Tout bon observateur de la Formule 1 sait pertinemment à quel point la donnée financière est vitale au sein du paddock et des dix écuries qui le composent. Alors que la marque F1 est devenue rentable la saison passée et que Toto Wolff a lui-même appelé à de la « prudence » sur une telle information et ce qu'elle implique pour le futur, il va sans dire que les écuries ont les moyens d'en profiter.
Si toutes les équipes ont d'ailleurs atteint leur seuil de rentabilité la saison passée, l'attractivité grandissante du championnat pour les sponsors y est pour beaucoup. Entre entreprises historiques s'affichant aux côtés des pilotes ou nouvelles tendances économiques cherchant à se mettre en avant, le principe même du sponsoring ne cesse de voir évoluer ses acteurs.
À l'aube de la saison 2023, la tradition est conservée et le chamboulement en matière de sponsoring a déjà pris place depuis de nombreuses semaines. Quels sont les faits marquants de ce pan économique majeur de la F1 pour cette nouvelle saison ?
Exit la cryptomonnaie ?
Cela n'aura échappé à personne : le monde naissant de la cryptomonnaie a eu tendance à faire l'effet d'un écran de fumée ces derniers mois. Après une arrivée en grandes pompes au sein de la F1, ces plateformes risquent de n'être qu'un lointain souvenir pour bon nombre d'acteurs du paddock. On se souvient en ce sens, de l'imbroglio connu par Mercedes lors du Grand Prix du Brésil. Suite à la liquidation de l'entreprise FTX, l'écurie dirigée par ce même Toto Wolff susmentionné n'avait eu d'autres choix que d'agir dans la panique.
Alors que neuf (sept au commencement de la saison) des dix écuries présentes en 2022 avaient signé un partenariat avec ce genre de plateformes, beaucoup se sont d'ores et déjà arrêtées avec effet immédiat. Parmi eux, on trouvait notamment celui de Ferrari avec Velas ou encore, celui de Red Bull avec Tezos.
Toujours aussi surprenante dans sa gestion marketing et publicitaire par instants, l'écurie Haas n'a, elle, pas manqué d'étonner en annonçant son partenariat avec OpenSea pour la nouvelle saison, en novembre dernier. De nombreux supporters de l'écurie américaine s'étaient même laissés surprendre, certains n'hésitant pas à s'étonner de la relance de partenariats de ce type.
Red Bull mise toutefois sur la continuité
Double championne du monde en titre chez les pilotes avec Max Verstappen et auréolé du titre constructeur l'an passé, Red Bull Racing se montre logiquement attractive pour tous les investisseurs potentiels. La force marketing de l'équipe est une chance pour de nombreuses entreprises et logiquement, les plus prestigieuses d'entre elles seront de nouveau sur les spots publicitaires de la future RB19.
Avec Oracle en sponsor-titre, Red Bull va également profiter de la montée en puissance d'une plateforme numérique comme PokerStars, toujours mise en avant ces derniers mois grâce à une révolution dans le monde du divertissement, mais également d'autres partenariats prestigieux, à l'instar de celui avec Tag Heuer.
Les nouvelles technologies ont la peau dure
Historiquement, les entreprises technologiques ont toujours eu tendance à être attirées par la F1 et ce, pour des raisons évidentes. Avec des térabits de données à produire pour les écuries et leurs télémétries, ces sociétés trouvaient un terrain de jeu naturel. L'exemple de Dell aux côtés de McLaren est évident, mais le monde technologique ne s'arrête pas en si bon chemin.
L'évolution mondiale prouve à quel point le tout numérique continue de s'implanter et au-delà de l'avènement de plateformes web, le monde de demain passe également par la F1 pour trouver une audience particulière.
Aujourd'hui, il n'y a qu'un pas vers la nouvelle génération web, à savoir le Web3 et le fameux métaverse, dont les spécialistes ne cessent de parler. Intimement liée à l'univers de la cryptomonnaie, cette innovation risque d'être le nouvel eldorado en matière de sponsoring. À ce sujet, Williams a ouvert le bal en accueillant en son sein, l'entreprise Terra Virtua.
Avec du retard à l'allumage la saison passée pour le sponsoring crypto, l'écurie britannique est devenue cette saison, l'une des premières à sauter le pas vers cet univers digital encore parfois usité.