Le week-end britannique a mis en lumière un puzzle. Dans ce puzzle, trois pièces : Red Bull, Aston Martin et Mercedes. Pourtant, ce puzzle n’est pas fait pour faire être un ensemble homogène… pour le moment.
Red Bull et Renault, une histoire qui ne tient qu’à un fil, un fil si fragile qu’une goutte pourrait casser ce lien. Le contrat entre les deux partenaires court jusqu’à la fin de la saison 2016, tout du moins sur le papier. Christian Horner a été clair à Silverstone : Red Bull respectera son contrat avec le motoriste français, qui examine les scénarios pour un retour en qualité d’équipe à part entière. Aussi, toute rumeur parlant de 2016 n’est que pure spéculation.
Samedi, le média britannique Autosport sort la rumeur d’un rapprochement entre Red Bull, Aston Martin et Mercedes, le fameux puzzle…
Lorsque le puzzle sort au grand jour, les réactions fusent. Niki Lauda affirme qu’il n’y a pas de discussions entre Mercedes et Red Bull. Toto Wolff, de son côté, n’exclut pas une fourniture à l’avenir. Une source de la marque révèle même que Red Bull demande des moteurs allemands depuis février 2014. Au vu de la relation avec Renault et des frasques en public, Red Bull ne semble pas être un bon partenaire, c’est ce que dit cette source.
Et Aston Martin dans cette histoire ? Il reste un élément du puzzle. Selon Autosport, la marque a eu des discussions avec trois équipes : Red Bull, Williams et Force India. Cependant, Andy Palmer, le PDG de la marque, déclare qu’une arrivée en F1 est « improbable » mais pas « impossible ».
Un puzzle à revoir
Voilà le contexte. Le puzzle ne semble pas s’imbriquer correctement. Mais est-ce parce qu’on n’a pas mis les pièces dans le bon ordre ? Possible. Red Bull et Aston Martin vont avoir un lien et pas des moindres : Adrian Newey ! L’ingénieur anglais et ancien directeur technique de l’équipe de Milton Keynes a commencé à travailler sur un projet de voiture de route pour la marque de Gaydon, avec une possible association du Red Bull Technology.
Et si cette relation débutait ainsi pour se prolonger à l’avenir ? C’est possible mais une arrivée en F1 d’Aston Martin ne pourrait se faire qu’en 2017 sur le papier. Aston Martin est détenu par quelques actionnaires dont le plus important est Investindustrial, un fond d’investissement, à hauteur de 37,11% mais aussi David Richards, président de Prodrive et ancien directeur de Benetton et B.A.R., à hauteur de 0,99% et Daimler AG qui a 4,92% du capital. Aussi, les futures DB et Vantage auront un moteur Mercedes AMG sous le capot. Le lien entre la marque et la F1 est donc bien présent, même si le nom de Richards n’est pas encore apparu dans les papiers. C’est surtout le nom d’Andy Palmer qui est intéressant et qui pourrait révéler la suite du scénario.
Andy Palmer, un lien entre Red Bull et Aston Martin
Andy Palmer est un nom plutôt connu chez Red Bull. L’homme a rejoint Nissan en 1991. En plus de deux décennies, il est monté dans les échelons pour obtenir différents postes comme vice-président de Nissan, membre du comité exécutif de la marque, membre du conseil d’administration de Nissan (China) Investment Company mais aussi président de la marque Infiniti, sponsor titre de Red Bull depuis 2013 avec 41 millions d’euros versés à l’équipe par saison. C’est Palmer lui-même qui a amené Infiniti en F1.
Pourquoi ne pas suggérer un même scénario en 2017 ? Aston Martin, sponsor titre de Red Bull à la place d’Infiniti et un moteur Mercedes à la place du bloc Renault ? L’idée paraît séduisante sur le papier, même si l’homme à la tête de la marque exclut cette hypothèse, soulignant le manque de fonds pour ce genre de projet.
Dans les faits, Aston Martin Lagonda Ltd a un chiffre d’affaires en 2013 de 600 millions d’euros, avec un bénéfice avant impôts, taxes et intérêts de 84 millions d’euros, d’après le communiqué de la marque. Pour rappel, la marque n’est détenue par aucun grand groupe, uniquement des investisseurs. Si bien qu’en mai dernier, les deux plus importants actionnaires ont annoncé une augmentation de capital de 280 millions d’euros pour se développer sur le marché des crossover GT de luxe. Le sponsoring en F1 pourrait être une solution choisie pour promouvoir le futur DBX et autres modèles qui verront le jour prochainement.
Un tel scénario n’est donc pas à exclure pour l’avenir, malgré les rejets de chacune des parties. Si Mercedes est ouvert à fournir Red Bull en cas de non renouvellement du contrat au-delà de 2016, le remplacement d’Infiniti par Aston Martin dépend principalement de ses actionnaires, à la recherche du profit.
2017 pourrait être la saison du mariage Red Bull – Mercedes et l’arrivée d’un nouveau sponsor titre, soit Aston Martin, soit une autre marque détenue par Daimler AG. Cependant les dernières nouvelles disent le contraire...