Cyril Abiteboul était présent jeudi 22 février dernier lors de la soirée de présentation de l’écurie pour 2018. Le directeur général de l’écurie a répondu à nos questions concernant le moteur Renault, le Halo et l’objectif à tenir pour Renault F1 cette saison.
Compte tenu des problèmes rencontrés fin 2017, le défi principal de Renault pour cette saison n’est-il pas la fiabilité plutôt que la performance ?
Vous savez, le métier de motoriste est très compliqué en Formule 1. Quand vous n’êtes pas fiables, tout le monde vous le reproche et quand vous êtes fiables, tout le monde vous reproche de ne pas être performant. Compte tenu de l’évolution du règlement, qui limite encore plus fortement le nombre de moteurs, et de nos problèmes de fin de saison, l’objectif pour nous était à l’origine la fiabilité.
Mais cette fiabilité nous permet aussi d’exploiter les moteurs à leur meilleur potentiel. Vous avez sûrement observé que nos problèmes de fiabilités étaient liés à la fragilité du bloc moteur. L’objectif numéro un, c’était d’avoir un moteur plus robuste pour l’exploiter à son meilleur potentiel. En faisant cela, nous amenons le moteur à un meilleur niveau de performance. Compte tenu des données récoltées, c’est un objectif qui a été atteint.
« [Le Halo] nécessitera une recherche permanente dans l’allègement de notre voiture. »
Concernant le Halo, est-ce que vous avez rencontré, lors de la conception de la voiture, des difficultés pour introduire cet élément ?
Je ne dirais pas des difficultés concernant son intégration, mais plus des difficultés sur les conséquences de son intégration. Cela a un impact sur le poids par exemple, mais aussi sur l’aérodynamique, sur les écoulements d’air. Sur ce dernier point, je ne suis pas inquiet. On a fait un certain nombre d’essais l’année dernière : sur l’aéro, sur les turbulences que cela pouvait engendrer au niveau des entrés d’air et du refroidissement de l’intérieur du compartiment moteur.
En revanche le poids est un vrai problème. Le Halo pèse dix kilos. J’espère que cela s’améliorera dans le futur. Pour nous cela a clairement été un enjeu, un véritable défi. Cela nécessitera une recherche permanente dans l’allègement de notre voiture. De plus, ce n’est pas une solution élégante.
« Il faut se fixer l’objectif de poursuivre notre croissance, notre progression. »
Pour la saison 2018, quel est votre objectif ? Est-ce que vous souhaitez atteindre le podium ?
Je pense que ce n’est pas un objectif qu’il faut se fixer. Il faut se fixer l’objectif de poursuivre notre croissance, notre progression. On a deux pilotes (Nico Hülkenberg et Carlos Sainz) qui sont capables d’emmener la voiture dans les points à chaque course.
Un podium, c’est quelque chose que nous ne maîtrisons pas. Si cela vient, si ça s’offre à nous, il faudra que l’on soit en mesure de le saisir, ne pas faire d’erreurs opérationnelles, ou de pilotage… Mais ce n’est pas quelque chose que nous pourrons obtenir par le seul fruit de notre travail dès cette année, les circonstances devront nous aider. Il faut que l’on continue de travailler dur pour que dans le futur ce soit le cas sans faits de course.