Les Champions du Monde façonnent la mémoire du public fan de F1, il est assez facile de les énumérer dans le bon ordre chronologique sur plusieurs décennies !
En 1999, Mika Häkkinen remportait son deuxième titre de Champion du Monde, avant la domination sans partage de Michael Schumacher et de Ferrari. Suivront ensuite Fernando Alonso, Kimi Räïkkönen, Lewis Hamilton, Jenson Button, Sebastian Vettel et de nouveau Lewis Hamilton. Parmi ces pilotes, le débat pour désigner le meilleur d’entre eux suscite quelques tensions entre les fans de la discipline.
Et si certains Champions de la F1 vous avez échappé ? Explications...
Non, ne vous inquiétez pas, vos statistiques des pilotes ne sont pas faussées, aucun des lauréats ne manque à l'appel, toutefois, d'autres vainqueurs se cachent en coulisses.
Tout commence en octobre 1999 lorsque, Morgan Grenfell Private Equity (MGPE), banque d’investissement londonienne, acquiert 12,5% de SLEC Holdings, une société appartenant à Bernie Ecclestone et détenant les droits commerciaux et audiovisuels de la F1, pour 360 millions d’euros.
C’est la première société à investir dans la F1.
En février 2000, Hellman & Friedman LLC, société de fonds propres privés, prend une participation de 37,5% dans SLEC Holdings pour la somme de 1 038 millions d’euros.
Un mois après, Leo Kirch, en collaboration avec la société audiovisuelle allemande EM.TV, rachète 49% de la F1 pour la somme de 1 827 millions d’euros. En octobre 2001, Leo Kirch augmente sa participation de 20,3% pour la passer à 58,3% contre 25% pour Bernie Ecclestone et 16,7% pour EM.TV.
Pour se faire, Leo Kirch emprunte 1,6 milliards d’euros (1 milliard auprès de la Bayerische Landesbank et le reste auprès de Lehman Brothers et JP Morgan Chase). Mais en 2002, l’empire de Leo Kirch passe en redressement judiciaire et en 2004, ce sont les trois banques qui récupèrent la participation de l’homme d’affaires, sans pour autant obtenir le contrôle au Conseil d’Administration.
En 2005, le CVC Capital Partners commence son investissement massif dans la F1 et SLEC Holdings. Dans un premier temps, il rachète les 46,65% de la BayernLB pour 678 millions d’euros puis les 25% de Bernie Ecclestone pour 363 millions d’euros et enfin les dernières actions détenues par Lehman Brothers et JP Morgan Chase.
Au global, le CVC Capital Partners a déboursé 1,72 milliards d’euros financés par un prêt de 807 millions d’euros auprès d’un fonds d’investissement et 920 millions d’euros en prêt auprès de RBS.
Le CVC Capital Partners détient alors 100% de SLEC Holdings. Cette même société est détenue par Delta Topco. Le fonds d’investissement détient 63,3% de cette dernière. En 2012, trois groupes financiers composés de BlackRock, Waddell & Reed et Norges Bank Investment Management prennent 21,3% de la participation du CVC Capital Partners pour une valeur de 1,23 milliards d’euros. Waddell & Reed prend 6,5% supplémentaires pour 405 millions d’euros. Aujourd’hui, le fonds détient 35,5% de Delta Topco.
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Rien qu’en vente d’actions, le CVC Capital Partners a récupéré 1,6 milliards d’euros, réalisant au passage une plus-value quasiment multipliée par quatre !
Mais ceci n’est qu’un tiers du butin récupéré par le fonds. En mai 2012, le CVC Capital Partners empoche un dividende de 319 millions d’euros et 324 millions d’euros supplémentaires en décembre 2012.
En 2013, le fonds reçoit 254 millions d’euros et 96 millions d’euros l’an passé, avec un complément de 280 millions d’euros.
Si on rajoute le prêt consenti auprès du fonds d’investissement Fund IV de 807 millions d’euros qui a été récupéré, on obtient un gain global valorisé à environ 3,9 milliards d’euros, soit un retour sur investissement de 350% !
Grâce à ce retour, le CVC Capital Partners est l’actionnaire eu le meilleur retour sur investissement depuis 1999, devant Bambino, société de la famille Ecclestone (3,7 milliards), Hellman and Friedman (1,2 milliards), Lehman Brothers (770 millions), BayernLB (760 millions), Waddell and Reed (580 millions) et EM.TV (570 millions).
Face à un tel retour, il n’est pas dans l’intérêt du CVC Capital Partners de vendre sa participation dans la F1, comme le souligne justement Donald MacKenzie, co-président du fonds. « Nous ne voulons pas vendre. Il y a toujours des gens qui voudraient acheter car c’est est une très bonne entreprise », soulignait-il il y a peu. A moins qu’un investisseur aux mallettes bien remplies arrive…
Vous voyez, derrière les Champions du volant, il y a les Champions des chiffres !