Monaco bien ancré à son Rocher, nous anime chaque année une semaine agitée de sa faune locale, mais non résidentielle, qui participe au folklore dont la F1 a le secret. D'ailleurs, tous les secrets ne méritent pas d'être tus, en voilà un qui concerne l'organisation unique du Grand Prix et son financement, vous allez être étonnés...
Seul Grand Prix du plateau à ne rien rétribuer à la FOM pour accueillir la F1, il est le seul événement du calendrier à récupérer la totalité des revenus liés à la publicité, il dispose également de son propre diffuseur (Télé Monte Carlo), Monaco est pour ainsi dire, la course la plus atypique de l'Histoire de la F1.
Le circuit a connu peu de modifications sur son tracé au fil des décennies (parmi les plus gros changements, on peut parler des chicanes de la Piscine et la Rascasse). Il a gardé sa physionomie de ses débuts, identiques à la discipline reine, en 1950.
Voilà pourquoi son statut de "privilégié" offre au Rocher une manne financière non négligeable.
Disposant de tribunes pouvant accueillir 37 000 personnes, l’organisateur estime à 100 000 le nombre de personnes regardant la course, en comptant les balcons et les bateaux présents dans le port. Sur le week-end, ce sont 200 000 personnes qui sont présentes sur le Rocher. Cela représente un impact économique important pour la Principauté avec environ 90 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Même si la Principauté ne paie pas pour accueillir la course, les dépenses liées à l’organisation sont plus importantes que les recettes engendrées. Avec un budget global de 34 millions d’euros, l’Automobile Club de Monaco perçoit une subvention de 6,2 millions d’euros.
Les revenus liés à la publicité sur le circuit représentent 15 millions d’euros, et 13 millions d’euros proviennent de la vente des billets allant de 44 euros pour le jeudi à 2950 euros pour un pack VIP pour le samedi-dimanche sur un yacht.
Mais le plus grand bénéficiaire du Grand Prix n’est autre que la Société des bains de mer de Monaco (SBM), compagnie contrôlée par l’État monégasque et gérant de nombreux actifs dans l’hôtellerie haut de gamme et les loisirs (comme le Casino) dans la Principauté.
Fondée en 1863 sur ordonnance princière par S.A.S. Charles III et cédée pour 50 ans à François Blanc, homme d’affaires, ce qui lui offre le privilège d’exploiter le monopole des jeux d’argent à Monaco contre 1,7 millions de francs, une rente annuelle de 50.000 francs et 10% des bénéfices nets, la société est le principal employeur de Monaco.
Cette dernière révèle que 5% de son chiffre d’affaires provient des quatre jours du Grand Prix de Monaco, soit 23,6 millions d’euros.
Si l’on prend les chiffres de 2010, donnés par Forbes, ce sont 3.400 nuitées vendues dans les quatre hôtels de la SBM et 20.000 couverts de faits dans les 32 restaurants du groupe, le tout en 4 jours seulement, soit un revenu global de 12,2 millions d’euros.
Outre le Grand Prix, Monaco profite aussi du Festival de Cannes qui se clôture le week-end de l’événement.
S’il fut un temps menacé par Bernie Ecclestone, le Grand Prix reste malgré tout l’un des plus mythiques et un rendez-vous phare du calendrier. « Chaque mètre carré du circuit de Monaco a une histoire. Depuis 1929, chaque pilote s'y est accroché, planté, blessé ou y a fait des prouesses », rappelle Michel Boeri, président de l’ACM depuis 1972, dans une interview à Var Matin.
Monaco reste notre Madeleine de Proust, un éveil historique à chaque nouvel événement, il est capable de captiver les aficionados du genre, comme les néophytes !
La légende continue de s'écrire avec le Grand Prix de Monaco, y assister un jour scelle à jamais le souvenir d'en être partisan.