C'est jour de fête chez Ferrari, après la pole-position tant attendue, voici que Vettel renoue avec la victoire. Débarrassé de prétendants sérieux, Ferrari marque les esprits sur cette course atypique, et donne de nouveaux espoirs pour la fin de championnat… Les fantasmes les fous avouant même des chances de titre mondial pour le pilote adulé chez les Rouges !
C'est la septième édition du Grand Prix de Singapour, un tracé atypique puisqu'il fut le premier à s'y courir intégralement de nuit (depuis rejoint par le tracé de Bahreïn) et imité par l'arrivée sous crépuscule / nuit de la finale à Abou Dabi.
Ce tracé est non permanent et arpentant les rues sinueuses de la ville-état de Singapour (qui fête cette année ses 50 ans d'indépendance républicaine), il est donc bosselé, très technique et bordé de rails de sécurité comme à Monaco. Les zones de dégagements sont donc quasi inexistantes, ce qui favorise l'intervention d'une voiture de sécurité en cas d'incident.
Par son challenge technique et physique (presque 2 heures de course), s'y imposer ici requiert des capacités mentales, de concentration et de stratégies de course sans faille. (Retrouvez notre présentation du Grand Prix de Singapour)
D'ailleurs, depuis la première édition de 2008, il n'y a eu que des Champions du Monde qui s'y sont imposés. Alonso en 2008 et 2010, Hamilton en 2009 et 2014 et Vettel de 2011 à 2013.
A l'issue des qualifications, une fois n'est pas coutume, c'est un bolide rouge qui est en haut de la feuille des temps, la Ferrari de Vettel (une pole qui échappait aux hommes de Maranello depuis 2012). A ses côtés il aura une Red Bull, celle de Ricciardo, devançant l'autre Ferrari de Räikkönen et la seconde Red Bull de Kvyat.
Ainsi les Mercedes ne sont qu'en troisième ligne, Hamilton devant Rosberg, les flèches d'argent n'ont pas brillées sous les projecteurs singapouriens. Le défi sera corsé pour s'emparer de la victoire, mais rien n'est impossible en F1.
A moins d'une heure du départ de course, nous ne connaissons toujours pas le revers de performances des Mercedes, mais on peut le mettre au crédit des pressions de pneus dont le constructeur allemand a du exagérément jouer lors des dernières courses, et faire naître la controverse !
La course :
La nuit étant bien installé, l'ambiance est bien particulière ici à Singapour, il faut savoir que les hommes des écuries ont décidé de conserver le rythme européen, ils se lèvent aux horaires habituelles, ce qui réduit considérablement leur temps de repos.
Autre particularité que l'on peut observer sur cette course nocturne, les visières des pilotes sont bien moins teintées, voire, quasiment translucides pour avoir le meilleur champ de vision possible. Les volants bardées de diodes et d'un écran lumineux subissent eux aussi une baisse d'intensité de luminosité pour ne pas éblouir les pilotes.
Alors que les protagonistes s'installent sur la pré-grille, une petite alerte chez Mercedes point sur la monoplace de Rosberg. Il parvient à rejoindre la grille de départ, non sans mal, la fiabilité est encore en cause chez les Champions du monde en titre. Ceci devient inquiétant, après la perte d'un moteur de course en Italie pour Rosberg, le voilà sous surveillance avec un problème, certainement, d'embrayage identique à ses soucis rencontrés lors du départ de cette même course l'an passé.
Les feux rouges s'éteignent, la grille de départ éclate pour laisser entrevoir un envol moyen de Vettel, mais pas aussi laborieux que celui de Ricciardo. Ainsi les positions restent figées, seul Sainz est resté collé à son emplacement, il aura besoin de l'aide des commissaires pour s'élancer enfin.
Rapidement, Vettel alors en tête mènera le récital qu'il préfère, celui de creuser rapidement l'écart avec ses poursuivants. C'est déjà plus de 3 secondes à l'issue du premier tour, et déjà 5 secondes au bout de 5 boucles couvertes. L'Allemand domine son sujet pour l'instant, tant la révolte derrière n'est pas efficace, c'est une longue chenille de monoplaces qui s'observent tours après tours.
