C'est donc Rosberg qui renoue avec la victoire, après le succès au Mexique, c'est une nouvelle première marche du podium qui s'offre à lui. Ce regain de performances arrive hélas bien trop tard dans la saison, où tous les enjeux se sont déjà évaporés.
Bienvenue au Brésil, l'autre Pays des aficionados de la F1 là où le public se mesure largement aux Tifosi de Monza. Si le tracé italien est considéré comme le Temple de la vitesse, ici à Interlagos, le circuit Carlos Pace est le Temple du spectacle, pour peu que la météo s'y invite, où que cette avant-dernière course soit l'occasion pour certains de sauver leur saison.
Sur cette grille de départ, c'est Rosberg qui truste la première place pour la cinquième fois consécutivement, il est accompagné sur la première ligne par Hamilton. Vettel est en tête du clan Ferrari avec Räikkönen à ses côtés. Au moment du départ, l'air ambiant affiche 28°C, la piste, elle, est à 43°C, l'humidité est de 54%, quant à la couverture nuageuse, elle est plus qu'omniprésente !
Le départ sera d'une importance capitale, même si les opportunités de doubler, ici, peuvent changer la philosophie de la course. En revanche il est possible de basculer la stratégie de course initiale, surtout si la pluie s'en mêle. Quand on se souvient des précédents existant entre les deux sociétaires de Mercedes, tout porte à croire qu'une polémique pourrait se profiler lors du premier virage.
A l'extinction des feux rouges, nous assistons à un envol mitigé de Rosberg, comme à l'accoutumée ces derniers temps, ce qui ramène Hamilton dans ses pontons à l'amorce des Esses de Senna. Le pilote anglais reste en embuscade, c'est une occasion manquée.
Derrière ça frotte déjà entre les Williams et la Red Bull de Kvyat. Sainz sur la Toro Rosso abandonne dans le secteur 2, la voiture est immobilisée en piste ! La voiture de sécurité n'est pas déployée, les pilotes ont seulement droit à un drapeau jaune, ou comment on joue encore avec la sécurité au Brésil !!!
Les protagonistes s'étant élancés avec les pneus tendres des qualifications, les Soft, c'est un round d'observation auquel nous assistons pour ces dix premiers tours, aucun pilote ne s'aventure à solliciter ses gommes. On voit bien là le défaut majeur de ses gommes, que les pilotes ne peuvent exploiter à leur maximum, sur une piste offrant pourtant des opportunités. Le tour d'honneur des pneus tendres n'a produit aucun spectacle.
Le classement au tour 9 : Rosberg, Hamilton, Vettel, Räikkönen, Bottas, Kvyat, Hülkenberg, Massa, Pérez, Verstappen.
Les premiers arrêts aux stands sont initiés par Hülkenberg à la fin du tour 10, rapidement suivi par Massa, Kvyat, Grosjean et Pérez. Le pilote Allemand de Force India gagne son duel face au pilote Red Bull, Kvyat en ayant anticipé son entrée aux stands ! Son arrêt décalé a fonctionné cette fois-ci, ce ne sera pas le cas pour Grosjean face à Verstappen, le Français ayant stoppé avant le Hollandais, cela ne lui fera reprendre la piste que derrière la Toro Rosso.
Au tour des Mercedes d'effectuer leur changement de gommes, les Soft sont délaissés au profit des Medium, Rosberg rentre le premier, son arrêt s'éternise. Vettel l'a suivi comme son ombre. On attend l'arrêt d'Hamilton pour voir si la hiérarchie va se basculer. Ce ne sera pas le cas, un tour plus tard, le Champion 2015 stoppe, mais ne gagnera pas d'avantage. Statut quo en tête de course.
Le classement au tour 17 : Rosberg, Hamilton, Vettel, Räikkönen, Bottas, Hülkenberg, Maldonado, Kvyat, Massa et Pérez.
Hamilton se plaint à la radio de la durée de vie de ses pneus, car il évolue trop près de Rosberg. Ce faisant, il passe ses consignes à son écurie, il colle son coéquipier comme pour signifier qu'il pourrait être devant. Rosberg a l'expérience, il se joue de son adversaire, l'obligeant à détruire ses gommes. Hamilton attend une faute de l'Allemand, il tente d'exercer la pression nécessaire pour lui permettre de passer à l'offensive ou de gagner son duel sur tapis vert.
A l'arrière, dans le peloton, les Lotus, Toro Rosso et Force India se neutralisent copieusement, calquant leurs stratégies sur leur concurrent direct ! La première Williams de Bottas pointe déjà à plus de trente seconde au tour 27, Hülkenberg est relégué à plus de quarante secondes. Les accessits aux points se décideront pour ceux ayant opté pour la moins mauvaise stratégie.
