La promotion du sport automobile est le fer de lance de la FIA. L'organe du sport auto souhaite améliorer et promouvoir son image aux quatre coins du Monde, permettant l'émergence de nouveaux pilotes, circuits ou marchés économiques.
En 2014, la FIA a lancé un programme de subvention pour les différents automobiles clubs nationaux. Il a permis une distribution de près de 14,1 millions d'euros à 144 pays, dont notamment la Syrie. Ces subventions sont possibles grâce aux revenus générés par la F1.
Elles ont pour but de redistribuer les recettes afin de permettre le développement du sport automobile partout dans le Monde. Et si la F1 finance donc indirectement ces subventions, elle n'a cependant aucun droit de regard sur la destination de cet argent.
250 000 euros pour la Syrie
Avec un maximum de 50 000 euros par subvention, cela aurait permis à l'Automobile Club de Syrie d'accumuler au maximum 250 000 euros de subventions depuis la création du programme.
En 2014, la somme perçue par l'Automobile Club de Syrie devait servir à acquérir, réparer et peindre une ambulance ainsi que permettre un entraînement médical pour 6 personnes. En 2015, il s'agissait de financer les équipements pour les pilotes tels que les casques, combinaisons et ceintures de sécurité. D'autres subventions ont également été versées pour un équipement chronométrique, des karts et la mise en place de nouvelle course de kartings.
Cette fois-ci, il s'agit de construire un circuit non loin de la malheureusement célèbre prison Sednaya. Selon Amnesty International, c'est dans sa seule enceinte que 13 000 personnes ont été torturées et tuées depuis le début du conflit en 2011. Un conflit qui a couté la vie à près de 400 000 individus et entraîné un exode massif avec pas loin de 11,7 millions de demande d'asile rien que pour l'année 2019 selon l'ONU.
L'Automobile Club de Syrie a mis en place différents évènements automobile depuis le début du conflit. Tous sponsorisés par le Ministère du Tourisme syrien. Bishr Yazigi, Ministre du Tourisme, se félicite d'ailleurs de l'implication officielle de l'État dans ces évènements, promouvant une image positive du régime de Bachar El-Assad.
Vers une prise de conscience de la FIA ?
La Formule 1 a pris, en 2015, une déclaration d'engagement au respect des droits de l'Homme. Une simple déclaration qui, n'engage que ceux qui veulent l'appliquer. En effet, cela n'a pas empêcher la F1 de s'installer en Azerbaïdjan ou de poursuivre ses activités aussi bien en Chine, qu'en Russie ou encore à Bahreïn où la situation est plus que tendue envers les opposants au régime en place.
La FIA n'a, elle, jamais pris de tels engagements. L'organe suprême du sport automobile a déclaré dans un communiqué que « Toutes les subventions sont soumises à un contrôle interne et la FIA continuera de montrer la voie à suivre pour assurer le respect des règles ».
La FIA contrôlerait donc rigoureusement l'utilisation des fonds qu'elle distribue. Un contrôle qui pourrait cependant être plus transparent, au regard de la situation politique ou économique de certains Etats.
La F1 pourrait, au regard de son engagement en faveur de la protection des droits de l'Homme, exiger cela de la FIA. Cette dernière devrait également prendre conscience de son impact sur le respect des droits des l'Homme dans les pays qu'elle subventionne.