La Formule 1 est une discipline d'excellence dans le domaine de la monoplace. Ainsi son Histoire est jalonnée de tentatives de certaines entreprises ayant cru en leur pérennité au sommet de la discipline reine en sport automobile. Malheureusement, ces 25 dernières années, 20 écuries ont disparu.

Si l'on tient compte qu'une génération dure 25 ans, sachez que sur le plateau de F1 actuel qui dénombre 10 écuries, seules 3 d'entre-elles ont survécu aux 25 dernières années. En réalité certains ont tout simplement disparu car elles ont cédé leur nom ou entité à des repreneurs. Parfois le personnel présent a connu toutes les transformations de ces écuries.

Les 20 dernières écuries disparues en F1

Team Lotus (1958-1994)

© ericok : Lotus 107C / Alex Zanardi (Canada 1994)

Son fondateur est Colin Chapman, le palmarès de Team Lotus est des plus brillants. Un total de 606 Grands Prix, 81 victoires, 107 pole positions, 7 fois Champion du Monde Constructeurs (1963, 65, 68, 70, 72, 73 et 78). Elle compte 6 Champions du Monde Pilotes : Jim Clark (1963 et 1965), Graham Hill (1968), Jochen Rindt (1970 à titre posthume), Emerson Fitipaldi (1972) et Mario Andretti (1978).

Brabham Racing (1962 - 1992)

Brabham BT60B / Eric van de Poele (Afrique du Sud 1992)

Jack Brabham remporta le championnat avec sa propre voiture, une envie imitée plus tard par d'autres pilotes. L'écurie aura été vendue en 1973 à un duo aux noms bien connus de la F1, Gordon Murray et Bernie Ecclestone. Le palmarès est le suivant : 394 Grands Prix, 35 victoires, 39 pole positions. Deux titres de Champion du Monde Constructeurs en 1966 et 1967. Il y aura 4 titres pilotes de Champions du Monde avec Brabham. Jack Brabham en 1966, Denny Hulme en 1967, Nelson Piquet en 1981 et 1983.

March / Leyton House (1970 - 1993)

March CG911 / Jan Lammers (Japon 1992)

Comment s'est formé March ? A sa création, 4 passionnés : Max Mosley, Alan Rees, Graham Cooker et Robin Herd soit MARCH. L'écurie connait divers succès mais aussi quelques mésaventures. En 197 Grands Prix, 3 victoires, 5 pole positions. Le meilleur classement constructeurs est la 3ème place en 1970 et la seconde place en 1971 chez les pilotes avec Ronnie Peterson. Elle aura fait quelques apparitions au début des années 90 sous le nom de Leyton House. Un célèbre ingénieur y fera ses classes, un certain Adrian Newey.

Ligier / Prost Grand Prix (1976 - 2001)

Ligier JS39 / Martin Brundle (Portugal 1993)

Guy Ligier est l'un de ces artisans de la F1 qui aura vécu le sport automobile comme un Art de Vivre. Ses succès et ses défaites sont le reflet d'un vie... En quelques 326 Grands Prix, 9 victoires, 9 pole positions, 9 meilleurs tours en course. Le meilleur classement constructeurs est une seconde place en 1980. Jacques Laffite se classera trois fois 4ème au classement pilotes en 1979, 1980 et 1981.

On connait la fin de carrière de l'écurie Ligier rachetée en 1994 par Flavio Briatore dont l'écurie est la dernière détentrice d'une victoire en F1 avec un pilote français, c'était en 1996 à Monaco avec Olivier Panis. En 1997, l'écurie est rachetée par Alain Prost avec des débuts prometteurs, et des désillusions certaines (83 Grands Prix sous les couleurs Prost Grand Prix, 3 podiums).

Arrows / Footwork (1978 - 2002)

Footwork FA16 / Max Papis (Nürburgring 1995)

Arrows est créé par l'ancien pilote Shadow, Jackie Oliver, on y retrouve également Alan Rees (à la base du projet March), le nom ARROWS fait référence aux hommes qui la compose ; Ambrosio, Rees, Oliver, Wass et Southgate. Arrows est l'un de ces écuries construite comme un roman, d'ennuis financiers à judiciaires, le sort et les mauvaises décisions auront beaucoup entravé la bonne marche de l'écurie. L'épisode Ricardo Patrese en est le plus marquant.

