Spa-Francorchamps est le circuit préféré des pilotes mais aussi des fans selon le sondage Autosport, avec son enchainement Raidillon – Eau Rouge, la Source ou encore les Combes.
Le Grand Prix, annulé en 2003 à cause de la législation anti-tabac et en 2006 afin de permettre au circuit de finir les travaux d’amélioration des infrastructures, est l’une des publicités les plus importantes pour la région Wallonne. Pourtant, ce Grand Prix est très cher pour le contribuable wallon. Explications sur un circuit qui perd quelques millions par an.
Le Grand Prix de Spa Francorchamps est géré par la société Spa Grand Prix, détenue à 100% par la région Wallonne, dont la participation est gérée par la Sogepa, un fonds d’investissement public. Cette société ne gère que la course de F1, étant opérationnelle deux semaines avant le Grand Prix et une semaine après.
Des dettes mais important pour la région
En 2013, dernier bilan déposé auprès de la Banque Nationale de Belgique, Spa Grand Prix a perdu 5,9 millions d’euros, justifiant un chiffre d’affaires de 12,9 millions pour une dépense structurelle de 18,9 millions. Dans un même temps, la société a bénéficié d’une augmentation de capital de 5,5 millions totalement dissoute par une réduction de capital de 5,79 millions pour éponger la dette.
En 2014, même opération si on en croit L'Echo avec une augmentation de capital de 3,5 millions d’euros et une réduction de 4,8 millions pour éponger la dette.
Dans les faits, de 2007 à 2012, le Grand Prix de Belgique a accumulé près de 34 millions d’euros de pertes, portées à presque 45 millions si on rajoute la dette des années 2013 et 2014. Il faut savoir que le plus gros poste de dépense de Spa Grand Prix est la redevance FOM évaluée à 14 millions d’euros, à peine couvert par le chiffre d’affaires réalisé.
Outre la société gérant l’événement, il y a aussi Le Circuit de Spa Francorchamps, propriétaire de la piste, appartenant à 75,9% à la région Wallonne, à 23,5% à la Province de Liège, à 0,07% aux communes avoisinantes, à savoir Stavelot, Malmedy et Spa, à 0,03% à la commune de Verviers et le restant à des petits actionnaires comme le R.A.C.B.. Uniquement pour la F1, elles reçoivent 400 000 euros de taxes communales.
Il faut dire que l’événement est l’un des plus importants du pays, accueillant entre 50 000 et 60 000 visiteurs sur le week-end, selon M. Witmeur. Selon une étude de l’Université de Liège, les retombées économiques de l’Etat Belge s’élèveraient à 4,5 millions d’euros.
Le Grand Prix, bien que déficitaire, apporte une publicité importante à la région Wallonne, comme le rappelle Renauld Witmeur, directeur de la Sogepa, dans les colonnes du journal belge La Libre : « Avoir de gros évènements comme la Formule 1, cela joue sur l’image de la Wallonie. C’est un élément très important pour l’économie de la Région, notamment pour développer le tourisme et attirer des entreprises de l’étranger. A travers le Grand Prix de Spa Francorchamps, ce n’est pas le circuit que l’on vante, mais la Région entière », même s’il reconnaît qu’un investissement économique majeur devrait être fait dans le circuit pour que les spectateurs restent après la course dans la région.