Est-ce que la F1 va bientôt changer de mains, détenue aujourd'hui par les américains de Liberty Media, un groupe d'investisseurs saoudiens pourrait être intéressé par les droits commerciaux de la discipline.
C'est fin 2016 que les américains de Liberty Media ont annoncé qu'ils avaient pris possession des droits commerciaux de la F1 en succédant à CVC Capital Partners. Liberty Media acquiert dans un premier temps 18,7% de Delta Topco, qui détient toutes les sociétés liées à la F1.
Le montant de la transaction est de 663 millions d'euros, le nouveau propriétaire a ensuite augmenté sa participation dans Delta Topco à 100%. L'ensemble sera renommé Formula One Group. Liberty Media déboursera (à crédit) 3,9 milliards d'euros pour le rachat de la F1, la somme totale du rachat est de 7,1 milliards d'euros (dettes comprises).
La F1 revendue aux saoudiens ?
Depuis son rachat par les américains, la F1 a opéré beaucoup de changements pour redonner de l'attraction auprès d'un jeune public. Les courbes d'audience prouvent que le spectacle offert attire toujours les téléspectateurs. La F1 essaie même de reconquérir un public américain, plutôt tourné vers ses sports mécaniques nationaux (NASCAR, IndyCar, IMSA...). Mais en 2022, on comptera deux Grands Prix sur le sol américain (Texas et Miami), une première depuis 1984.
De l'autre côté de l'Occident, le Moyen-Orient montre également ses intérêts pour la discipline. Outre Bahreïn et Abu Dhabi, c'est Jeddah (Arabie saoudite) qui accueillera pour la première de son histoire, la F1. Et si le circuit en ville n'est que provisoire (pour deux ou trois éditions), c'est un grand complexe sportif qui doit sortir de terre dans les prochaines années.
En effet, le développement de Qiddiyah fait partie d'un projet de l'Arabie saoudite appelé Vision 2030 visant à diversifier l'économie du pays au-delà de la dépendance à la production de combustibles fossiles. Le projet Qiddiyah s'articule effectivement autour d'une nouvelle ville qui s'étendra sur 330 km², comprenant des hôtels, un parc à thème, un ou plusieurs Malls (Grand centres commerciaux) et des programmes environnementaux.
Si l'on voit également quelques sponsors, comme ARAMCO, qui s'investissent dans la discipline, ou encore McLaren qui a reçu des soutiens financiers du Moyen-Orient (Ares Management Corporation, et un prêt de la Banque Nationale de Bahreïn), des noms comme Mohammed bin Sulayem (vice-président de la FIA -Moyen-Orient- et ancien pilote de rallye) ont été cités pour succéder à Jean Todt à la tête de la FIA. A présent, des rumeurs évoquent un groupe d'Arabie saoudite qui serait sur le point d'acheter les droits commerciaux de la Formule 1 à Liberty Media.
"Il pourrait y avoir encore plus de GP dans la région asiatique bientôt", a révélé le journaliste vétéran de la F1, Roger Benoit, écrivant pour le journal suisse Blick. "Pourquoi ? Parce que les Saoudiens vont bientôt racheter la Formule 1 à Liberty."
Selon lui, la Formule 1 "n'a pas beaucoup évolué" depuis que Liberty a pris le contrôle et a évincé l'ancien grand argentier, Bernie Ecclestone, en 2017. Cette déclaration reste étonnante, car les changements de la discipline sont bien plus nombreux qu'il ne le prétend.
"Comme prévu, Chase Carey a cédé les commandes. Les américains semblent se désintéresser peu à peu de leur produit F1 à quelques milliards de dollars. Ironiquement, ce sont les Saoudiens qui sont maintenant à la porte avec leurs valises pour une prise de contrôle. Les dix équipes basées en Europe et de nombreux organisateurs de courses doivent maintenant êtres préparés. Le Qatar, le Bahreïn, Abu Dhabi et l'Arabie Saoudite vous envoient leurs salutations", a déclaré Benoît.
Bien que ces déclarations ne soient que des rumeurs, on peut quand même y voir deux visions qui s'opposent. D'un côté, les américains de Liberty Media qui cherchent le spectacle, "l'Entertainment à l'américaine", avec des idées de Courses Sprint déjà testées en 2021 (et qui vont se multiplier en 2022) et de l'autre côté, le Moyen-Orient (dont les finances sont quasi-illimitées) qui mise tout sur la neutralité carbone, la transition écologique et tente de se défaire de son produit pétrolier, voué à être boudé par une grande partie de ses importateurs (l'Europe, en premier lieu).