Hamilton remporte le Grand Prix du Japon 2015, s'élançant depuis la seconde position sur la grille de départ, c'est son 41ème succès en carrière. Il égale ainsi sur les tablettes, un certain Ayrton Senna au nombre de victoires !!!! A ses côtés, son coéquipier Rosberg pour le doublé Mercedes, ainsi que le meilleur des autres, Vettel sur Ferrari. Un podium déjà répété à plusieurs reprises cette saison !
Jusqu'ici la légende de Suzuka est respectée, à savoir un circuit très sélectif, pardonnant aucune erreur de pilotage, le week-end automnal ici étant souvent perturbé par les pluies diluviennes ! Ce fut le cas lors du vendredi des premières séances d'essais, un fâcheux contretemps qui ne met pas en confiance les équipes en proie au doute.
Un temps clément a accueilli la journée du samedi pour les ultimes essais, ainsi que la qualification d'où sont sorties revigorées et rassurées les Mercedes suite à leur déconvenue de la semaine passée à Singapour (donc on ignore toujours les maux).
Dans l'ultime session de Q3, Rosberg s'est emparé du meilleur tour aux dépens d'un Hamilton un peu trop cavalier avec les zones de freinage, il ira entamer l'usure de ses gommes Pirelli au virage de Degner, ainsi qu'à l'ultime chicane. Un temps infime perdu, mais suffisant pour le priver de la pole position, puisque les dernières tentatives devront être abordées pour une raison de drapeau rouge et de session terminée. En effet le pilote russe Kvyat de chez Red Bull aura singé les meilleures excursions hors-piste de son aîné, Vettel, le renvoyant en tonneau dans le mur de pneus entre Degner et l'épingle Hairpin. Le pilote s'en sort sans mal, notons que les cellules ont enregistré plus de 11G d'impact lors de la pirouette !
La grille s'établira ainsi, Rosberg est en pole position accompagné de Hamilton devançant Bottas, Vettel, Massa et Räikkönen pour les 3 premières lignes.
Le temps est au beau fixe en ce dimanche, les instances ont néanmoins avancé d'une heure le départ de la course par rapport aux autres éditions, craignant un risque de pluie, car ici l'obscurité arrive assez vite, ce qui est néfaste pour la sécurité ! Sur ce circuit aux installations surannées, et aux récents tragiques évènements, il est plus que prudent de parer à toutes éventualités !
La course
Après le tour de formation d'usage, les protagonistes s'installent sur leurs emplacement respectifs, à l'extinction de la rampe de feux rouges, la grille éclate pour laisser échapper les 19 monoplaces se dirigeant à vive allure vers le Turn One (Kvyat n'étant pas sur la grille, il s'élance depuis la voie des stands).
L'envol est quelque peu hésitant pour Rosberg, il faut se souvenir que le départ est en pente ici, ce qui peut contrarier les habitudes de procédures de départ des pilotes. Hamilton remonte au niveau de son équipier, se trouve à l'intérieur du premier virage (une trajectoire inadéquate pour une phase de roulage en paquet), et le tiens en respect jusqu'au terme de ce double-droite, le tassant sur le vibreur extérieur pour s'emparer de la première place. Il est à noter que Hamilton a copieusement tassé son équipier hors trajectoire, obligeant ce dernier à mordre la poussière ! Rosberg, n'a eu d'autres choix que se résoudre à garder le cap perdant ainsi encore 2 places face à Bottas et Vettel.
Avant cet épisode cordial entre coéquipiers (!!!), Ricciardo s'est porté au niveau de Massa, qui a raté son envol, et a pris l'initiative de s'insérer dans un trou de souris entre la Williams du Brésilien et la Ferrari de Räikkönen. Si l'Australien a eu du mal à juger de l'espace, mais plus encore de la mauvaise trajectoire que cela lui induirait pour le virage 1, qui doit se négocier depuis la ligne extérieur pour piquer vers le milieu de la trajectoire de ce dernier avant de recoller la corde au virage 2, Massa s'est décalé lui également vers la mauvaise tangente. C'est le contact entre les deux monoplaces, une crevaison chacun, et un tour complet au ralentit… Belle balade bucolique en prévision, et espoirs déchus (s'il était permis d'en émettre…).
