Le Grand Prix d’Australie est un évènement important dans le calendrier de la F1. C'est le circuit qui accueille la première manche du Championnat du Monde. Il permet ainsi de donner un avant-goût de la saison. L'épreuve est chaque année source de spectacle pour les fanatiques de la discipline !
En ce 26 mars 2017, le monde de la Formule Un se retrouve pour la première course du Championnat du Monde sur le circuit de l’Albert Park, à Melbourne. Ce tracé n’est pas anodin : en plus d’accueillir le premier Grand Prix de la saison, il se loge en plein milieu de la ville de Melbourne, ce qui en fait un tracé semi-urbain. Succédant au circuit d’Adélaïde en 1996, cette piste est globalement large et très rapide. Les 16 virages qui la composent offrent aux pilotes de nombreuses occasions de dépasser, notamment au terme de la longue ligne droite et du virage numéro 1.
Comme précédemment expliqué, cette édition est depuis de nombreuses années la première du calendrier, et complique la tâche des écuries. Hormis les essais libres et les essais privés réalisés en usine, c'est la première fois que les monoplaces concourent. Et cette année, les monoplaces ont subi une profonde restructuration technique. Elles sont plus rapides mais aussi plus difficiles à piloter. Du vrai spectacle !
Les qualifications
Sans surprise, ce sont les flèches d’argent qui ont dominé les qualifications. Lewis Hamilton et Valtteri Bottas ont tour à tour signé des temps de référence, passant de sous la barre des 1 minute et 23 secondes. Les Ferrari se sont battues tout au long de la séance de qualifications, suivies de près par les Red Bull. Sur une piste qui dans un premier temps était très chaude (environ 32°C), puis menacée par l’arrivée d’une pluie soudaine, les chronos sont descendus très bas. Lewis Hamilton s’élance en pole position pour la première course de la saison (1’22“188). Il est suivit de près par Sebastian Vettel, qui a réalisé un bon temps en 1’22“456, et Valtteri Bottas, qui a achevé ses qualifications par un solide chrono en 1’23“481.
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Un peu plus loin sur la grille, on retrouve avec grande surprise Romain Grosjean, en 6e position. Le français s’est très bien débrouillé sur une piste qui lui avait rapporté la même place mais cette fois à l’issue de l’édition 2016. Un tour bien mené (1’24“074), qui annonce un beau début de saison pour le 1er pilote de l’écurie Haas. On retrouve ensuite Massa (Williams) et les deux Toro Rosso de Carlos Sainz et Daniil Kvyat pour les 7e, 8e et 9e positions. Grosse déception pour Daniel Ricciardo, qui a effectué une sortie de piste en Q3. Ayant cassé son aileron arrière, l’australien n’inscrira aucun temps dans cette dernière partie des qualifications. Il s’élancera en 10e place sur la grille de départ.
La course : Un départ maîtrisé pour Hamilton
Sur une piste à 35°C et avec une température ambiante relevée à 24°C, 19 pilotes en lice pour le Championnat du Monde se placent sur la grille de départ quelques minutes avant l’extinction des fameux feux rouges. 19 car il en manque un : Daniel Ricciardo. Le pilote Red Bull est dans un premier temps annoncé comme ne partant pas à cause d’un problème technique lors de sa mise en grille. Néanmoins, il ne s’extirpe pas de son cockpit et se prépare à une éventuelle sortie de son stand.
Si le premier départ ne se fait pas, des pilotes n'étant pas bien placés, à l’extinction des feux, les pilotes s’élancent comme des flèches à l’assaut du premier virage de la saison, et étonnamment sans dommage. C’est sans compter sur Kevin Magnussen, qui se retrouve en sur-virage sur le deuxième virage trop court et harponne la Sauber de Marcus Ericsson. Les deux voitures repartent mais la Haas de Magnussen souffre d’une crevaison et le danois doit rentrer dès la fin du 1er tour pour un arrêt aux stands.
Du côté de la tête de la course, aucun changement de position : Hamilton a conservé sa première place, mais Vettel le talonne de près, conservant un écart d’environ 6 dixièmes de secondes à la fin du 1er tour. Daniel Ricciardo s’élance enfin de son stand à l’entame du 2e tour, et se retrouve ainsi en dernière position et à 2 tours des leaders de la course.
