Auteur d'une solide saison 2020 après un an d'absence, le pilote français dresse un bilan très positif de son retour en Formule 1 chez Renault.
Cette année, on aura vu Esteban Ocon sous toutes ses couleurs : motivé dès la reprise en Autriche, frustré à l'issue d'un Grand Prix d'Italie difficile, mais surtout combatif et presque victorieux à Bahreïn.
Ocon fait le bilan de sa saison
Ocon affiche une très bonne dynamique en cette fin de saison, lui qui a arraché une belle deuxième place à l'issue du Grand Prix de Sakhir, et qui termine la saison 2020 avec un dépassement osé sur Lance Stroll. Il n'y a rien à redire : la collaboration entre le Normand et le Losange est fructueuse.
Podium à Sakhir, dépassements osés à Abu Dhabi : vous avez réalisé une belle fin de saison. Quel est votre état d’esprit à l’issue de ce dernier Grand Prix ?
"Je me sens plutôt bien, beaucoup mieux qu’en début d’année. Je pense que j’ai beaucoup progressé avec l’équipe. On a vraiment terminé fort et cela fait vraiment plaisir. Après une saison « off », il faut un peu de temps pour se remettre dedans. Cela a mis un petit plus de temps que prévu. C’était également une année spéciale, avec beaucoup de Grands Prix condensés et peu de temps d’analyse entre les courses, puisque que l’on a enchaîné les déplacements."
"Sur la fin, on a su trouver notre chemin et arriver où l’on souhaitait être. On termine plutôt sur une bonne note : le podium forcément et quelques belles performances au niveau de la vitesse. C’est très bien et il faut que l’on continue cette progression l’année prochaine et continuer de construire à partir de ce niveau."
2020, c’était votre retour en Formule 1. Qu’est-ce qui a changé pour vous et quelle a été la plus grande difficulté ?
"Quand on revient (dans un baquet), on retrouve le plus gros des sensations, en revanche ce sont les détails qui sont importants. C’est ce qui compte en Formule 1. Et en tant que pilote, c’est très important de mettre le doigt sur des détails qui peuvent faire la différence à la fin."
"La deuxième chose, c’est que quand on arrive dans une nouvelle équipe et un nouvel environnement après cette année « off », ce n’est pas simple. Cela prend du temps de travailler correctement avec tout le monde, à se comprendre également. Tout cela a pris du temps, mais comme je l’ai dit, on a terminé là où l’on voulait être et c’est le principal."
Vous vous êtes régulièrement battu avec un coéquipier expérimenté : d’abord Sergio Pérez de 2017 à 2018 et cette année Daniel Ricciardo. Que retenez-vous de votre duo cette saison ?
"C’était très sympa de travailler avec Daniel (Ricciardo). C’est un gars qui met vraiment de la bonne humeur dans l’équipe et qui fait sourire tout le monde. Il y avait une très bonne ambiance, on avait de bons débats dans les meetings, et cela a fait progresser l’équipe.
Avoir Daniel pour mon retour, qui est l’un des meilleurs sur la grille, était bénéfique. Cela m’a permis d’apprendre de nouvelles choses, de rehausser mon niveau également, pour à la fin arriver à être près de sa vitesse en course. Cela fait plaisir, c’est un des meilleurs et c’est là où je veux être, pas en dessous."
Cette année, Renault F1 était de retour sur les podiums et a montré qu’elle pouvait se battre régulièrement aux avant-postes. Avec ça en tête, quels sont les objectifs pour l’an prochain ?
"Je pense que l’on pourra se fixer des objectifs après Barcelone (lors des essais hivernaux 2021). L’important sera de voir comment la voiture fonctionne, c’est clair que l’on a prouvé cette année qu’on avait le potentiel pour faire des podiums, on a réussi à y monter trois fois.
Mais comme l’a dit notre patron Jérôme (Stoll), la prochaine étape, c’est de se rapprocher et de montrer que l’on peut être des prétendants au titre à terme. On est encore très loin de tout ça, il faut que l’on continue à travailler et progresser. L’année prochaine sera une continuité de cette progression."
L’an prochain, Fernando Alonso sera dans le garage opposé au vôtre. Est-ce que vous avez déjà pu échanger ?
"Il est venu lors de nombreux week-end de course, à Imola, Bahreïn ou Abu Dhabi. Il était de plus en plus présent dans l’équipe pour se préparer. On a bien discuté. Fernando, c’est quelqu’un avec qui je m’entends très bien depuis mes débuts en F1. C’est très cool de pouvoir travailler avec lui l’année prochaine, et j’ai un grand respect pour son parcours et ce qu’il a déjà fait en Formule 1. Cela va être très intéressant pour moi de voir comment un champion du monde travaille."
On vous a vu à la télévision vous pencher de près sur la piste pour écouter le son du moteur V10 de la Renault R25 le week-end dernier. Vous êtes pilote de F1, que représente ce moteur V10 atmosphérique pour vous ?
"C’était fou ! C’était le top d’entendre cette R25 rugir sur le circuit d’Abu Dhabi. Je n’imagine pas ce que cela donnait quand il y avait vingt voitures en piste. Cela devait être incroyable, rien qu’avec une, c’était incroyable. Forcément, les voitures que l’on pilote maintenant sont plus performantes, les moteurs sont plus puissants, les voitures vont plus vites. Mais il y a quelque chose de spécial et de magique dans les voitures de cette époque."
"Je pense qu’il faut remercier le groupe Renault pour avoir remis cette voiture en vie. Il a fallu refaire des pièces, faire revenir les personnes qui avaient à l’époque fait rouler la voiture. Tout cela ne nous a pas simplement fait plaisir à nous (l’écurie Renault), mais bien tout le paddock, qui était au grillage en train de regarder Fernando rouler au volant de cette R25. C’était beaucoup de nostalgie et très sympathique."
On a beaucoup entendu parler du tatouage de Cyril Abiteboul après le podium de Daniel Ricciardo. Avez-vous également un pari en jeu pour votre podium ?
"Ce n’était pas un tatouage, mais on avait un autre deal, quelque chose que l’on va garder pour nous. Plutôt content d’avoir réussi à décrocher ce pari (rires)."