Après le week-end du Grand Prix de Belgique où l'on apprenait un grand ménage en interne chez Alpine F1 Team, certains anciens personnages-clés s'expriment sur les coulisses de l'écurie, comme l'ancien Team Principal, Cyril Abiteboul.
Après un premier pion déplacé en interne au sein de la marque Alpine, Laurent Rossi terminant sa mission par intérim au profit de Philippe Krief, un coup de balai dans la fourmilière a été donné dans l'écurie Alpine F1 Team.
Abiteboul y voit un "excès de confiance"
Au cœur du Grand Prix de Belgique, on apprenait qu'Otmar Szafnauer et Alan Permane étaient débarqués, alors que Pat Fry a trouvé refuge chez Williams Racing. Et dans la foulée, Alain Prost en a profité pour tirer à boulets rouges sur Laurent Rossi.
Dans les colonnes de FranceInfo, Cyril Abiteboul, ex-Team Principal de Renault F1 et aujourd'hui à la tête de Hyundai Motorsport, a posé son regard sur la situation chez Alpine et le turn-over de l'organigramme et l'atmosphère qui doit régner au sein de la formation d'Enstone.
"Cela traduit une insatisfaction sur les résultats et très probablement d'une perte de patience de la part du comité de direction du groupe Renault. Au-delà de l'impatience, il y a peut-être eu aussi un peu d'arrogance en début de saison ou d'excès de confiance. Quand on ne se confronte pas à la réalité, au bout d'un moment on peut soi-même se raconter des histoires" évoque-t-il à FranceInfo.
Et concernant la communication désastreuse de fixer un plan à 100 courses (puis 120) pour redevenir un Top Team, c'est tout sauf très clair, et même Cyril Abiteboul n'en comprend pas le but.
"Les plans à quantifier à 100 Grands Prix, pourquoi pas 120, pourquoi pas 80… Je ne les comprends pas. Quand on commence à afficher un plan comme ça, on est sûr d'avoir faux car on ne maîtrise pas ce que font les autres en Formule 1. Les investissements colossaux d'Aston Martin, la dynamique hallucinante de Red Bull, tout ça ne va pas s'arrêter parce qu'on arrivait au Grand Prix 99 de Laurent Rossi."
"Les investissements ont été faits, les moyens, les ambitions du groupe, la stratégie d'entreprise avec la marque Alpine... Tout est là. Quand une équipe a tout, il lui faut quelque chose qui la dépasse, quelqu'un qui l'entraîne. La force de l'individu capable de tirer 1000 personnes, c'est très fédérateur" explique Cyril Abiteboul sur ce qui fait défaut aujourd'hui à l'équipe.
Et que pense-t-il du recrutement de Pierre Gasly chez Alpine cette saison pour former un duo 100% français, ce qui se voulait être une première dynamique du renouveau, après le fiasco de la titularisation du pilote australien Oscar Piastri.
"On a cité Esteban et Pierre. Deux noms, c'est un de trop. Quand on ferme les yeux, qu'on pense à Mercedes, on pense à Lewis Hamilton, même si Nico Rosberg a fait des choses extraordinaires. Quand on pense à Red Bull, on pense au premier cycle autour de Sebastian Vettel, puis au deuxième cycle autour de Max Verstappen. Il y a besoin d'avoir un pilote qui soit aussi un peu le patron d'équipe, cette force de l'incarnation, elle est fondamentale" conclut-il.