David Richards, président de Motorsport UK, a menacé l’instance dirigeante mondiale du sport automobile, la FIA, d’une action en justice si elle ne répond pas à ses préoccupations en matière de gouvernance.
Cette décision intervient après que Richards et d'autres membres de la FIA ont été exclus d'une réunion du Conseil Mondial la semaine dernière pour avoir refusé de signer un accord de confidentialité. Dans une lettre adressée aux membres de Motorsport UK, Richards, 72 ans, affirme que les actions de la FIA sous la présidence de Mohammed Ben Sulayem violent ses propres statuts et ne respectent pas les « standards d'excellence en matière de transparence, de responsabilité et d'intégrité dans la gouvernance du sport ».
La mise en garde de David Richards sur la FIA
Le président de l'entreprise d'ingénierie automobile Prodrive et ancien directeur d'équipe de F1 a ajouté qu'il avait l'intention de « rappeler à la FIA ses responsabilités et de la tenir responsable au nom du sport et de ses membres à travers le monde ». Dans sa lettre, Richards fait référence aux nombreuses controverses qui ont éclaboussé Mohammed Ben Sulayem depuis son élection en décembre 2021.
Celles-ci incluent ses opinions sur les femmes, son approche de la F1, les modifications des statuts réduisant la responsabilité, le renvoi de plusieurs hauts responsables et les changements de règles concernant le comportement public des pilotes de F1. Richards a déclaré qu'il y avait un « échec flagrant » de Ben Sulayem à tenir les promesses faites lors de sa campagne électorale. Celles-ci comprenaient le fait d’être un président détaché adoptant un rôle non exécutif, de déléguer la gestion de la FIA à une équipe professionnelle, de nommer et d’habiliter un PDG compétent, ainsi que d’assurer une totale transparence des actions.
David Richards via le communiqué de Motorsport UK rappelle que "il y a 3 ans, nous avons soutenu Mohammed Ben Sulayem, aux côtés du Royal Automobile Club, pour qu’il devienne le prochain président de la FIA. Et que beaucoup ont été surpris de ne pas soutenir le candidat britannique, Graham Stoker." Il rappelle que les éléments penchant en sa faveur était la ligne de conduite qu'il adopterait à son mandat :
- Un président non exécutif, qui déléguerait la gestion quotidienne de la FIA à une équipe professionnelle
- La nomination d’un PDG expérimenté pour diriger l’organisation
- La promotion des normes d’éthique et de gouvernance les plus élevées dans la gestion du sport automobile
Cependant, Richards a dû mal à voir ces promesses se concrétiser. Il insiste même pour dire que la situation à empiré, rappelant les faits sur de nombreux bénévoles ayant démissionné de leur affectation, ou soient mis à l'écart.
En outre, la portée des Comités d’Éthique et d’Audit a été sévèrement limitée. Par exemple, un membre britannique du Comité d’Audit, qui avait remis en question certaines actions du président, a été sommairement évincé avec le soutien du président de la FIA. Ces décisions suscitent de réelles inquiétudes quant à la limitation du droit de vote au sein du Conseil Mondial du Sport Automobile, ce qui réduit la possibilité de discussions et de débats nécessaires sur des sujets clés.
David Richards rappelle aussi que ces trois dernières années, les médias ont obtenu de nombreuses fuites d’informations venant de la FIA. Or, la confidentialité ne peut être utilisée de manière abusive pour imposer le silence aux membres et aux clubs. La transparence est essentielle à la bonne gouvernance de la FIA.
Il a ajouté : "Nos avocats de Motorsport UK, ainsi que notre conseil juridique français, ont contesté les actions de la FIA en posant une série de questions précises auxquelles la direction de la FIA doit répondre."
"Il est très décevant de constater que nous n'avons toujours pas reçu de réponse, notamment à la question fondamentale que j'ai soulevée : où, dans les statuts de la FIA, est-il prévu qu'un membre élu puisse être exclu d'une réunion ?"
Il a poursuivi : "Nous avons informé la FIA que, si elle ne traite pas les problèmes que nous avons soulevés, nous engagerons de nouvelles actions en justice." Richards a reconnu que des informations sensibles avaient été divulguées dans les médias ces trois dernières années. Mais il a précisé : "Personne, et certainement pas moi, ne conteste que certaines questions doivent rester confidentielles et sensibles à l'externe."
"Cependant, nous ne devons pas permettre que cette réalité soit détournée pour imposer une interdiction générale de s’exprimer aux représentants bénévoles des conseils et comités essentiels. Ce n'est pas ainsi qu'une organisation appartenant à ses membres et dirigée par eux devrait fonctionner."