Un nouveau format Sprint pour les Grands Prix est en test sur 3 courses cette année et devrait se généraliser à un tiers de la saison en 2022. Mais en cas d'introduction d'une grille inversée, Alain Prost ne se voit pas poursuivre en F1.
Depuis le rachat de la F1 par les américains de Liberty Media, de nombreuses évolutions ont vu le jour. Certaines idées sont très bonnes et vont dans le sens de l'évolution et permettent à la F1 de toucher un plus large public. Attention toutefois à ne pas perdre la base forte de ses fans...
La grille inversée est absurde pour Alain Prost
Alain Prost appartient fermement au camp des conservateurs, le conseiller d'Alpine F1 Team affirmant que les grilles inversées vont à l'encontre de l'idée de la F1 et qu'il quitterait le sport si elles étaient utilisées.
"Je pense que c'est bien que la Formule 1 essaie certaines choses, mais vous devez comprendre pourquoi vous voulez faire cela. Vous devez vous demander pourquoi", a déclaré le quadruple Champion du Monde sur le podcast 'Prost in the Paddock'. "La Formule 1 doit rester traditionnelle. Nous devons comprendre que la meilleure voiture et le meilleur pilote gagnent parce qu'ils sont les meilleurs. C'est l'idée même de la Formule 1."
"Je déteste l'idée d'un ordre de départ inversé. Je la déteste. S'ils introduisent la grille inversée en Formule 1, je quitterais ce sport. Je pense que c'est la pire chose que vous pouvez faire pour la Formule 1. Je préfère voir une équipe dominer parce qu'elle a fait le meilleur travail plutôt qu'une grille inversée. Mais je suis très traditionaliste."
Prost sait pourquoi les fans aimaient la F1 d'avant
"Nous avons beaucoup, beaucoup plus de dépassements que pendant ma période, par exemple, c'est certain", a expliqué Prost. "Mais encore une fois, vous devez regarder ça dans son ensemble. Parfois, comme dans la vie, la perception est plus importante que la vérité. Et la perception que les gens avaient, je le sais parce que j'ai parfois posé des questions aux gens qui regardaient à mon époque qu'ils regardent maintenant, et ils sont peut-être moins intéressés par notre sport aujourd'hui."
"J'ai souvent posé la question "Dites-moi ce qui était différent", et je me souviens de quelques réponses. L'une d'elles, par exemple, était très intéressante. La personne avait répondu : "Quand vous faisiez des courses, nous étions devant notre télévision du début à la fin. Et nous savions que tout pouvait arriver. Par exemple, la fiabilité, et très souvent, vous aviez une grosse fumée derrière vous et nous pouvions comprendre ce qui se passait. Nous étions tristes, nous attendions la prochaine, mais au moins, nous n'avions pas besoin d'explications"."
Pour Alain Prost, les nouvelles trouvailles de cette F1 moderne, telles que le DRS, ont ajouté à la complexité du sport, mais il ne croit pas que la simplification du sport ferait réellement une grande différence.
"C'est la première chose à laquelle on pense aujourd'hui, tout est compliqué", a-t-il déclaré. "Si on évoque le DRS, c'est artificiel. Mais le DRS a une bonne utilité, parce que sans lui, peut-être que nous aurions beaucoup moins de dépassements. Mais si nous revenions au sport que nous avions connu dans le passé, je ne pense pas que les gens seraient plus intéressés ou moins intéressés, ça ne ferait pas une grande différence, parce que parfois vous pouvez voir des dépassements où c'est si facile que ce n'est plus de la course."