La F1, ce ne sont pas uniquement des pilotes, des équipes, une piste et des spectateurs. Il y a aussi les hommes de l'ombre, les passionnés qui assurent la sécurité sur les circuits pour que le spectacle continue. Nous vous proposons l'interview d'un commissaire de piste officiant sur le Grand Prix de Monaco.
Bonjour Jean-Baptiste, tu es commissaire de piste sur l’une des courses les plus anciennes du calendrier, à savoir Monaco. Peux-tu nous expliquer en quoi consiste ton poste ?
Je m’assure de la sécurité des pilotes mais aussi des spectateurs sur le circuit. C’est un métier qui demande une très grande vigilance et d’être très attentif. Par exemple, en 2013, j’étais face à la 11e place de la grille et au moment du départ, un pilote Caterham a calé et le fait d’avoir brandi à temps le drapeau jaune à temps, cela a évité un carambolage (qui se produira à Sainte Dévote, ndlr).
Depuis combien de temps fais-tu cela ?
Cela fait 6 ans que je fais ça.
Quelles sont les conditions pour être commissaire de piste ?
Pour être commissaire, il faut avoir entre 21 et 30 ans, mesurer au moins 1m65 et habiter non loin de Monaco. Après, une fois qu’on est commissaire, on peut le rester jusqu’à 50/55 ans. Aussi, on est membre de l’ACM.
Le Grand Prix de Monaco est assez spécial puisqu’il est en ville, donc étroit. Il faut que les commissaires soient très réactifs. Comment se passe votre préparation ? Combien de temps dure-t-elle avant le week-end du Grand Prix ?
La préparation se fait environ trois semaines avant le Grand Prix. On apprend à éteindre un incendie, à sauter au dessus des barrières mais aussi à intervenir sur une voiture et à agiter les drapeaux. Cela se fait sur quelques heures.
Il faut savoir qu’on reçoit un planning en début d’année qui nous permet de nous inscrire sur les courses courues à Monaco (Rallye, Grand Prix de F1, Grand Prix historique, Formule E.
Rappelons que les commissaires de piste sont bénévoles. Malgré tout, vous assurez la sécurité des pilotes et de vos collègues. N’est-ce pas une grande pression pour un week-end où tu vis ta passion pour le sport automobile ?
Non, on a un peu de pression mais beaucoup de passion et puis, nous sommes extrêmement concentrés.
Combien environ êtes-vous autour du circuit ?
Nous sommes environ 650 sur le circuit.
Il y a quelques années, des commissaires ont connu des incidents, certains sont même décédés. N’as-tu jamais eu peur d’un accident au cours d’une intervention en piste ?
Peur ? Non, c’est ma passion, même si sur la grille, au départ, en course ou encore dans les stands, c’est impressionnant !
Est-ce que ta perception de la course/F1 a changé depuis ton expérience de commissaire ?
Oui, on voit l’action d’un œil différent. C’est beaucoup plus impressionnant sur place qu’à la télévision. Et ça évolue comme l’arrivée des panneaux lumineux, l’évolution des F1 et de la sécurité avec l’ajout de grillage autour du circuit pour la protection des spectateurs.
Les critiques actuelles envers la F1 te paraissent-elles justifiées ?
Je pense que non. En fait, les médias cherchent à trop en savoir. Ils sont beaucoup trop critiques. La F1 d’aujourd’hui est beaucoup plus moderne comparé à ce que j’ai connu lorsque j’ai commencé à suivre la F1 (c’était en 1992).
Concernant le sujet des cockpits fermés, je trouve ça bien pour la sécurité des pilotes mais moyen concernant l’aspect des voitures. Selon moi, le charme des F1 réside sur le cockpit et le bruit.
Comme dit un peu plus haut, les commissaires de piste sont en grande majorité des passionnés de sport automobile. Fais-tu toi-même de la compétition ?
J’ai fait de la compétition mais pas en automobile. J’ai fait du football et du tennis. Cependant, j’ai fait quelques stages de pilotage en karting et en voitures de sport.
Que pourrais-tu dire aux personnes qui nous lisent pour leur donner envie d’être commissaire de piste ?
Il faut avoir l’envie, la passion et la motivation.
Pour devenir commissaire de piste à Monaco, tous les renseignements sont disponibles sur ce lien.