Lance Stroll va faire ses débuts en F1 cette saison. Pilote Williams, le pilote canadien peut compter sur le soutien de son père, Lawrence, milliardaire canadien. Gian Carlo Minardi, qui a vu de nombreux pilotes débuter dans son équipe, ne comprend pas la connotation négative concernant les pilotes payants. 

"N'importe quel pilote de F1 est évalué à partir d'un point de vue commercial par la direction d'une équipe avant leur signature », explique Gian Carlo Minardi au journal espagnol AS. Il rajoute également ne pas comprendre que "dans un sport où les équipes dépensent d'énormes budgets, il y ait une telle connotation négative au sujet d'un pilote qui apporte un soutien financier ».

Depuis de nombreuses années, pour ne pas dire depuis les débuts de la F1, bon nombre de pilotes sont arrivés en F1 avec un soutien financier. Juan-Manuel Fangio, par exemple, est arrivé en Europe grâce au soutien du gouvernement de Juan Perón. D'autres pilotes tout aussi prestigieux sont arrivés en F1 grâce à des soutiens. On peut ainsi citer Michael Schumacher, Ayrton Senna ou Fernando Alonso.

Un sport coûteux, du karting à la F1

En 2015, Toto Wolff expliquait le coût supporté par un pilote pour rejoindre la F1. « Si quelqu’un a du talent, beaucoup de talent, il aura probablement besoin de dépenser 1 million d’euros en karting pour participer à des courses en junior, senior et internationale. Il devra faire au moins une saison en Formula Renault ou en Formule 4 qui coûterait 350 000 euros s’il le fait correctement », explique-t-il au site Raconteur.

"Ensuite, il devra payer 650 000 euros pour une saison de F3, ce qui fait que nous sommes à 2 millions d’euros. Il aura probablement besoin d’une autre saison en F3, ce qui fait un total de 2,7 millions d’euros et il n’a pas encore fait de GP2 ou World Series. Donc, disons que ce pilote sera à 3 millions d’euros s’il a un talent extraordinaire. Le GP2 ajoute 1,5 millions euros de plus. Si vous voulez être sur le côté sécuritaire, On est entre 4,5 millions d’euros et 5 millions d’euros et le pilote a seulement fait une année en GP2. Il est sur le point d’entrer en F1, mais il a besoin de 2 à 3 millions d’euros pour un volant. Donc on parle d’un total de 7 à 8 millions d’euros », ajoute-t-il.

Bien entendu, rejoindre la F1 pour un pilote ne coûte pas 2 à 3 millions d'euros. Il faut compter entre 5 et 6 fois plus. Par exemple, Rio Haryanto devait apporter la saison passée à Manor la somme de 15 millions d'euros pour courir la saison complète. Un soutien devient alors important voire nécessaire.

"Les sports mécaniques ont toujours été très chers et sont basés sur l'investissement des sponsors. Alors ne soyez pas surpris si tous les pilotes qui sont maintenant en F1 et dans les formules inférieures sont arrivés avec une valise d'argent plus ou moins lourde. Ensuite, la qualité, le talent et l'effort qui permettent aux pilotes d'obtenir des résultats significatifs. Dans le cas contraire, ils disparaissent après un court laps de temps », conclut-il.