A bord de la Lotus, Grosjean va initier les premières hostilités des arrêts aux stands à la fin du tour 9, ce qui va dicter les premiers mouvements lors des prochaines boucles. Massa stoppe à la fin du tour 12 aux garages Williams, c'est un bon ravitaillement d'exécuté (notifions-le, c'est assez rare), mais au moment de reprendre la piste, le museau de la Force India de Hülkenberg est là , lui qui avait ravitaillé un tour plus tôt et donc avec des gommes déjà en température.
Le choc n'a pu être évité entre le Brésilien et l'Allemand, le pilote Force India devant abandonné. On pourra noter que la sortie des stands autorise un abus de priorité, en gommes non optimisées pour l'instant, et dont les radios des écuries n'avertissent plus des positions des pilotes, pourtant matérialisées par les balises GPS. Hülkenberg était dans le vrai de sa stratégie et sur le point de doubler Massa, Williams a soigné le ravitaillement de son pilote, mais pas sa remise en piste…
De ce fait, le régime de Virtual Safety-Car est activé, c’est-à -dire la voiture de sécurité virtuelle qui bride la vitesse en piste des monoplaces. Ainsi les positions sont figées, ainsi que les écarts. Cette mesure de sécurité, permet une continuité de la course, tout en minimisant les passages en courbes rapides des pilotes, pour permettre aux commissaires de remettre en état la pratique de la piste. Là , ce sont des débris de carbone qui jonchent le premier virage.
Finalement, après 3 tours, au tour 15, la véritable voiture de sécurité entre en action, et c'est le moment opportun choisit par tous pour observer le premier arrêt aux stands.
La Mercedes AMG-GT s'effacera Ă la fin du tour 18 pour la reprise de la course.
Le classement au tour 20 est le suivant : Vettel, Ricciardo, Räikkönen, Hamilton, Rosberg, Kvyat, Bottas, Pérez, Nasr et Grosjean.
Alors que le peloton était resserré après cet interlude au ralentit, chez Mercedes, le rythme de Hamilton préoccupe, le pilote anglais semble avoir des pertes de puissance. Il perd des places virages après virages, le voilà bien handicapé dans les lignes droites, un souci de fiabilité supplémentaire vient émailler son meeting singapourien déjà compliqué.
Dans l'incapacité de réinitialiser la partie électronique à son stand, le Champion du Monde devra poser le pied à terre, voilà qui donnera du piment à la fin du championnat pour les hommes de Brackley, tant les flèches d'argent semblaient invincibles jusqu'à présent.
Voilà qui fait un prétendant (s'il en était) de moins à la victoire, alors que Vettel tient toujours en respect Ricciardo. L'Allemand doit pouvoir rouler bien plus vite, mais essaie de se jouer de son ancien coéquipier. En effet, Räikkönen sur la seconde Ferrari est en troisième position, idéal pour faire le doublé chez les rouges, mais également de parfaire une stratégie d'écurie dans laquelle Vettel conforterai sa victoire en étant protégé par son coéquipier.
Mais, Räikkönen ne semble pas en mesure d'attaquer Ricciardo, le Finlandais n'est pas tellement à l'aise sur ce tracé, il n'a pas réussi à peaufiner ses réglages. L'homme de glace serait-il dans une période de job alimentaire, maintenant qu'il a signé son contrat pour 2016 ? Nous comprenons à quel point la stabilité de la paire de pilotes est importante pour une écurie, mais ladite écurie se doit d'exceller et de donner du fil à retordre à ses adversaires, avec des stratégies de pilote leader aidé par le pilote n°2, il faut bien avouer que nous ne voyons plus ça en piste… Étrange !!!
Le classement au tour 36 est le suivant : Vettel, Ricciardo, Räikkönen, Rosberg, Bottas, Button, Kvyat, Verstappen, Pérez et Grosjean.