A noter que Pérez sur la Force India a voulu voir d'un peu trop près l'explication des deux compères, et a fini en perdition dans le bac à graviers, lui autorisant aussi un passage improvisé par les stands ! Les prétendants aux points s'éliminent d'eux-mêmes !
Le classement au tour 2 : Hamilton, Vettel, Bottas, Rosberg, Räikkönen, Grosjean, Maldonado, Hülkenberg, Alonso et Sainz.
Hamilton prend déjà la mesure du cadeau offert par son coéquipier au départ, il n'en fallait pas plus pour que sa marche en avant soit facilitée, Vettel ne peut suivre le rythme et les écarts sont déjà importants. Une Mercedes devant une Ferrari et une Williams, l'ordre du classement général est respecté avec les têtes d'affiche devant, difficile d'improviser quelconque stratégie d'équipe.
Si les ordres sont donnés à Rosberg de reprendre son bien (c’est-à-dire à minima, la seconde place) cela passera par sa première cible : Bottas. Si Mercedes connait bien les mésaventures des stratégies ubuesques de Williams, Rosberg fait mine de presser l'allure, avant de calmer ses ardeurs et d'envoyer un signal aux hommes de Grove, celui d'anticiper leur changement de pneus. C'est ce qui se passera peu après que Kyvat, Alonso, Hülkenberg, Nasr et Button ouvrent le bal des arrêts aux stands autour du 10ème tour.
C'est alors à la fin du tour 11 que Bottas stoppera à son stand et optera pour les mêmes gommes, les Medium. Grosjean l'ayant suivi, il ressortira derrière la Force India de Hülkenberg, le Français a perdu une place. Ferrari n'est pas mieux vernie avec la stratégie car Räikkönen n'a pu être en mesure de freiner Rosberg (il n'a jamais pu se porter en menace). Vettel d'abord, suivi de Rosberg et enfin Hamilton pour les derniers ravitaillements, c'est peu ou prou le même ordre du classement qui déroule.
Le classement au tour 17 : Hamilton, Vettel, Bottas, Rosberg, Räikkönen, Hülkenberg, Grosjean, Maldonado, Sainz et Pérez.
Revenu dans ses échappements, Rosberg prend le meilleur sur Bottas à la chicane, en le surprenant au freinage, un cas d'école ! Derrière un train inédit s'est formé, une McLaren (!!!) devant une Red Bull, celle de Kvyat visiblement aux abois, soit la monoplace autrichienne (au châssis entièrement remplacé) garde de fortes séquelles du crash de la veille, soit le pilote russe tâtonne différemment la piste japonaise assez piégeuse.
Il en résulte que la Red Bull bouchonne fortement Verstappen qui ne demande qu'à doubler les deux compères, son coéquipier (Sainz) étant déjà à plus de 25 secondes devant le groupe. Kvyat rentre aux stands à la fin du tour 20, laissant libre champ à Verstappen de pourvoir doubler Alonso sous régime de DRS, ce qu'il fera au tour 26.
Sur les terres japonaises, et devant un parterre du personnel du directoire de la marque Honda, Alonso ira de sa petite remarque assassine dans sa radio (mais à destination de son motoristes) en affirmant qu'il était propulser par un moteur de GP2, la catégorie inférieure à la F1. Les instances dirigeantes de Honda apprécieront, là où les cultures japonaises et anglo-saxonnes sont diamétralement opposées.
Alors que le Néerlandais de chez Toro Rosso peut opérer une remontée au classement comme il les affectionne, son coéquipier Sainz mort d'ennui en neuvième position a trouvé dans le cône balisant l'entrée des stands, un nouveau jeu de quille. Ce faisant il endommagera son aileron avant, et son équipe pas prompt à le remplacer immédiatement, aucun mécanicien ne tenant le nouvel élément lorsque ce dernier s'immobilise pour changer ses gommes.
