L’architecte allemand Hermann Tilke expose sa vision sur la situation actuelle des dépassements en F1. Selon lui, il n’est pas juste de dire que les dépassements sont plus difficiles sur les circuits créés récemment.
Et les dépassements en F1 sont au cœur des débats depuis quelques années déjà. On accuse souvent la discipline de ne plus délivrer aucun spectacle. En cause, la domination récurrente des grands constructeurs, qui suit le début des années 2010. Il n’y aurait dès lors plus de compétitivité, ni de dépassements. Et c’est le constat souvent délivré par les analyses.
Mais le problème est pris à cœur par les hautes instances du sport, qui ont déjà grandement modifié le règlement technique en 2017, et apporté des modifications en vue de la saison 2019. Certains détracteurs vont plus loin. Ils accusent les nouvelles pistes introduites au calendrier mondial de ne pas favoriser les dépassements. Une conclusion démentie par Hermann Tilke, l’architecte à l’origine de la création de nombreuses pistes de F1 (notamment les circuits de Sepang, Yas Marina et Bakou).
« Qu’est-il arrivé cette année ? Des dépassements. »
L’intéressé se défend face aux accusations de certains à l’égard du design de ses pistes : « Oui certaines pistes aujourd’hui sont ennuyantes. Mais même dans le Football, certains matchs sont ennuyants ». Il ajoute aussi que le début de la saison 2018 a prouvé que les dépassements étaient encore à l’ordre du jour en F1 : « Avec ces nouvelles voitures, c’est très difficile de dépasser. Et pourtant, regarder ce qui s’est passé à Shanghai, à Bahreïn ? Des dépassements ».
Selon l’architecte allemand, l’exemple du circuit du Nurburgring illustre bien la possibilité de dépasser en F1 aujourd’hui : « Il suffit d’ajouter des virages larges, suivit d’un virage lent. Ça fait un effet accordéon, les voitures restant collées les unes aux autres dès les premiers tours. Ensuite vous pouvez dépasser. Cela fonctionne dans 70 à 80% des cas ».
251 dépassements en 2018
Hermann Tilke semble sûr de lui. Son raisonnement, si il semble compliqué pour certains, tient la route. Depuis le début de la saison 2018, il y a eu près de 251 dépassements en quatre Grands Prix. Soit une moyenne de près de 63 dépassement par course. Reste à voir ce que la suite de la saison nous offrira en terme de spectacle.