Des drapeaux jaunes dans le secteur 2, et la voiture de sécurité rapidement déployée en piste, la radio de Ferrari qui s'agite, c'est Vettel qui annonce un piéton sur la piste après le virage 12, sur le pont à la fin du secteur 2. Incroyable organisation du Grand Prix, comment ce genre d'incidents peut-il encore se produire ?
L'opportunité de rappeler les monoplaces aux garages pour entamer le troisième relais de course. Tous sans exception rentre la voie des stands à la fin du tour.
C'est à la fin du tour 40 que la voiture de sécurité va s'effacer, le peloton reprend sa marche avant, peu d'évolution dans le classement.
A l'arrière de ce dernier, on commence à s'impatienter, à l'image des Lotus (sur la sellette sportive) Grosjean bouchonne Maldonado, ce dernier louvoyant au freinage avant l'entrée du Stade, Button jouera de la poussette pour le relance, la moitié de l'aileron avant de la McLaren partira en débris…
Les Toro Rosso sont toutes deux en chasse sur la Lotus de Grosjean pour glaner de plus gros points, bien plus véloces avec des gommes plus neuves, Verstappen et Sainz doublent le pilote français. Leur prochaine cible se nomme Pérez sur la Force India qui réalise une course solide, à bord d'une monoplace qui n'aime pas les caractéristique de ce tracé urbain. Le mexicain qui n'est toujours pas confirmé chez les orange et noirs, marque là les esprits de ses pairs, il mériterait tout de même une meilleure monture.
Le classement au tour 50 : Vettel, Ricciardo, Räikkönen, Rosberg, Bottas, Kvyat, Pérez, Verstappen, Sainz et Grosjean.
Les dix derniers tours verront les deux hommes de tête s'échanger les meilleurs tours, tout en restant à bonne distance, le podium sauvé par Ricciardo rendra moins terne cette saison, et justifiera que Red Bull aura profité des bonnes occasions accessibles à leur niveau, c'est aussi une performance d'assurer les points, les podiums, à défaut de vaincre, on s'inscrit au moins sur les tabloïds.
Grosjean au bout de ses pneus Pirelli perdra le bénéfice de sa dixième place au profit de Nasr sur la Sauber, il ira même abandonner sa course dans les garages Lotus.
Vettel emporte donc cette victoire sans contestation possible, la 42ème de sa carrière, le plaçant une unité devant Senna, la troisième avec Ferrari cette saison, le souhait de Arrivabene étant parfaitement remplit. Qui l'eut cru en début de saison ?
Sur le podium, il est accompagné de Ricciardo et Räikkönen, au pied de celui-ci Rosberg qui attendra les explications de Mercedes pour cette contre-performance. Bottas n'a pu mieux faire avec une Williams aux abois et chiche en évolutions (et donc en budget…) Kvyat termine sixième, il engrange l'expérience. Pérez a donc réalisé une course solide, il conserve sa septième place devant les deux Toro Rosso enfin dans les points ensemble pour la seconde fois de la saison. C'est Nasr sur la Sauber qui ramène l'ultime point accrédité.
RĂ©sultat de la course :
- Vettel (Ferrari) Vainqueur des 61 tours, 308,828 Kms en 2h01'22"118 (moyenne : 152,67 km/h)
2. Ricciardo (Red Bull) +1"478
3. Räikkönen (Ferrari) +17"154
4. Rosberg (Mercedes) +24"720
5. Bottas (Williams) +34"204
6. Kvyat (Red Bull) +35"508
7. PĂ©rez (Force India) +50"836
8. Verstappen (Toro Rosso) +51"450
9. Sainz (Toro Rosso) +52"860
10. Nasr (Sauber) +90"045
11. Ericsson (Sauber) +97"507
12. Maldonado (Lotus) +97"118
13. Grosjean (Lotus) Abandon
14. Rossi (Manor) +2 tours
15. Stevens (Manor) +2 tours
Button (McLaren) Abandon tour 43
Alonso (McLaren) Abandon tour 27
Hamilton (Mercedes) Abandon tour 24
Massa (Williams) Abandon tour 19
HĂĽlkenberg (Force India) Abandon tour 6
Meilleur tour : Ricciardo (Red Bull) 1'50"041 tour 52.