Au cours de l'histoire de la F1, plusieurs pilotes n'ont pas pu prendre part à un Grand Prix. La cause : ils ont reçu une suspension pour un Grand Prix ! Voici 15 pilotes suspendus et privés d'un Grand Prix de F1.

Une faute lors d'un Grand Prix, un défaut de licence, une voiture non-conforme... 15 pilotes de F1 ont reçu une suspension depuis 1950 pour diverses raisons. Le dernier en date n'est autre que Romain Grosjean, actuel pilote Haas.

Premières exclusions en F1

Le premier de notre liste est Ken Richardson. Engagé sur BRM lors du Grand Prix d'Italie 1951, le pilote britannique se qualifie alors à la 10e place. Seulement, il n'a pas pu prendre le départ car il n'avait pas la bonne licence pour courir. C'était sa seule tentative en F1.

En 1976, deux jeunes pilotes tentent de s'inscrire au Grand Prix d'Autriche. Ainsi, Otto Stuppacher et Karl Oppitzhauser se présentent mais voient leur inscription refusée par la direction de course. D'autant que cette inscription est financée via le gain d'une course en Autriche. Otto Stuppacher parvient à s'inscrire en Italie, via le soutien du ÖASC Racing Team. Trop lent, il quitte le circuit dès la fin des qualifications. Sauf qu'avec l'exclusion de James Hunt, John Watson et Jochen Mass, le pilote autrichien était qualifié pour courir en F1...

Du départ illégal à l'exclusion par les autres pilotes

Un an plus tard, lors du Grand Prix d'Allemagne, Hans Heyer rejoint l'équipe ATS. Cette structure allemande a repris les actifs de Penske. Qualifié à la 25e place, le pilote allemand n'est que réserviste et doit espérer qu'un pilote déclare forfait. Mais cela ne se produisit pas, il ne put prendre le départ de la course. Seulement, dans une confusion des plus totales, il le prend tout de même et abandonne au 9e tour. Mais le pilote est disqualifié pour avoir pris illégalement le départ de la course.

© pitlane.gr - Hans Heyer

© pitlane.gr - Hans Heyer

En 1978, Ricardo Patrese participe à la saison de F1 avec Arrows. Lors du Grand Prix d'Italie, la confusion est totale au départ. Le starter Giovanni Restelli donne le départ alors que seuls Mario Andretti et Gilles Villeneuve, en première ligne, sont à leur emplacement. Une mise en grille non achevée car les voitures de queue qui ne se sont pas arrêtées à leur emplacement sont plus rapides que celles de devant. Ricardo Patrese se retrouve à droite de James Hunt qui donne un coup de volant à gauche.
Il heurte la roue arrière droite de Ronnie Peterson. La voiture de ce dernier tape le rail et prend feu. Sont aussi impliqués dans le carambolage Vittorio Brambilla, Hans-Joachim Stuck, Patrick Depailler, Didier Pironi, Derek Daly, Clay Regazzoni et Brett Lunger. Ronnie Peterson est emmené à l'hôpital, comme Vittorio Brambilla, inconscient.

Le pilote suédois décèdera le lendemain d'une embolie. Pointé du doigt par le GPDA, soutenu par Bernie Ecclestone, Ricardo Patrese ne peut pas participer au Grand Prix des Etats-Unis. C'est la première fois qu'un pilote est "chassé'' par les autres concurrents.

En 1981, l'équipe Ensign est dans une situation délicate. Sur conseil de Colin Bennett, Mo Nunn engage Ricardo Londoño au Brésil. Le pilote colombien arrive avec une mallette de billets bien fournie. Il participe aux essais libres mais il percute la voiture de Keke Rosberg. Il voit sa licence refusée. L'équipe le licencie, tout en gardant l'argent.

© Deviant.art - Ronnie Peterson - Colin Chapman / USA 1978

© Deviant.art-F1-History - Ronnie Peterson - Colin Chapman / USA 1978

Quand la politique intervient...

