Le jeudi 23 août, le groupe Fiat Chrysler Automobiles (FCA) a déposé un dossier d'introduction à la Bourse de New York pour sa marque de luxe Ferrari via sa holding néerlandaise. Si aucun détail n’est connu pour l’heure, si ce n’est le pourcentage maximal du capital mis en bourse qui est de 10%, on sait d’avance que l’arrivée sur les places boursières ne se fera qu’au plus tôt le 12 octobre prochain. UBS assumera le rôle de coordinateur de l'opération, assisté de Bank of America Merrill Lynch et de Santander. Cette opération est importante pour FCA qui évalue l’entreprise Ferrari à 10 milliards d’euros contre 3,6 milliards par Bernstein, institut de recherche de Wall Street. En effet, elle vise à financer une partie du plan stratégique de la maison mère estimé à 48 milliards d’euros.
La marque Ferrari est connue dans le monde entier pour ses voitures rouges, son cheval cabré et son équipe de Formule 1. En 2014, le budget de l’équipe de F1 s’élevait à 395 millions d’euros selon Bernstein Research. Celui-ci était réparti de la manière suivante : 200 millions grâce au sponsoring, 160 millions provenant des revenus FOM et 35 millions injectés en interne par la marque.
S’il est l’un des plus importants en F1, il ne représente que 15% du chiffre d’affaires 2014 de la marque, estimé à 2,7 milliards d’euros. 80% de ce chiffre est réalisé par la vente des voitures de route, notamment la Ferrari 458 Speciale, la California T et la LaFerrari, les 5% restants provenant du merchandising (produits dérivés). Le bénéfice de la marque s’élève à 385 millions d’euros, réalisé à 90% par la section voitures de route. Ce même bénéfice a doublé en l’espace de 10 ans.
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Cependant, l’introduction en bourse pourrait avoir un impact important sur la marque d’Enzo. Celle-ci vise à séparer Fiat-Chrysler et Ferrari, cette dernière devenant une société distincte. La marque a été transformée en une nouvelle société, New Business Netherlands NV, qui sera à terme rebaptisé Ferrari NV. Même si la holding mis en bourse est situé aux Pays-Bas, le groupe italien assure que Ferrari restera Italienne. Il en va de même pour la résidence fiscale et la loi régissant la société.
Selon Challenges, « il y aura certaines transactions comprenant des distributions et transferts de cash estimés à 2,25 milliards d’euros » avant la séparation des deux groupes. C’est ce qu’a indiqué FCA au régulateur américain des marchés. La vente des 10% pourrait financer une partie de cette somme.
Y’aura-t-il un impact important sur l’équipe de F1 ? Pas réellement si on prend en compte de nombreuses données. Même si Fiat détient 90% de l’équipe de F1, valorisée à 1,1 milliards d’euros selon Forbes, elle n’apporte pas une somme conséquente du budget. A regarder de près, Marlboro et Shell sont les plus grands contributeurs de la Scuderia, le premier donnant 140 millions d’euros selon Bloomberg pour l’entièreté de l’espace publicitaire de la voiture et le second une trentaine de millions (85% en cash, le reste en avantage). A cela s’ajoute les petits sponsors mais aussi la prime FOM. L’équipe touchant une part importante de la « prime premium ». En 2014, elle s'évaluait à 85 millions d’euros. Aussi, la vente des unités de puissance aux équipes Sauber et Manor constitue une entrée d’argent non négligeable pour le constructeur-motoriste (l’équipe suisse paye environ 24 millions d’euros pour le moteur Ferrari par saison).
Tout mis bout à bout montre que l’équipe Ferrari ne risque pas de pâtir de l’introduction en bourse, ni même de la séparation d’avec Fiat-Chrysler.