Des 291 Grands Prix, seule 1 pole position, 8 podiums en 20 saisons de F1 sous le nom de Arrows, et 7 autres sous le nom de Footwork (1991 - 1996). Le meilleur classement constructeurs est une 5ème place en 1988, et une 8ème place la même année pour les pilotes avec Derek Warwick.

Coloni (1987 - 1991)

Coloni C3B / Bertrand Gachot (Brésil 1990)

Un italien, Enzo Coloni décide de créé sa structure F1 et se lance dans le grand bain à l'occasion du Grand Prix d'Italie 1987. Ayant engagé un pilote débutant du nom de Nicola Larini, la malheureuse monoplace ne parvint pas à se qualifier. Ils le feront au Grand Prix d'Espagne suivant.

Des non pré-qualifications, aux non qualifications, aux abandons des rares courses, Coloni est un calvaire. En 5 saisons, elle aura participé à 13 Grands Prix, dont seulement 4 se solderont par le drapeau à damiers, tous les autres se termineront sur abandon. Aucun point d'inscrit pour cette écurie. Elle fut aussi connu pour avoir tenté l'aventure d'un bloc Subaru en F1, une bien mauvaise idée...

AGS Racing (1986 - 1991)

AGS JH23B / Joachim Winkelhock (Saint -Marin 1989)

Avec 47 Grands Prix disputés lors des saisons 1987 et 1989, le meilleur résultat en course est une 6ème place par 2 fois. Le Grand Prix d'Australie en 1987 avec Roberto Moreno et le Grand Prix de Mexique en 1989 avec Gabriele Tarquini.

BMS Scuderia Italia (1988 - 1992)

Dallara 190 - F190 / Emanuele Pirro - Andrea de Cesaris (Belgique 1990)

Avec 78 Grands Prix, 2 podiums avec des 3ème positions, Andrea De Cesaris au Grand Prix du Canada, Montréal en 1989 et JJ. Lehto au Grand Prix de Saint-Marin à Imola en 1991.

Osella / Fondmetal F1 (1991 - 1992)

Osella FA1ME / Olivier Grouillard (Monaco 1990)

Après 10 ans de F1 sans succès, ont fini par convaincre Enzo Osella de vendre à Gabriele Rumi pour devenir Fondmetal F1. 19 Grands Prix, et une 10ème place pour meilleur résultat par 2 fois au Grand Prix de Belgique 1991 et 1992, d'abord Olivier Grouillard ensuite Eric Van De Poele.

Modena Team / Lamborghini (1991)

Lambo 291 / Nicola Larini (Hongrie 1991)

Seulement 6 Grands Prix pour l'écurie Modena Team dont la motorisation Lamborghini V12 fut l'imagination de Mauro Forghieri, l'un des grands hommes de l'histoire de la F1 et du Turbo chez Ferrari. Après des débuts chaotiques avec l'un des associés (Gonzales Luna) est en fuite et recherché par Interpol pour trafic de drogue.

L'écurie qui devait débuter en 1990 y fera finalement ses premiers tours de roues au Grand Prix des USA en 1991 où elle inscrira son meilleur résultat avec une 7ème place par Nicola Larini à Phoenix. Désargentée, l'écurie disparaîtra à la fin de la saison.

Lola / Venturi / Larrousse F1 (1993 - 1994)

Larrousse LH93 / Érik Comas (1993)

Encore une écurie basée sur un grand nom de la F1, Gérard Larrousse. Le projet voit le jour après la fin de la collaboration avec Venturi (1992), le pilote Philippe Alliot est rappelé en F1 (âgé de 39 ans), bien aidé par les conseils de Jean Todt (Peugeot Sport) qui veut inciter Jacques Calvet à tenter l'aventure F1 pour le Lion. On imagine déjà Larrousse-Peugeot pour 1994 mais Calvet fait volte-face dans cette association et pousse Jean Todt dans les bras de la Scuderia Ferrari en juillet 1993.

Pour l'écurie, avec 32 Grands Prix, 5 points au palmarès, et comme meilleur résultat une 5ème place de Philippe Alliot à Saint-Marin en 1993. A la fin 1994, l'écurie est en dépôt de bilan, Jean-Paul Driot, à la tête de DAMS en F3000 voulait récupérer les restes pour en fait une Larrousse-DAMS sur une vieillissante LH94 acec Eric Bernard au volant. Après l'impasse des deux premiers Grands Prix de la saison 1995, Driot préfère abandonné l'idée pour se concentrer sur une arrivée en 1996, ce qui n'arrivera jamais.

