Ce Dakar 2022 aurait pu voir son leader disqualifié de l'épreuve, en effet Nasser Al-Attiyah a roulé pendant l'étape 2 avec un collecteur de données débranché, empêchant la direction de course de vérifier plusieurs paramètres.
Convoqué chez les commissaires sportifs, les représentants de l'équipe ont eu à s'expliquer pourquoi le Toyota #201 avait rallié l'arrivée avec un enregistreur de données débranché.
Al-Attiyah sous le coup d'une disqualification
Le représentant, M. Fortin, a expliqué : "C'était une simple erreur de nos mécaniciens. Ils ont simplement oublié de connecter l'enregistreur de données à la batterie. Nous déconnectons l'enregistreur de données de la batterie chaque nuit pour des raisons de sécurité. Je vérifierai personnellement les jours suivants que l'enregistreur de données est bien connecté."
Après l'arrivée de la voiture n° 201 au bivouac de l'étape 2, l'assistant du délégué technique de la FIA, responsable des enregistreurs de données Magneti Marelli, s'est rendu dans l'équipe pour recueillir les données. Une fois sur place, il a été informé par l'équipe qu'ils avaient oublié de connecter l'alimentation du "datalogger" avant que la voiture ne quitte le bivouac le matin.
Par conséquent, aucune donnée n'a n'a été enregistrée par le datalogger de la FIA et il n'y a donc aucun moyen de vérifier si la pression du Turbo Boost a dépassé les valeurs définies dans l'annexe VIII du Règlement Sportif du CCR 2022. De plus, l'enregistreur de données de la FIA est connecté directement à la batterie. c'est la raison pour laquelle l'équipe déconnecte l'enregistreur de données FIA chaque nuit.
En cas de violation de l'obligation de conformité technique, la responsabilité d'un concurrent est avérée, une sanction doit être prononcée à son encontre même en l'absence de faute, et cette sanction est, en principe, la disqualification selon la jurisprudence du passé.
Néanmoins, la Cour d'appel internationale a déjà estimé dans le passé que dans des "circonstances exceptionnelles", la responsabilité objective d'un concurrent dans un cas de non-conformité de sa voiture peut conduire à une sanction moins sévère que la disqualification.
Les commissaires déterminent que des circonstances exceptionnelles existent dans le cas présent, dans la mesure où le Rallye Dakar comporte 12 jours de compétition et que l'infraction a été découverte lors de la deuxième étape alors que la voiture était conforme lors de la première étape. Une disqualification de l'ensemble de la compétition ne semble donc pas proportionnelle, d'autant plus que le concurrent a confirmé rectifier le problème rapidement afin que sa voiture soit conforme au règlement pour les 10 jours de compétition suivants.
Les commissaires concluent que, compte tenu des dispositions du règlement pertinent, il appartenait effectivement au concurrent de s'assurer de la conformité de sa voiture. Cependant, les commissaires considèrent qu'une amende de 5 000 € et la peine de disqualification avec sursis est nécessaire mais suffisante.