La F1 quitte le sol européen après Monza pour un long voyage au travers de l’Asie et de l’Amérique. Nous connaissons le Grand Prix d'Ialie à Monza pour ses différents records. Notamment dans le domaine de la vitesse avec le Grand Prix le plus rapide de l’histoire en 2003.
Cette édition 2003 fut courue avec une moyenne de 247,585 km/h en faisant le plus court de l’histoire en 1h14’19"838. Il est aussi immortalisé pour son banking présent dans le film Grand Prix.
Monza "Grand Prix"
Construit en 1954 suite à un réaménagement du circuit, cette portion épouse le circuit routier. L’entrée de ce dernier se fait sur la ligne droite après la Parabolica et la sortie au même endroit. Il a été utilisé par la F1 en 1955, 1956 puis en 1960 et 1961 avant d’être abandonné. C'est suite à l’accrochage entre la Lotus de Jim Clark et la Ferrari de Wolfgang von Trips au niveau de la Parabolica. Le pilote allemand et quinze spectateurs perdront la vie.
Il faut dire que le défi centrifuge italien était le summum pour les pilotes. Les courbes, d’une inclinaison pouvant aller jusqu’à 80° ont été construites sur des structures en béton armé. D’un rayon de 320 mètres, il pouvait faire face à des vitesses théoriques pouvant aller jusqu’à 285 km/h. Ce qui le rend contraignant pour les suspensions mais aussi les pneus.
Le Banking infernal
D’un point de vue historique, la piste de 10 kilomètres a été utilisée deux années de suite dans les années 50 avant de repasser sur la piste de 5,75km sans ce "mur incliné". En 1956, plusieurs pilotes ont connu des frayeurs sur ce dernier, leur pneu perdant leurs enveloppes. Cependant, il revient au début des années 60. Sur le site officiel de la F1, on apprend que le moteur avant de Ferrari était désavantagé face aux blocs arrière britanniques. Mais le cœur des monoplaces italiennes était plus performant sur les lignes droites.
Le retour du grand circuit fait polémique et les équipes britanniques boycottent la course jugeant la section trop rapide et dangereuse. L’Histoire prouvera ce fait l’année suivante avec la mort de seize personnes.
Le banking est définitivement abandonné par les F1 cette année-là, malgré une utilisation en 1966 pour le film de John Frankenheimer. Il est encore utilisé pour d’autres courses de 1965 à 1969 avant d’être définitivement abandonné pour la compétition.
Monument historique
Inscrit dans le patrimoine du circuit, il échappe à la démolition au début des années 90. Rénové au cours des dernières années, il a été utilisé au début de la saison par Lewis Hamilton et Stirling Moss pour un tournage promotionnel pour Mercedes, le pilote britannique louant d’éloges cette portion inutilisée.
Néanmoins si les F1 d’aujourd’hui devaient de nouveau emprunter le banking, l’effet ne serait pas si spectaculaire. C'est ce que pense Nick Chester, directeur technique de Lotus (aujourd'hui Renault Sport Formula One Team). "Ce serait probablement ennuyant. En raison de la forte quantité d’appui qu’il y a à ce jour, les voitures seraient comme sur des rails et collées à la piste", déclarait-il en 2014.
Le directeur technique revient aussi sur l’état de ce dernier, qui pourrait être une source de problèmes pour les monoplaces. "L’ancien banking de Monza est indubitablement irrégulier du point de vue de la surface et je pense qu’il l’était aussi dans la période où il était utilisé. Et une voiture moderne ne pourrait survivre du point de vue de la dynamique", en condition normale de course, à plus de 300 km/h.
Un Banking à bannir
Le banking de Monza est désormais utilisé chaque année pour le traditionnel Monza Rally Show. Max Papis, au volant d’une Nascar, a réalisé un tour en empruntant les virages relevés en 2011. Dans l’ère moderne, la F1 a emprunté un autre ovale, celui d’Indianapolis de 2000 à 2007.
Le circuit a été le théâtre d’une course épique en 2005. Les pilotes chaussés de pneus Michelin étaient rentrés aux stands après le tour de formation. Et suite à problème sur le pneu arrière gauche qui a valu une sortie de piste impressionnante à Ralf Schumacher avant la ligne droite de départ/arrivée lors des Essais Libres du vendredi. Depuis, la F1 n’a plus emprunté un "mur incliné" a contrario de sa cousine américaine. L’IndyCar compte en effet dans son calendrier six courses sur ovale.