Le top 10 de la course à l’issue du 2e tour : Hamilton, Vettel, Bottas, Räikkönen, Verstappen, Massa, Grosjean, Sainz, Pérez et Kvyat.
La stratégie aura eu raison d’Hamilton
Durant les dix premiers tours de la course, le classement ne change pas dans le top 10. Si Hamilton dans un premier temps creuse l’écart avec Vettel passe au-dessus de la barre symbolique de la seconde et de l’activation de l’aileron arrière mobile (DRS). L’Allemand ne se laisse pas démonter et resserre l'écart avec le triple Champion du Monde. Ainsi, Hamilton et Vettel signent plusieurs fois le record du tour au début de la course. Ce dernier revient à 1'3" du Britannique à l’issue du 17e tour.
Parallèlement, quelques pilotes souffrent de problèmes techniques : le volant de la McLaren de Vandoorne ne répond plus, si bien que le Belge est contraint à un redémarrage forcé du système électronique de sa voiture. Jolyon Palmer, de son côté, rencontre des problèmes dans certains virages à cause de sa pédale de frein, mais Renault ne l’oblige pas à rentrer à son stand.
Après 15 tours de course viennent les premiers arrêts de la saison. Et contre toute attente, c’est là que va se jouer la victoire. En effet, Lewis Hamilton décide de s’arrêter au 18e tour pour chausser des pneus médiums, ses ultra-tendres étant usés par un début de course très rapide. Après un arrêt de 3 secondes, le Britannique ressort en 4e position, derrière Max Verstappen. Ce denier reste en piste et ne facilite pas la remontée d’Hamilton, qui commence à perdre patience comme l’attestent ses échanges avec son ingénieur de piste.
Vettel, de son côté, ne s’arrête que quelques tours plus tard, creusant un peu plus l’écart, ce qui lui permet de ressortir juste devant Verstappen et Hamilton et d’éviter le peloton des pilotes retardataires. Un vrai coup de poker qui a assuré à l’Allemand et aux Tifosis une victoire qui n’est pas accordée au hasard.
Les arrêts au stand se succèdent chez les pilotes : Valtteri Bottas au 24e tour, puis Max Verstappen et Kimi Räikkönen au 26e tour. C’est aussi le cas pour les abandons : tout d’abord la déception pour Romain Grosjean, qui s’extirpe de sa monoplace toute fumante au 15e tour. Le pilote français, qui s’est élancé de la 6e place, ne terminera pas ce premier Grand Prix de la saison. Puis c’est le tour de Jolyon Palmer : le pilote Renault, gêné par ses problèmes de freins, doit se rendre à l’évidence qu’il ne pourra concourir avec un tel désavantage. Enfin, Daniel Ricciardo, au 28e tour. L’australien est victime d’un arrêt de son moteur très brusque, qui lui oblige à immobiliser sa voiture dans le 1er secteur. Son abandon finit d’achever un week-end de course ponctué par des problèmes à répétitions.
Le top 10 de la course à l’issue du 28e tour : Vettel, Hamilton, Bottas, Räikkönen, Verstappen, Massa, Pérez, Kvyat, Sainz et Alonso.
Vettel dans une position confortable et un peloton qui se bat pour les points
Vers le milieu de la course, les pilotes ne changent que très peu de position et les temps au tour stagnent. Au 43e tour, Max Verstappen signe le meilleur temps en 1’27“745. Vettel quant à lui, conforte son avance et creuse l’écart avec Lewis Hamilton. Presque 10 secondes séparent les deux pilotes, alors que la course est bientôt terminée.
Au 44e tour, le rookie Lance Stroll est victime d’une rupture de ses freins, et est contraint à l’abandon. 6 tours plus tard, c’est au tour de Kevin Magnussen d’abandonner dans le 3e secteur. Haas ne terminera donc pas ce Grand Prix d’Australie, mais ne peut que faire mieux lors du prochain Grand Prix.
C’est dans les 10 derniers tours de la course qu’une belle bataille va se jour entre des pilotes du peloton. Au 52e tour, Fernando Alonso, 10e, doit résister au retour des monoplaces d’Esteban Ocon et de Nico Hülkenberg. Grâce à l’aileron arrière mobile, ces deux derniers vont remonter la monoplace d’Alonso et effectuer une manœuvre risquée. Ocon dépasse Alonso à l’entrée du virage, mais c’est sans compter sur Hulkenberg qui le déboite et tente de lui prendre l’avantage. Finalement, c'est le français qui ressortira vainqueur de ce bras de fer, et qui marquera le premier point de sa carrière. Alonso est de son côté contraint à un abandon, le 7e de la course, à cause d’un problème de suspension.
