Renault va-t-il connaître le même sort que Volkswagen ? Selon un article publié dans Libération, 898 557 automobiles du groupe seraient équipées de systèmes de dépollution douteux.
Après le DieselGate, le RenaultGate ? En tout cas, le quotidien Libération pointe du doigt un procès-verbal rédigé par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Ce PV datant de novembre 2016 indique que « Renault SAS a trompé les consommateurs sur les contrôles effectués et notamment le contrôle réglementaire de l’homologation sur les émissions de polluants […]. La société a utilisé une stratégie ayant pour objectif de fausser les résultats des tests antipollution ».
Parmi les véhicules du groupe pointés du doigt, on retrouve le Renault Captur (norme Euro 6) et la Clio IV (Euro 5). Le premier dépasse le seuil réglementaire d’émission de NOx de 377 % et la deuxième de 305 %. Ainsi, le commentaire des enquêteurs est sans appel : « Ces résultats permettent de soupçonner l’installation d’un dispositif frauduleux qui modifie spécifiquement le fonctionnement du moteur, pour en réduire les émissions de NOx dans des conditions spécifiques du test d’homologation, afin que les émissions respectent les limites réglementaires ».
Cela concernerait environ 900 000 voitures, soit un chiffre d'affaires de 16,8 milliards d'euros. Si la faute est avérée, Renault pourrait recevoir une amende de 10% de de son chiffre d'affaires annuel, soit environ 3,5 milliards d'euros selon le quotidien.
Renault dément
Dans un communiqué, Renault se défend. Dans un communiqué, le groupe français précise qu'il "a pris connaissance d'un article déséquilibré paru ce jour dans la presse nationale relatif au dossier "émissions". Cet article indique citer des extraits choisis d'un procès-verbal rédigé par la DGCCRF''.
Aussi, "le Groupe Renault n’entend pas commenter une instruction en cours, procédure confidentielle par nature et à laquelle l'entreprise n'a, à ce stade, pas accès. Renault ne peut en conséquence confirmer la véracité, l'exhaustivité et la fiabilité des informations contenues dans cet article. Renault justifiera de son respect de la règlementation et réserve ses explications aux magistrats en charge d'instruire ce dossier''.
Cependant, dans son communiqué, "le Groupe Renault rappelle qu’aucun de ses services n’a enfreint les règles, européennes ou nationales, relatives à l’homologation des véhicules. Les véhicules Renault ne sont pas équipés de logiciels de fraude aux dispositifs de dépollution''.