Rosberg ayant pour objectif à présent Vettel, et Räikkönen devant se défaire de Bottas, la seconde salve d'arrêts aux stands se dessine. Le premier étant le finlandais de Maranello à la fin tour 28, imité par l'autre finlandais, ainsi que Rosberg un tour plus tard. Vettel au tour 30, puis Hamilton un tour plus tard, les positions ont évolué au profit des pilotes chassant leur proies.
Le classement au tour 32 : Hamilton, Rosberg, Vettel, Räikkönen, Bottas, Grosjean, Maldonado, Hülkenberg, Pérez, Sainz.
Las de la désertification des stratégies audacieuses et payantes, Ferrari a perdu son pari face à Mercedes, et Williams accuse encore son déficit de performances d'un concept aérodynamique inachevé. Toutes les solutions intéressantes de 2014 ont disparu sur cette monoplace 2015, le châssis ne permettant pas de conserver les gommes Medium avec le réservoir plein, ils ont opté pour un relais en gommes Hard, favorisant la remontée de la seconde Ferrari.
Voilà une écurie suffisante pour des pilotes préretraités encore présents sur la grille, mais en sérieuse carence d'opportunités pour des pilotes voulant éclore leur talent…
Rien ne viendra plus émoustillant le chaland très patient dans les tribunes, si ce n'est une figure de style (non imposée) par Stevens à bord de la Manor dans le virage 130R. Il parvient à rattraper sa monoplace dans une panache de fumée, les pilotes arrivant à vive allure réussissant à l'éviter. Tout ceci au bon souvenir de l'ancien 130R encore bien plus exigeant pour le couple pilote/monture.
Ultime fait de course, lorsque Verstappen plonge à l'intérieur de la chicane pour prendre le meilleur sur Sainz, qui semblait ouvrir la porte, sans trop se positionner pour se remise en trajectoire. Le pilote espagnol n'a profité que de l'angle profitable pour ne pas harponner son coéquipier, une erreur évitée de justesse au crédit de Sainz, une fois n'est pas coutume.
Sans grand suspense, Hamilton remporte cette course désertée des grands stratèges de course (et ceux depuis de longs mois/années, déjà…), devant un Rosberg aseptisé cantonné dans un rôle de second pilote, marquant les gros points pour en priver ses adversaires (dont lui-même).
Vettel ne pouvait espérer qu'une marche supplémentaire sur le podium, il demandera des comptes à son écurie, Räikkönen est 4ème, aucune autre marche sur le podium ne s'est libérée pour lui ! La Williams rescapée de Bottas est donc 5ème, devant Hülkenberg qui alterne bons points et courses raccourcies, c'est une carrière à l'économie… mais qui permet de s'imposer dans les courses à l'Endurance.
Les globe-trotters de chez Lotus terminent 7ème et 8ème, Grosjean devant Maldonado, Verstappen et Sainz terminent dans les points également.
Le classement de la course
- Hamilton (Mercedes) Vainqueur des 53 tours 307.471 Kms en 1h28'06"508 (moyenne : 209,38 km/h)
- Rosberg (Mercedes) + 18"964
- Vettel (Ferrari) +20"850
- Räikkönen (Ferrari) +33"768
- Bottas (Williams) +36"746
- Hülkenberg (Force India) +55"559
- Grosjean (Lotus) +72"298
- Maldondo (Lotus) +73"575
- Verstappen (Toro Rosso) +95"315
- Sainz (Toro Rosso) +1 tour
- Alonso (McLaren) +1 tour
- Pérez (Force India) +1 tour
- Kvyat (Red Bull) +1 tour
- Ericsson (Sauber) +1 tour
- Ricciardo (Red Bull) +1 tour
- Button (McLaren) +1 tour
- Massa (Williams) +2 tours
- Rossi (Manor) +2 tours
- Stevens (Manor) +3 tours
- Nasr (Sauber) Abandon
Meilleur tour : Hamilton (Mercedes) tour 33 : 1'36"145