Simtek (1994 - 1995)

Simtek S951 / Domenico Schiattarella (Jerez 1994)

Fondée par Nick Wirth et bien qu'aidée par Jack Brabham cela n'aura pas suffit à couvrir de gloire la petite écurie britannique. Le fils Brabham est désigné pilote titulaire, tout comme un débutant : Roland Ratsenberger. La suite tout le monde s'en souvient, le malheureux se tue aux essais du Grand Prix de Saint-Marin en 1994.

Andrea Montermini qui le remplace en Espagne, connait un grave accident mettant fin à sa saison. Engluée dans les ennuis financiers et malgré une aide partielle de Flavio Briatore et un potentiel rachat par Volkswagen, c'est courant 1995 que l'écurie disparaît.

Pacific Grand Prix (1994 - 1995)

Pacific PR01 / Paul Belmondo (Australie 1994)

La saison 1994 aura presque déjà eu raison de la nouvelle écurie Pacific. En cause la réglementation technique qui évolua rapidement pour juguler les vitesses des monoplaces suite aux drames de Imola et Monaco. En proie à un budget modeste, l'équipe aura du mal à faire face. 22 Grands Prix en 2 saisons pour très peu d'arrivées sous le damier.

Ayant fait le grand saut de la F3000 à la F1, Bertrand Gachot et Paul Belmondo n'eurent pas beaucoup d'opportunités pour se qualifier, la faute au châssis ou un bloc Ilmor V10 daté de 2 ans déjà. La fin de l'année 1995 signe la fin de l'aventure, l'année suivant l'écurie retournera en F3000.

Forti Corse (1995 - 1996)

Forti FG01 / Pedro Diniz (Australie 1995)

Les dures lois de la réalité pour Guido Forti qui apprit que la Formule 1 n'était pas de la F3000, même dans les années '90. Du bricolage d'un châssis de F3000 pour être aligné en F1, Pedro Diniz sera titularisé pour son soutien financier et Roberto Moreno dans le second baquet, la paire ne fait pas d'étincelles.

En fin de saison, Diniz échouera à la porte des points à Adélaïde en Australie à 4 tours du vainqueur Damin Hill. Pedro Diniz quitte le navire et part avec son sponsor Parmalat. L'écurie désargentée ne finira pas la saison suivante 1996, la faute à un sponsor qui ne versera pas les fonds promis, l'écurie stoppera en cours de saison ne pouvant participer au Grand Prix d'Allemagne.

Lola (1997)

Australie 1997 - Ricardo Rosset - Lola

Lola T97/30 / Ricardo Rosset (Australie 1997)

Le phoenix qui revint en F1 sous l'impulsion d'Eric Broadley ! Une conception d'une Formule 1 en 3 mois, ce n'est pas possible. Pour la manche inaugurale à Melbourne en Australie, les pilotes Ricardo Rosset et Vincenzo Sospirini ne se qualifient pas. L'aventure tournera court pour l'écurie Lola qui ne prit ni le départ de la course, ni la continuité du championnat. Fin de l'aventure F1.

Toyota (2002 - 2009)

Toyota TF108

Toyota TF108 / Ralf Schumacher (2008)

Le géant nippon de l'automobile fait une entrée en grande pompe dans le monde de la F1 avec un gros budget. Mais cela ne fait pas tout en F1, la firme promet à chaque nouvelle saison un exercice des plus prometteurs. Tout cela tarde à arriver jusqu'à l'année 2005 où Jarno Trulli et Ralf Schumacher sont en position de se battre pour la troisième place des constructeurs face à Ferrari.

Des podiums, 13 au total, 3 pole positions, 3 meilleurs tours en course mais la victoire leur échappe. Le meilleur résultat en course reste des secondes places au nombre de 5. L'ultimatum est lancé aux pilotes Timo Glock et Jarno Trulli mais la saison 2009 sera la dernière des Toyota...

Super Aguri (2006 - 2008)

Super Aguri SA06 / Franck Montagny (2006)

L'ancien pilote japonais de Formule 1, Aguri Suzuki se lance dans l'aventure de monter sa propre structure. La volonté de Honda de titulariser Takuma Sato a forcé la formation de cette structure. Si les débuts se font d'un bricolage d'une ancienne monoplace Arrows, les résultats se feront évidement attendre.