Hamilton ne pouvant dépasser Rosberg en piste, choisit de préserver ses gommes et ralentit le rythme pour être à une distance de plus de trois secondes de Rosberg, ceci au tour 31. Mercedes a décidé de basculer sur une stratégie différente, n'est-ce pas déjà trop tard ?
Il y a un peu de mouvement en piste, Verstappen revient sur Pérez, les deux comparses prennent les Esses de Senna au coude à coude, la Toro Rosso à l'extérieur sur le vibreur tasse vigoureusement la Force India pour s'emparer de sa position. Pérez est gêné dans sa remise en vitesse, c'est Grosjean qui en profite à l'extérieur pour le gain d'une place supplémentaire.
Vettel lance les hostilités des seconds arrêts, les Ferrari tentent de bousculer leur ordre de marche, Räikkönen ne stoppe pas en essayant de repousser le plus loin possible son nouvel arrêt. A la fin du tour 33, c'est Rosberg qui emprunte la voie des stands à nouveau, imité par Hamilton un tour suivant, les classements ne bougent pas !
Le classement au tour 35 : Rosberg, Hamilton, Räikkönen, Vettel, Bottas, Hülkenberg, Kvyat, Maldonado, Massa et Grosjean.
Aux avant-postes, les Mercedes sont distantes de presque trois secondes, les positions semblent figées chez le constructeur à l'étoile. Un scénario qui semble se répéter trop fréquemment, tant la combativité semble quitter le clan des dominateurs. L'un passe ses complaintes à la radio en attendant les ordres, l'autre ne voulant pas croire à une équité de traitement frelaté et mimant le corporatisme d'éthique ! Vive le sport !
La Ferrari de Räikkönen décide d'effectuer son second arrêt finalement, rapidement suivi par Vettel qui signe son troisième changement de gommes. Par sécurité, les Mercedes en font tout autant, c'est donc la stratégie à trois arrêts qui fut privilégiée cet après-midi.
Alors que Hamilton se rapproche du leader de la course avec ce nouveau train de pneus Medium, il ne trouve pas l'ouverture, ni l'opportunité de prendre la tête de course définitivement. A cette épreuve, le trafic vient encore alourdir la tâche de l'Anglais. La victoire semble s'éloigner.
Le classement au tour 64 : Rosberg, Hamilton, Vettel, Räikkönen, Bottas, Hülkenberg, Kvyat, Massa, Grosjean et Maldonado.
Il ne reste que quelques boucles, et mis à part les petites inquiétudes des nuages se rapprochant du circuit, il est peu probable que la hiérarchie soit bouleversée. Verstappen fait le forcing pour dérober l'ultime place dans les points, une lutte au championnat est encore d'actualité entre Lotus et Toro Rosso.
Alors que Rosberg franchit la ligne d'arrivée en vainqueur, Hamilton n'a pas su lui opposer une résistance suffisante pour le gain de la victoire. Vettel complète le podium, les Ferrari restent à distance plus que conséquente, les rouges n'excellent pas sur tous les tracé, il y a encore une marche à franchir pour la saison prochaine.
En quatrième position, Räikkönen termine une course transparente, Bottas sur la Williams se classe à un tour du leader en cinquième position, démontrant encore une fois les lacunes stratégiques de l'écurie de Grove. Chez Force India c'est Hülkenberg qui retrouve les points avec la sixième place du classement devant Kvyat le rescapé du clan Red Bull, Massa est classé huitième sous enquête pour des températures de pneumatiques non conforme, Grosjean se réjouira de sa neuvième place et Verstappen s'empare du dernier point.
Le classement de la course :
- Rosberg (Mercedes) Vainqueur des 71 tours en 1h31'09"090 (moyenne : 201,36 km/h)
- Hamilton (Mercedes) +7"7
- Vettel (Ferrari) +14"2
- Räikkönen (Ferrari) +47"5
- Bottas (Williams) +1 tour
- Hülkenberg (Force India) +1 tour
- Kvyat (Red Bull) +1 tour
- Massa (Williams) +1 tour*
- Grosjean (Lotus) +1 tour
- Verstappen (Toro Rosso) +1 tour
- Maldonado (Lotus) +1 tour
- Ricciardo (Red Bull) +1 tour
- Pérez (Force India) +1 tour
- Nasr (Sauber) +1 tour
- Button (McLaren) +1 tour
- Alonso (McLaren) +1 tour
- Ericsson (Sauber) +2 tours
- Stevens (Manor) +4 tours
- Rossi (Manor) +4 tours
- Sainz (Toro Rosso) abandon*Massa est déclassé pour des raisons de températures de pneumatiques non conformes, Williams a lancé une procédure en appel.