L'arrivée de Liberty Media, la volonté d'avoir deux courses sur le sol américain, l'arrivée de Haas sur la grille et les récents rachats des médias par le groupe Motorsport.com, la F1 vit actuellement à l'heure américaine. Mais a-t-elle besoin de l'Oncle Sam ?
L'Amérique débarque en F1 d'une manière intensive. Avec l'arrivée du Grand Prix des Amériques sur le COTA mais aussi de l'équipe Haas et de Liberty Media, la F1 vit à l'heure américaine. Si la F1 pourrait s'inspirer du modèle américain, a-t-elle réellement besoin de ce vent venu de l'Ouest ?
Un pays, neufs circuits, 55 Grands Prix
L'histoire entre la F1 et les USA ne date pas d'hier. La mythique course américaine des 500 Miles d'Indianapolis faisait parti du calendrier dès la première saison en 1950 jusqu'en 1960. Un an avant la fin de l'Indy 500 au calendrier, les Etats-Unis ont eu leur première course officielle au calendrier. Ce premier Grand Prix s'est déroulé à Sebring (le seul couru sur ce circuit) avant d'aller à Riverside pour une année puis Watkins Glen jusqu'en 1980. Il y a eu aussi une course à Long Beach à partir de 1976 et ça, jusqu'en 1983. Detroit, Dallas et Phoenix ont pris le relais, accueillant la F1 entre 1982 et 1991.
Après une longue trêve de huit ans, la F1 revient chez l'Oncle Sam, sur le premier circuit américain qui a accueilli la F1, à savoir Indianapolis, qui a créé un infield pour l'occasion. Jusqu'en 2007, la F1 reste dans l'Indiana. Enfin, ce n'est qu'en 2012 que la F1 revient aux USA, à Austin.
Mais qu'en est-il de la course dans le New Jersey annoncée en juillet 2012 ? Le contrat a été annulé par Bernie Ecclestone lui-même deux mois plus tard. En effet, selon ce dernier, les termes du contrat n'ont pas été respectés. Cependant, la course est provisoirement inscrite au calendrier 2013 avant que le maire de Weehawken ne déclare qu'elle serait reportée à 2014. Mais rien ne se fait et la course reste en stand-by pour ne pas dire aux oubliettes.
Le manque de marques américaines
Il faut avouer que les marques américaines ne sont pas attirées par la F1. Regardons de plus près. A part ExxonMobil, il y a peu de marques américaines ayant une implication importante avec une équipe. Que sont devenues les marques américaines ? Ford a stoppé son implication en F1 après l'échec de Jaguar Racing, GoodYear a quitté la F1 à la fin de la saison 1997 à cause des nouveaux règlements et de la hausse des coûts. Quant à General Motors et Chrysler, ils n'ont jamais tenté l'aventure F1 à l'exception de Lamborghini, qui a été un désastre.
D'autres entreprises sont actuellement engagées en F1 d'une manière plus discrète. Voici la liste des entreprises américaines impliquées en F1 :
- UBS avec Ferrari
- Shazam et Airbnb avec Manor
- CNN, Chandon et Hilton avec McLaren
- Coca-Cola via Monster et Bose avec Mercedes
- AT&T avec Red Bull
- Microsoft et Dell avec Renault
- CNBC avec Sauber
Mais qu'en est-il des sponsors principaux des équipes aujourd'hui ? Petronas est une entreprise malaise, Martini est une entreprise italienne, Santander est une entreprise espagnole, Red Bull est une entreprise autrichienne ou encore Banco do Brasil est une entreprise brésilienne. Les entreprises américaines n'ont pas le même investissement que la plupart des entreprises présentes en F1.
La F1, une vitrine sans pilotes locaux
Mais si l'Amérique apporte autant de visibilité, pourquoi des entreprises comme Haas ont choisi de participer à la F1 afin de doubler son chiffre d'affaires ? Pourquoi il n'y a pas eu de pilotes américains à temps complet en F1 ?
Comment répondre à toutes ces questions ? Difficile... Parlons de Haas dans un premier temps et de l'ambition de son patron Gene. L'homme d'affaires, connu aux USA pour avoir couru en Nascar, a pour objectif que sa société pénètre le marché européen, sud-américain, asiatique et chinois afin d'augmenter la vente à l'étranger de 50 à 70%. La vitrine marketing qu'offre la F1 peut lui permettre ça alors qu'une exposition nationale avec la Nascar non. De ce fait, pour croître, Haas a besoin de s'exporter et d'utiliser un nouveau levier de promotion.
Parlons des pilotes américains en F1. Le dernier en date n'est autre qu'Alexander Rossi, qui a couru cinq Grands Prix avec Manor. Avant lui, il y a eu Scott Speed qui a fait 28 Grands Prix en F1 avant de devoir céder sa place à Sebastian Vettel. Alors pourquoi n'a-t-on pas un grand nombre de pilotes américains en F1 ? Il faut avouer que la plupart des championnats des formules de promotions se déroulent en Europe. Une fois les saisons de karting finies, il faut trouver les budgets pour aller sur le Vieux Continent. "C'est financièrement impossible pour presque tous les jeunes qui grandissent lors des courses de karts de se déplacer en Europe », déclarait Scott Speed en 2011. Aussi, la F1 n'est pas aussi populaire sur le sol américain que la Nascar ou encore l'IndyCar.
La F1 ne profite pas d'avoir une bonne considération aux Etats-Unis. Bien que le nouveau propriétaire soit américain, cela n'apportera pas plus d'entreprises nationales, ni même plus de pilotes américains. Alors, la F1 a-t-elle réellement besoin des Américains ?