L'une des berlines sportives les plus emblématiques du début des années 90 est la Mercedes 190E 2.5-16 Evo II et elle a récemment soufflé 30 bougies ! La 190E 2.5-16 Evo II est l'un des points forts de la success-story des berlines sportives de l'Étoile !
Il y a 30 ans, la 190 E 2.5-16 Evolution II a ravi les professionnels et le grand public lors de sa présentation au Salon International de l'Automobile de Genève en 1990. La voiture de tourisme développée pour les courses du Groupe A sur la base de cette berline sportive a ensuite acquis un statut légendaire.
Mercedes-Benz 190E 2.5-16 Evo II, Pimp My Ride !
Cette 190E 2.5-16 Evo II est une version légale pour routes ouvertes, une inspiration d'une DTM ! Elle dérive directement de la 190E 2.3 16 qui fut lancée en 1984 et largement mise en avant par la course de gala sur le nouveau tracé du Nürburgring avec un parterre de pilotes de F1 dont les Champions du Monde et un petit nouveau... Ayrton Senna da Silva !
L'Evo II a rendu justice à la première apparence du véhicule grâce à un développement de ses organes. La puissance du moteur a été augmentée une fois de plus par rapport au premier modèle Evolution de l'année précédente, l'Evo II générant désormais 235 ch de puissance de son 4 cylindres atmosphérique, contre 195 ch auparavant. La vitesse de pointe était de 250 km/h, et l'Evo II expédie son 0 à 100 km/h en 7"1.
L'élément le plus accrocheur visuellement est certainement l'aileron arrière qui assure l'appui aérodynamique, la pièce a été développée pour augmenter la force d'appui sur l'essieu arrière à haute vitesse et comportait une lame inférieure qui pouvait être inclinée. Le spoiler avant était aussi ajustable sur deux positions. Comparé à la première Evo, l'appui aérodynamique sur le train avant était de 21,2 kg et 57,1 kg à l'arrière.
Mercedes-Benz c'était le luxe, le raffinement, le confort... Alors, quand en 1982 la W201 arrive, la 190 aussi baptisée la Baby-Benz, c'est par l'entrée de gamme que l'Étoile veut rajeunir sa clientèle et son image, soit !
La version de série établit de nouvelles normes d'efficacité, de maniabilité, de sécurité et de design (possibilité d'ABS, d'airbags), tout en conférant à la marque de Stuttgart une image plus jeune et plus dynamique. Il ne manquait qu'un engagement en compétition pour magnifier ce modèle, synonyme de renouveau pour Mercedes-Benz.
Au total, 502 unités de l'Evo II ont été produites disponibles exclusivement en bleu noir métallisé. S'il n'existe que 502 exemplaires sur les 1,9 million de berlines W201 produites, c'était uniquement pour répondre à l'homologation du modèle pour le DTM.
Au moment de sa commercialisation, le modèle est vendu 115 259,70 DM -Deutsche Mark- (soit 58 930 €), le triple du prix d'une 190E 1.8. Aujourd'hui, ces classiques se vendent à prix d'or, en début d'année, le modèle n°256 avec 7 600 km au compteur s'est vendu 395 000 €.
Le DTM dans le sang
La 190 E 2.3-16 a réalisé une brillante performance lors de la course d'ouverture du nouveau Nürburgring en 1984. En 1988, Mercedes-Benz a fait son entrée dans le championnat allemand de tourisme (DTM) avec la berline développée à partir de la version de série et Roland Asch a terminé la saison en tant que vice-champion.
Pendant ce temps, les spécialistes du sport automobile de Stuttgart travaillaient déjà sur leur prochain coup d'état, en développant les modèles 190E 2.5-16 Evolution (1989) et 190E 2.5-16 Evolution II (1990) sur la base de la version routière du modèle à seize soupapes.
Car déjà, ses adversaires collectionnaient les couronnes en DTM. Les pilotes Kurt Thiim (Rover Vitesse- 1986), Eric van de Poele (BMW M3- 1987), Klaus Ludwig (Ford Sierra - 1988), Roberto Ravaglia (BMW M3 - 1989) et Hans-Joachm Stuck (Audi V8 Quattro - 1990) furent titrés, quand dans le même timing c'est BMW qui s'octroyait tous les sacres constructeurs (1984-1990) ! L'année 1991 devait être celle de la révolte, c'est AMG qui a ensuite assumé la responsabilité de la conversion des véhicules destinés à la course.
L'Evo II a fait ses débuts en course sur la Nordschleife du Nürburgring en DTM le 16 juin 1990. Cette année-là, Kurt Thiim a pris la 3e place du classement final en DTM même si Franck Biela s'impose au championnat sur une Audi V8 Quattro. Mais en 1992 Klaus Ludwig a remporté le championnat DTM devant Kurt Thiim et Bernd Schneider (tous trois au volant d'une 190 E 2.5-16 Evolution II).