qu'elle offrit une formidable publicité pour Dodge.
Les ingénieurs ont donc modélisé à l'échelle deux types de véhicules, l'un avec le moteur en position avant longitudinal et le second dans une version central arrière. Le but était de réutiliser un maximum de composants de l'actuelle Viper pour que l'investissement ne soit pas déraisonnable. Évidemment le changement de philosophie ne fut pas adapté, et la Viper dut rester avec son moteur à l'avant.
Mais l'idée ne resta pas morte, car Chris Theodore allait pouvoir développer et concrétiser son idée chez son nouvel employeur en 1999 : Ford ! Alors que le concept-car faisait déjà état d'une envie d'une sportive à moteur central arrière chez l'ovale bleu, la Ford GT 90 fit son apparition en 1995. Du concept-car à la production pour la Ford GT, on le doit au transfuge de chez Chrysler, l'un des papas de la Viper : Chris Theodore.