L'écurie se fait remarquer son son pilote Yoshi Ide destitué de sa licence FIA pour pilotage dangereux. Remplacé au pied levé par Franck Montagny, le miracle n'aura pas lieu. L'année 2007 sera l'occasion pour Takuma Sato d'inscrire quelques points, un coup d'éclat. En revanche l'écurie ne finira pas la saison 2008, faute d'un repreneur.

HRT (2010 - 2012)

HRT F111 / Vitantonio Liuzzi (2011)

L'écurie espagnole d'Adrian Campos fait partie des nouvelles structures souhaitées par la FIA et introduites en 2010. L'écurie Campos Motorsport a connu le succès en World Series by Nissan avec Marc Gené en 1998. Après les succès viendront quelques années de vaches maigres et éloigneront Campos des podiums. Une volonté d'arriver en F1 se concrétisera par l'appel d'offres fait par la FIA, mais à quelques semaines du début du championnat, Campos vend sa structure à José Ramon Carabante.

La structure devient Hispania Racing Team. Un châssis Dallara et un moteur Cosworth condamneront HRT aux fonds de grille. Néanmoins des pilotes comme Pedro de la Rosa, Vitantonio Liuzzi, Bruno Senna rouleront pour les couleurs de HRT. Ce sera aussi l'occasion des débuts de Daniel Ricciardo. Aucun point inscrit et un clap de fin en 2012 pour les espagnols en Formule 1.

Lotus F1 Racing / Team Lotus / Caterham F1 Team (2010 - 2014)

Caterham

© Caterham CT05 / Kamui Kobayashi (2014)

Tony Fernandes, l'homme d'affaires Malaisien a répondu à l'appel d'offre de la FIA pour compléter le plateau de la F1. Il y fait son entrée avec une écurie tout de vert vêtue nommée Lotus F1 Racing. Elle changera d'entité l'année suivante pour Team Lotus et encore Caterham F1 Team début 2012.

Les moteurs Cosworth et les quelques pilotes de pointe installés dans les baquets n'amélioreront pas le palmarès de l'écurie. Heikki Kovalainen, Charles Pic, Jarno Trulli, Vitaly Petrov ou Kamui Kobayashi ne réaliseront pas de miracles. Le parcours se terminera en 2014 pour les Malaisiens.

Virgin Racing / Marussia / Manor (2010 - 2016)

© Bernard Asset : Marussia MR03 / Jules Bianchi / Max Chilton (Australie 2014)

La dernière structure intégrée par l'appel d'offres de la FIA avec HRT et Team Lotus fut Virgin Racing. Une monoplace intégralement conçue sur un logiciel de CFD (logiciel de mécaniques des fluides) elle faisait la part belle à l'innovation. Malheureusement le pari de Richard Branson ne débouchera qu'à une cession de l'écurie aux nouveaux propriétaires russes.

Après l'aventure de Midland, Marussia est la seconde écurie russe inscrite au Championnat du Monde de F1. L'écurie connaîtra la gloire avec la fantastique course de l'espoir français Jules Bianchi à Monaco en 2014, puis connaîtra le drame avec la course du Japon la même année...

Sauvée d'une liquidation judiciaire, Manor débute la saison 2016 dans l'optique de lendemains meilleurs, elle fera débuter un jeune français au talent certain : Esteban Ocon. Sous ses 3 entités différentes, un pilote français aura toujours été présent, Charles Pic chez Virgin, Jules Bianchi chez Marussia et enfin Esteban Ocon pour Manor.

Les écuries qui ont changé de mains (2023)

Ne figurent pas dans cette précédente liste, les écuries qui ont changé d'entité et/ou de propriétaires mais qui sont encore présentes en Formule 1 et dont voici l'affiliation :
- Tyrrell > BAR > Honda F1 Racing Team > BrawnGP > Mercedes-AMG
- Toleman > Benetton > Renault F1 Team > Lotus F1 Team > Renault Sport F1 Team > Alpine F1 Team
- Minardi F1 Team > Scuderia Toro Rosso > Scuderia AlphaTauri
- Jordan Grand Prix > Midland F1 Racing > Spyker F1 Team > Force India F1 Team > Racing Point F1 Team > Aston Martin F1
- Sauber > BMW.Sauber > Sauber F1 Team > Alfa Romeo Racing
- Stewart Ford > Jaguar Racing > Red Bull Racing

© France Racing : Alfa Romeo C39 / Antonio Giovinazzi (Essais Espagne 2020)