La FIA a mis à jour son règlement sportif et les pilotes sont désormais sous le risque de retrait de points au championnat, voire d'exclusion pour une durée d'un mois en cas d'injures répétées.
Des changements ont été apportés au code sportif de la FIA pour la saison 2025 et codifient à présent les étapes pouvant mener à une interdiction de course pour les pilotes jugés coupables de telles infractions.
Retrait de points et suspension pour les pilotes coupables d'injures
C'est après une sanction reçue par Max Verstappen au Grand Prix de Singapour concernant son langage inapproprié lors de la conférence du jeudi (une décision jugée ridicule par la plupart des pilotes) que le GPDA (Grand Prix Drivers' Association - association des pilotes de Grand Prix de Formule 1) avait convenu de s'entretenir avec la FIA.
Pour remettre dans le contexte, la FIA a soudainement décidé que les pilotes devaient surveiller leur langage, alors que les insultes ont tendance à fuser à la radio et plus particulièrement le mot "fuck" en anglais, que l'on peut traduire par "putain" employé dans notre langue de Molière.
Cette décision ne serait pas ridicule si l'on omettait de dire que... c'est la direction de course qui décide de diffuser à l'antenne (en décalé) les radios des pilotes qui peuvent donc être vérifiées en amont par l'organe dirigeant. Max Verstappen a bien fait comprendre de la bêtise de cette décision à Singapour par son mutisme dans les conférences des pilotes gérées par la FIA, Charles Leclerc a également laissé échapper ce mot au Mexique, il a reçu la même sanction au Brésil que le Néerlandais.
Suite à sa sanction, écopant de journées de travail d'intérêts généraux, Max Verstappen a montré son mécontentement en étant peu loquace aux questions des journalistes, répondant uniquement par oui ou non, tout en leur précisant que cela n'était pas dirigé contre eux. Le GPDA avait alors prévu de s'entretenir avec la FIA pour mettre en garde d'une telle situation ridicule, au final, c'est la FIA qui décide.
A quoi joue Mohammed Ben Sulayem ?
Les pilotes risquent des déductions de points et une suspension d'un mois pour des infractions de « mauvaise conduite ». Ces directives ont été rendues publiques à l'occasion de la publication officielle du code sportif international 2025 de la FIA, dans le cadre de l'annexe B du code. Auparavant, l'annexe B était le « code de bonne conduite » de la FIA. Désormais, c'est là que sont énoncées les directives relatives aux pénalités imposées aux commissaires, le CSI étant modifié en conséquence pour faire référence à ces directives.
Cinq points spécifiques sont énumérés dans le nouveau document, soulignant les pénalités prescrites pour les plages de diverses entrées dans l'Article 12.2.1 du CSI - en particulier les sous-sections f), l), n), o) et p). L’Association des Pilotes de Grand Prix (GPDA) a déclaré qu’elle n’avait « aucun commentaire à faire sur ce sujet pour le moment ». Toutefois, le document précise également que des coefficients multiplicateurs doivent être appliqués à l'amende de base en fonction du niveau de compétition - avec un niveau spécifique réservé à la F1, où les amendes de base doivent être multipliées par quatre.
Cela signifie que « causer un préjudice moral à la FIA » en tant que pilote de F1 est désormais censé entraîner une amende de 40 000 euros pour la première infraction, de 80 000 euros pour la deuxième infraction (plus un mois de suspension avec sursis) et de 120 000 euros pour la troisième infraction (plus un mois de suspension effective et une déduction d'un nombre indéterminé de points au championnat).
De multiples sources ont affirmé à la BBC que beaucoup de personnes au sein de la FIA étaient opposées à cette mesure. Il faut comprendre par là qu'une seule personne ou un collège restreint autour d'elle a fait pression pour imposer ces nouvelles directives. Et quand on dit une personne, on peut penser au président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem. Une source a déclaré que cette décision avait été imposée via un « vote électronique rapide, sans consultation des autres parties prenantes, ni de la GPDA, ni de la commission des pilotes de la FIA ».
Une autre personne a même estimé que cette manière de procéder était « inappropriée » et s’est interrogée sur la raison pour laquelle ce sujet n’avait pas été programmé pour discussion lors de la prochaine réunion du Conseil mondial du sport automobile. Ces changements s’inscrivent dans une série d’actions de la FIA perçues comme des tentatives de réduire la dissidence ou les critiques à l’encontre du président, Mohammed Ben Sulayem.
La FIA invoque l'amélioration de la transparence et la cohérence des décisions
La plus récente a été une série de modifications aux statuts de la FIA, introduites en décembre, que les opposants considèrent comme réduisant la responsabilité au sein de l’organisation. Ces modifications interviennent après une année marquée par plusieurs accusations concernant la conduite de Ben Sulayem.
Un porte-parole de la FIA a expliqué que ces changements visaient à "améliorer encore la transparence et la cohérence dans la prise de décision. L’objectif de cette nouvelle annexe est de fournir des directives claires aux commissaires concernant les sanctions pour les violations spécifiques des articles du code sportif international. En établissant un cadre plus structuré, la FIA cherche à garantir que les sanctions soient appliquées de manière uniforme et transparente, au bénéfice des commissaires et des pilotes/compétiteurs. Les commissaires ont le pouvoir de décider de la sanction à appliquer en cas de violation du code sportif international et/ou des règlements applicables de la FIA. Les commissaires conservent la discrétion de prendre en compte les circonstances atténuantes et/ou aggravantes ainsi que la nature et le lieu de l’événement, afin d’adapter la sanction à la situation spécifique."