Quelques mois plus tard, Emilio de Villota se voit accorder par le Royal Automobile Club Espagnol à participer au Grand Prix d'Espagne à Jarama. Seulement, quelques jours auparavant, la FOCA et la FISA établissent la liste des 30 participants pour le championnat 1981. Mais ATS, engagée lors de cette saison, n'est pas présente. Faute de justification, on accorde le droit au pilote espagnol de courir avec sa Williams privée.
Yvon Léon, Secrétaire Général de la FISA, avertit que l'engagement du pilote espagnol aura des conséquences. Ainsi, le Grand Prix d'Espagne ne comptera pas pour le Championnat du Monde. Capitulation totale et Emilio de Villota ne participe pas à sa course nationale.

Entre rebelles et fautes de jeunesse

En 1989, Nigel Mansell est chez Ferrari. Lors du Grand Prix du Portugal, le pilote moustachu rejoint les stands au 40e tour. Gêné par les mécaniciens McLaren, il s'arrête plus loin. Alors que ses mécaniciens arrivent pour le pousser, il passe la marche arrière. Cette manœuvre est interdite. Six tours plus tard, le pilote britannique se voit disqualifié mais il continue la course. Il harponne Ayrton Senna trois tours plus tard et les deux pilotes abandonnent. Après la course, Jean-Marie Balestre inflige une course de suspension et une amende de 50 000 dollars au pilote britannique.

L'année 1994 est riche en suspensions, Eddie Irvine est le premier de la série. Première manche du championnat au Brésil. Jos Verstappen tente au 34e tour de dépasser le pilote irlandais. Seulement, ce dernier se décale pour dépasser le retardataire Eric Bernard. Jos Verstappen met les roues dans l'herbe et emporte avec lui les deux autres pilotes. Martin Brundle fait également partie de l'accrochage. Il écope en première instance d'une course de suspension et d'une amende de 10 000 dollars, le pilote fait appel. Ce dernier est rejeté et la sanction passe à trois courses de suspension.

© Deviant.art-F1 History / Michael Schumacher / Silverstone 1994

© Deviant.art-F1-History / Michael Schumacher / Silverstone 1994

En Grande-Bretagne, Michael Schumacher passe Damon Hill lors du tour de chauffe, sans incidence sur le départ. Aussi, les instances estiment que le pilote Benetton a volé le départ. Le pilote allemand reçoit un stop-and-go. Il l'ignore et ravitaille malgré tout. Il reçoit alors un drapeau noir. Mais il l'ignore également. Disqualifié à la fin de la course pour non-respect de sa sanction, les instances lui infligent même deux courses de suspension. Mais le pilote allemand s'arrange pour les décaler, afin de courir son Grand Prix national. Il écope finalement d'une suspension pour les Grands Prix d'Italie et du Portugal.

Enfin, Mika Häkkinen a connu une course de suspension. Après un carambolage causé lors du départ du Grand Prix d'Allemagne, il est à pied pour le Grand Prix de Hongrie.

Honda, au cœur des polémiques

En 2005, les pilotes BAR ne sont pas à la fête. Sans point avant Imola, ils parviennent à renverser la vapeur lors de la course à Saint-Marin. Seulement, les deux voitures sont disqualifiées pour poids non-confirme. Mais l'affaire ne s'arrête pas là puisque la vérification technique s'aperçoit d'un double réservoir, utilisé uniquement pendant le dernier ravitaillement. Ainsi, l'équipe écope de deux courses de suspension.

Un jeune pilote japonais réussit à intégrer cette liste, Yuji Ide. Si les premières courses se déroulent dans l'anonymat le plus total sur la Super Aguri, le Grand Prix de Saint-Marin va le mettre en lumière. Il percute Christijan Albers, qui part en tonneaux. Sur la pression de nombreux pilotes, la FIA suspend la Super Licence du japonais pour le reste de la saison. L'équipe le remplace ainsi par Franck Montagny.

Enfin, le dernier pilote suspendu par la FIA n'est autre que Romain Grosjean. Suite au départ du Grand Prix de Belgique 2012, où il percute Lewis Hamilton puis Fernando Alonso, les commissaires le jugent responsable du carambolage. Il écope d'une course de suspension pour une faute « extrêmement grave » assortie « d’une erreur de jugement ».

Jenson Button BAR 2005

© Wikipedia - BAR Honda 2005 / Jenson Button