L'Arabie saoudite veut s'installer durablement en F1, elle accueille actuellement le paddock à Jeddah sur un tracé de transition avant de se diriger vers le futur projet de Qiddiyah qui doit sortir de terre. Mais, l'Arabie saoudite pourrait-elle accueillir deux Grand Prix, l'idée ne déplait pas aux autorités.
Situé sur la Corniche, une zone de villégiature côtière de 30 km de l'ancienne ville saoudienne de Djeddah et conçu par la société Tilke, le tracé se veut comme le circuit urbain le plus rapide de l'histoire de la F1.
Long de 6,174 km avec 27 virages, le circuit est le deuxième plus long circuit du calendrier après celui de Spa-Francorchamps. Ses longues lignes droites ont placé le tour le plus rapide en qualifications en 2021 au-delà de 250 km/h de moyenne (253,9 km/h pour Lewis Hamilton - 251,8 km/h pour Sergio Pérez en 2023).
Néanmoins, la piste de Djeddah devrait être temporaire et devra faire le lien avec le futur grand site que prépare l'Arabie saoudite. C'est un grand complexe de sports mécaniques qui sortirait de terre à Qiddiyah, le design aurait été confié à Alexander Wurz (ex-pilote de F1) et la piste serait prête à accueillir la F1 comme le MotoGP. Le plan était que tout soit opérationnel pour 2023, mais la pandémie a un peu retardé le projet, c'est désormais repoussé à au moins 2027.
L'Arabie saoudite pourrait offrir deux Grands Prix au calendrier
L'Arabie saoudite pourrait accueillir deux Grands Prix par an, ont révélé les organisateurs de la course. Une information déjà évoqué en octobre dernier par le Prince Abdulaziz bin Salman Al Saud (membre de la famille royale saoudienne et ministre de l'énergie depuis 2019). Il a réitéré ses propos ce week-end à l'agence Reuters.
"L'Arabie saoudite est un très grand marché, nous avons une économie forte. l'idée d'organiser deux courses en Arabie saoudite est réalisable. La F1 se développe, il y a beaucoup de demande ici et comme l'Arabie saoudite est grande, les régions sont très éloignées les unes des autres, c'est comme les États-Unis. Il y a trois courses aux États-Unis parce que le marché y est important et qu'il y a une demande. La demande est là, mais la décision n'est pas prise."
"Il y a beaucoup de choses que nous devons prendre en compte et je ne sais pas si nous voulons accueillir deux courses ici, est-ce pratique et faisable pour la FOM et les équipes ? Nous avons construit ce circuit pour durer, donc en théorie, oui, nous pouvons avoir deux courses. Le sport se développe, la demande augmente, donc je ne serais pas surpris que l'Arabie Saoudite, dans un futur proche, accueille deux courses."
La seconde installation à laquelle il fait allusion est le futur site de Qiddiyah, située près de Riyad. Le développement de Qiddiyah fait partie d'un projet de l'Arabie Saoudite appelé Vision 2030 visant à diversifier l'économie du pays au-delà de la dépendance à la production de combustibles fossiles.
Le projet Qiddiyah s'articule effectivement autour d'une nouvelle ville qui s'étendra sur 330 kilomètres carrés, comprenant des hôtels, un parc à thème, un ou plusieurs Malls et des programmes environnementaux.
"Nous pensons y aller en 2027 ou 2028. Les réactions de la FOM et des gens qui regardent la course montrent qu'ils adorent le circuit. Le circuit est au centre de Qiddiyah. Ils sont en train de refaire les plans d'ensemble parce que les choses changent dans ces grands projets."
"Nous ne pouvons pas nous contenter de construire une piste et nous sommes entourés de chantiers de construction. Une partie de la piste passe à l'intérieur de la ville. C'est un circuit permanent, mais une partie se trouve à l'intérieur de la ville, à côté des hôtels et d'autres choses encore, c'est donc un hybride entre un circuit permanent et un circuit de rue."
"Il y aura des hôtels, des parcs, beaucoup de choses autour. Nous ne pouvons pas terminer la piste et déplacer la course à Qiddiyah alors qu'il reste encore des chantiers de construction. Nous voulons donc nous y rendre lorsque le projet, la ville, sera achevé."
Pourquoi l'Arabie saoudite s'intéresse à la F1 ?
Si certains voient l'intérêt de l'Arabie saoudite pour de nombreux événements et depuis quelques années pour les sports mécaniques (récemment la F1 et bientôt le MotoGP) comme un sportwashing, il faut néanmoins reconnaître qu'ils ont un avantage : la manne financière des pétrodollars !
Personne ne peut rivaliser ! Organiser un Grand Prix de F1 ou construire un énorme complexe de sports mécaniques avec un circuit, un parc à thème et un grand village touristique n'est absolument pas un problème pour eux !
L'Arabie saoudite tourne également son économie vers les énergies alternatives, c'est pourquoi la F1 fait sens pour eux. La compagnie pétrolière ARAMCO est un partenaire majeur de la discipline, sponsor-titre de certains Grands Prix et va progressivement orienter ses activités dans les biocarburants. La société est également le sponsor-titre de l'écurie Aston Martin F1 et depuis peu un actionnaire au sein de la firme Aston Martin Lagonda qui produit les modèles de route.