Il y a quelques jours de cela, Alpine a procédé à un remaniement interne en réaffectant Laurent Rossi sur de nouveaux projets et en nommant Philippe Krief à la tête de la firme de Dieppe. Alain Prost en a profité pour rhabiller l'ex-homme fort d'Alpine.
Le jeu des chaises musicales a débuté en interne chez Alpine, d'abord en déplaçant quelques pions, Laurent Rossi a laissé les rênes d'Alpine à Philippe Krief. Ce domino s'est poursuivi au sein de la structure Alpine F1 Team, avec l'éviction d'Otmar Szafnauer et Alan Permane, alors que Pat Fry fut recruté par Williams Racing.
Prost tire à boulets rouges sur Rossi
Alain Prost, évincé d'Alpine F1 Team au début de la saison 2022, n'avait pas du tout aimé le traitement de l'information, qui avait fuité d'abord dans la presse avant que l'intéressé n'en soit informé. Et quelques jours plus tard, Alain Prost avait déjà évoqué de mauvaises relations avec Laurent Rossi pour expliquer le fait qu'on lui ait indiqué la porte de sortie.
Et bien, on peut dire que ces deux là ne partiront pas en vacances, puisque Alain Prost vient d'en remettre une couche dans les colonnes du journal l'Équipe. Le quadruple Champion du Monde de F1 tient avant cela de rappeler son attachement à cette équipe, qui lui a offert ses débuts en F1 quand elle arborait encore les logos du Losange.
"J’aime cette équipe et la voir dans cet état aujourd’hui m’attriste et me désole. Elle mérite mieux et possède tous les atouts pour y arriver. Je crois simplement qu’il faut s’appuyer sur l’histoire pour comprendre l’erreur. Si vous regardez les grands succès de ces trente dernières années, vous trouverez une structure simple, détachée d’un organigramme industriel, construite autour de trois ou quatre personnalités fortes, couplée à un pilote champion."
"Ferrari fonctionna avec Jean Todt s’appuyant sur Ross Brawn et Michael Schumacher ; Mercedes connut le succès avec Toto Wolff, soutenu par Niki Lauda et James Allison avec Lewis Hamilton comme fer de lance. Red Bull, même si elle n’est pas adossée à un grand constructeur, agit de même. Ce sont Christian Horner et Adrian Newey qui gèrent pour leurs deux pilotes, Sebastian Vettel puis désormais Max Verstappen" explique-t-il.
Évidemment, Alain Prost connait et comprend très bien les rouages de la F1, pour y avoir excellé en tant que pilote mais aussi pour avoir connu l'autre face, en étant lui-même directeur d'écurie (Prost GP) et pour en connaître les difficultés. Aussi, lorsqu'il fut directeur non-exécutif chez Renault F1, il avait une certaine expérience et un œil averti sur les erreurs à ne pas commettre, visiblement, des personnes qui pensaient réinventer la roue l'ont évincé.
"Durant mes années F1 chez Renault, combien de fois ai-je entendu dans les couloirs du siège, à Boulogne-Billancourt, que la F1 était un sport simple qui pouvait être dirigé de la maison par des hommes en place."
"Rossi est le plus bel exemple de l’effet Dunning-Kruger, celui d’un dirigeant incapable qui pense pouvoir surmonter son incompétence par son arrogance et son manque d’humanité à l’égard de ses troupes. Celui qui fut le patron d’Alpine pendant dix-huit mois a cru avoir tout compris d’entrée alors qu’il s’est totalement fourvoyé" étrille Alain Prost.
Des mots assez durs à l'égard de l'ex-numéro 1 d'Alpine, mais qui semble faire écho à ce que l'on a déjà entendu concernant Laurent Rossi. Ce dernier s'était offert un main plaisir à s'exposer dans la lumière au détriment de l'unité de groupe et notamment par sa sortie médiatique sur CANAL+ et son fameux "dilettantisme".
Alain Prost termine en rappelant que Renault a connu ses heures de gloire avec un organigramme plus simple et plus efficace, un homme qui prenait des décisions (Flavio Briatore) avec un pilote sur-mesure, Fernando Alonso, et un management qui soutenait ses troupes, du temps de Patrick Faure ou Louis Schweitzer.