Lamborghini a dévoilé l'héritière de l'Aventador : la Revuelto. La super-sportive de Sant’Agata Bolognese reste toujours fidèle au V12 et ne succombe pas à l'appel du turbo. En revanche, le moteur atmosphérique devient hybride et développe 1015 ch !
Chez Lamborghini, c'est le V12 ou rien ! Et pour ce nouveau modèle qui pousse la firme italienne dans une nouvelle ère, l'hybride fait son apparition sur un moteur qui conserve une architecture atmosphérique pour avoir des envolées dans les tours pour faire hurler les décibels.
Lamborghini Revuelto, passation de pouvoir !
Après plus d'une décennie de bons et loyaux services, l'Aventador peut tirer sa révérence. La Revuelto arrive avec une débauche de technologie sous le capot, mais aussi sous la carrosserie avec un châssis inédit. Cette Revuelto, qui tire toujours son nom d'un taureau de combat (et qui en espagnol se traduit par : œufs brouillés, tout un programme), est un condensé de ce que maîtrise désormais Lamborghini.
Les lignes ne trahissent pas ses racines, la Revuelto est toujours dessinée avec des traits affirmés, directs et droits, c'est taillé à la serpe. L'hypercar italienne se distingue également de la concurrence qui adopte souvent des lignes courbées comme ses rivales britanniques chez Aston Martin ou encore sa plus grande rivale de Maranello, elle aussi dessinée tout en rondeur.
A l'avant le capot est toujours plongeant alors que l'on voit des phares avec une nouvelle signature lumineuse, celle que l'on verra aussi sur le prototype qui sera aligné aux 24 Heures du Mans en 2024. Le bouclier ne laisse aucun doute quant à sa vocation et ses performances. Fidèle aux portes à ouverture en élytre (ou ciseaux), les flans sont ciselés, on pourrait presque y voir la signature SV des premiers modèles Diablo.
A l'arrière, les sorties d'échappement migrent vers le haut du capot moteur ce qui laisse de la place pour que le large extracteur puisse s'exprimer et produire son effet. Les feux étirés à leur maximum viennent encerclés les deux sorties d'échappement trapézoïdales.
Un troisième bandeau LED de feu est présent à la cime du capot moteur, ce dernier étant toujours ajouré des persiennes et le bloc V12 reste à la vue de tous. Enfin, un large aileron rétractable est parfaitement dissimulé et épousant les formes des sorties d'échappement, il est actif et sa position peut être modifiée manuellement.
La révolution du châssis
La Revuelto est basée sur un nouveau châssis inspiré de l’aéronautique, le « monofuselage ». Outre une monocoque entièrement réalisée en fibres de carbone multi-technologiques, elle présente aussi une structure avant en composites forgés, un matériau spécial composé de fibres de carbone courtes trempées dans de la résine.
Le monofuselage du Revuelto est 10 % plus léger que le châssis de l’Aventador, et le cadre avant est 20 % plus léger que son prédécesseur en aluminium. La rigidité de torsion a également été améliorée avec une augmentation de 25 % par rapport à l’Aventador, ce qui garantit les meilleures capacités dynamiques de sa catégorie.
Un intérieur qui change...
Le changement est plus radical à l’intérieur, on peut y voir les écrans de 12"3 derrière le volant et l’écran d’info-divertissement de 8"4 donnant un aspect qui rappelle vaguement la console cnetre d'une McLaren, voire Ferrari avec l'écran qui fait face au passager. Lamborghini a également presque effacé toute référence à Audi, la maison-mère, l'imposant tableau de bord a fait sa cure d'amincissement.
Lamborghini affirme que ces deux écrans, ainsi que la troisième bande numérique de 9"1 située devant le passager, sont contrôlés par un seul ordinateur. Ce dernier veille à ce qu’ils aient tous la même apparence et qu’ils fonctionnent tous de la même manière. Il est même possible de « glisser » des informations de l’écran central vers l’un ou l’autre des écrans.
La console centrale est également débarrassée de l’imposant tunnel de transmission. Sur le volant, Lamborghini a placé les boutons des modes de conduite : Ville, Route, Sport et Course. Le mode Ville permettra de rouler en 100% électrique, quand le V12 interviendra dès le mode Route. La puissance maximale ne sera délivrée qu'en sélectionnant le mode Course.
V12 atmosphérique hybride de 1015 ch
C’est la première Lamborghini qui dépasse les 1000 ch, sous le capot est logé le V12 L545 de 6,5 litres qui est une évolution du moteur qui équipe l’Aventador, mais il a été modifié pour produire 825 ch et 725 Nm de couple. La puissance combinée avec les moteurs électriques est de 1015 ch.
Pour mémoire, la plus puissante des Aventador sortantes, la LP780-4 Ultimae, ne développait que 780 ch. Ici le V12 propulse le train arrière, alors qu’il est assisté de moteurs électriques. Trois au total, l’un est logé dans la boîte de vitesses, les deux autres sont montés sur chacune des roues avant et entraîne ces dernières.
La Revuelto atteint les 100 km/h en 2,5 secondes, arrive à 200 km/h en moins de 7 secondes et à une vitesse maximale limitée à 350 km/h. En comparaison, il fallait 2,8 secondes, 8,7 secondes et 355 km/h pour l’ancienne Ultimae. La batterie de 3,8 kWh se recharge en 30 minutes avec une alimentation de 7 kW, ou en six minutes seulement en utilisant le V12 comme générateur.
« La nouvelle Revuelto est un jalon dans l’histoire de Lamborghini et un pilier important de notre stratégie d’électrification Direzione Cor Tauri », a déclaré Stephan Winkelmann, président-directeur général de Lamborghini. « Il s’agit d’une voiture unique et innovante, mais en même temps fidèle à notre ADN : le V12 est un symbole emblématique de notre héritage et de notre histoire dans le domaine des super-sports. Revuelto est née pour briser le moule, en combinant un nouveau moteur 12 cylindres avec la technologie hybride, créant ainsi l’équilibre parfait entre l’émotion recherchée par nos clients et la nécessité de réduire les émissions. »
Un demi-million d'euros !
La Lamborghini Revuelto est exclusive, performante et très technologique. Néanmoins, avec une hypercar de ce calibre, le tarif est-il le chiffre le plus important pour les futurs propriétaires ? Elle sera vendue pour 500 000 €, ce qui est 30% plus cher que l’exclusive Aventador Ultimae. Elle est aussi plus chère qu’une Ferrari SF90 Stradale, mais à ce prix-là, n’est-il pas préférable d'avoir un V12 qui hurle et des portes en élytre ?