Sébastien Loeb et Daniel Elena étaient de retour sur les routes du Dakar, l'épreuve se disputait pour la deuxième fois en Arabie saoudite. Avec un buggy tout neuf et une équipe qui y faisait aussi ses premiers pas, Loeb raconte son périple.
Les deux compères ont fait leur retour sur le Dakar après 2 ans d'absence (en 2019 ils roulaient sur un Peugeot 3008 DKR engagé par PH Sport) et un tout nouveau projet avec le Bahrain Raid Xtrem et un buggy développé par Prodrive.
Loeb et Elena, une année pour apprendre
Ce Dakar avait été annoncé difficile et orienté sur la navigation... et effectivement, il aura posé quelques problèmes à certains pilotes dont notre duo Loeb / Elena. Mais à leur décharge, ils ont dû apprendre le nouveau système de navigation désormais sur tablette (depuis l'an dernier) et composer avec une contrainte pneumatique en leur défaveur.
"Une voiture nouvelle moins de trois mois avant le début de la compétition, un pays et un nouveau système de navigation que nous découvrions avec Daniel. Nous n’avions pas les faveurs des pronostics et c’était tout à fait normal en restant réalistes. Néanmoins, on ne pensait pas galérer à ce point, profiter autant du sable saoudien et battre tous nos records de temps passé dans le désert !"
Conscient des grands débuts de leur écurie sur ce Dakar, la victoire au général n'était pas l'objectif, mais il fallait engranger le plus de kilomètres possibles pour peaufiner l'apprentissage de leur nouveau buggy. Et si possible, prendre le plus de plaisir possible, en tentant d'être compétitif.
"Il y a eu d’abord la navigation et le nouveau système électronique et la découverte du parcours dix minutes avant le départ. [...] Daniel a découvert la « tablette » lors de la première spéciale et évidemment il y a eu un temps d’adaptation qui nous a pénalisé. [...] On était rarement seuls à chercher notre chemin mais certains sont passés au travers de tous les pièges donc rien ne sert de se plaindre... [...]."
Le duo Loeb / Elena n'a pas démérité, mais les difficultés se sont enchaînées pour eux, notamment les crevaisons à répétition qui a fortement compromis leurs chances de bien figurer sur ce Dakar.
"Ensuite, nous avons soufferts de très nombreuses crevaisons comme tous les 4×4 même si BF Goodrich n'y est pour rien. [...] Pour les 4×4, les pneus sont trop en contrainte et certainement trop « petits ». J’espère que les choses pourront évoluer pour l’année prochaine afin que la bagarre se fasse réellement en spéciale."
"Là, nous connaissions cette faiblesse donc dès le départ, on roulait « un peu » sur la défensive, puis après une crevaison, un peu plus encore, et après la deuxième, on n’attaquait plus du tout pour espérer pouvoir rallier l’arrivée sur quatre roues !"
Toutefois, quand leur buggy ne connaissait pas de difficultés, les nonuples Champions du Monde de Rallyes, ont montré un joli rythme de course.
"Ce Dakar 2021 représentait une séance d’essais grandeur nature et pour un début, je trouve que nous n’étions pas si loin des autres 4×4, notamment des Toyota. [...] Idem pour la fiabilité. Oui, nous avons connu quelques soucis mais cela fait aussi partie de l’apprentissage d’une voiture. Nani et Alex ont connu moins de problèmes que nous, mais ils avaient pris l’option de ne pas trop attaquer pour voir l’arrivée."
"Cette cinquième place finale est d’ailleurs une excellente nouvelle pour le projet global. De mon côté, je ne peux pas rouler à 50%. Quand je suis derrière le volant, tout en prenant soin au maximum de la mécanique comme j’ai toujours fait, c’est pour attaquer et être le plus rapide. Avant nos ennuis et malgré les crevaisons et une navigation loin d’être parfaite, nous étions quatrièmes du classement général après cinq jours, quand tout le monde était encore là."
En bonus, l'anecdote du Dakar
"Durant un Dakar, il y a toujours des dizaines d’anecdotes à raconter et des souvenirs plein la tête ! Celle, parmi tant d’autres, que je retiendrais est lors de notre sixième étape quand nous avons cassé le triangle. Nous nous sommes retrouvés avec Daniel en plein milieu du désert dans le froid à attendre notre camion d’assistance une première fois, puis une deuxième fois quand celui-ci s’est rendu compte qu’il n’avait pas la bonne pièce !"
"Heureusement, une équipe TV est venue nous tenir compagnie en nous prêtant des vestes pour faire face au froid et en nous offrant le gîte et le couvert ! Ils ont monté une tente pour être tous à l’abri et nous avons pu manger chaud, faire un feu et passer un moment sympa avec eux. Ces dix heures plantés au milieu de nulle part sont passées beaucoup plus vite que prévu ! C’est ça aussi l’esprit « Dakar »."
Source : sebastienloeb.com