Un Grand Prix qui marque le réveil des tifosis
Dans les derniers tours de la course, Vettel mène une avance solide sur Hamilton, et entame le dernier tour avec 10 secondes d’avance. Valtteri Bottas signe le meilleur temps, mais c’est Kimi Räikkönen qui terminera avec le meilleur chrono, en 1’26“538s.
Sebastian Vettel franchit la ligne en grand vainqueur. C’est la première victoire de la Scuderia Ferrari depuis le Grand Prix de Singapour : près de 18 mois d’attente ! L’Allemand exulte à la radio. Il est heureux de pouvoir offrir cette victoire à son écurie, et affirme son retour sur le devant du plateau. C’est une belle bagarre qui s’annonce entre les Tifosis et les flèches d’argent.
Le podium est complété par Lewis Hamilton (2e à 9“975s) et Valtteri Bottas (3e à 11“250s). La piste, sitôt dégagée des monoplaces, est envahie par les fans venus pour assister à la consécration de Ferrari.
C’est un début de saison passionnant pour la Formule Un et annonciateur d’un Championnat du Monde intéressant sur le plan de la compétition. Les Ferrari ont démontré qu’elles sont toujours présentes pour la gagne et qu’elles peuvent largement se battre pour la course au titre. Les Mercedes, quant à elles, confirment leur position ancrée mais pas garantie. Enfin, les Red Bull vont devoir se battre pour pouvoir prétendre à la victoire. C'est aussi une belle surprise pour certaines écuries, à l’instar de Toro Rosso. Les deux voitures finissent respectivement 8e et 9e. C'est aussi le cas des Force India. Sergio Pérez termine 7e et Esteban Ocon 10e. Il confirme son statut de pilote titulaire et affirme sa volonté de se battre parmi les meilleurs pour les points et les bonnes places.
Rendez-vous le 9 avril prochain pour le Grand-Prix de Chine, à Shanghai !
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Classements et statistiques :
Résultat de la course :
01. S. Vettel (Ferrari) Vainqueur au terme des 57 tours de course en 1h24’11“670
02. L. Hamilton (Mercedes) +9“975
03. V. Bottas (Mercedes) +11“250
04. K. Räikkönen (Ferrari) +22“393
05. M. Verstappen (Red Bull) +28“827
06. F. Massa (Williams) +83“386
07. S. Pérez (Force India) + 1 tour
08. C. Sainz (Toro Rosso) + 1 tour
09. D. Kyvat (Toro Rosso) + 1 tour
10. E. Ocon (Force India) + 1 tour
11. N. Hulkenberg (Renault) + 1 tour
12. A. Giovinazzi (Sauber) + 2 tours
13. S. Vandoorne (McLaren) + 2 tours
F. Alonso (McLaren) abandon
K. Magnussen (Haas) abandon
L. Stroll (Williams) abandon
D. Ricciardo (Red Bull) abandon
M. Ericsson (Sauber) abandon
J. Palmer (Renault) abandon
R. Grosjean (Haas) abandon
Meilleur tour en course : K. Räikkönen (Ferrari) 1’26“538 (Tour 54)
Arrêt au stand le plus rapide : Williams (Avec Felipe Massa) 2"34
Nombre d’abandons : 7
- Romain Grosjean (Haas) - 15e tour
- Jolyan Palmer (Renault) - 18e tour
- Marcus Ericsson (Sauber) - 21e tour
- Daniel Ricciardo (Red Bull) - 28e tour
- Lance Stroll (Williams) - 44e tour
- Kevin Magnussen (Haas) - 50e tour
- Fernando Alonso (McLaren) - 54e tour
Classement pilotes au championnat du monde :
Classement constructeurs au championnat du monde :
À noter :
- 225e victoire pour Ferrari.
- 43e victoire pour Sebastian Vettel.
- 1er podium au sein de l’écurie Mercedes pour Valtteri Bottas.
- Premier point en Grand Prix pour le français Esteban Ocon (Force India).
- Premier Grand Prix terminé pour l’italien Antonio Giovinazzi (Sauber).
- Double abandon pour l’écurie Haas.