Neuvième course du calendrier, le Grand Prix d'Autriche a signé son retour en 2014 sur l'ancien A1-Ring (et encore jadis Österreichring), devenu aujourd'hui le jardin de Red Bull : c'est le Red Bull Ring ! Lors des deux éditions passées, les hommes de Milton Keynes n'ont pas réussi à s'y imposer, laissant les lauréats aux pilotes Mercedes. Le folklore autrichien est omniprésent avec une des spécialités locales : la météo. Un élément perturbateur avec lequel il faudra déjouer les pièges.
Les qualifications du samedi ont été pimenté par plusieurs facteurs. Le premier étant la mise en place de nouveaux vibreurs jaunes, plus hauts en troisième rangée, au-delà des bandes rugueuses blanches et rouges habituelles. Cela aura eu pour conséquences de créer de fortes raisonances sur les suspensions jusqu'au bris de celles-ci ! Rosberg en fait l'amère expérience lors des essais libres 3 du samedi matin. Sergio Pérez sur la Force India et Daniil Kvyat sur la Toro Rosso en feront aussi les frais lors des qualifications !
Il faut dire que la FIA a installé ces vibreurs plus hauts, pour juguler la propension des pilotes à sortir bien au-delà des limites du tracés, déjà signalées par la bande blanche au sol, située avant les premiers vibreurs que l'on reconnait à leurs couleurs traditionnelles rouge et blanc ! Si les pilotes ne sont pas satisfaits de ces nouvelles installations, c'est aussi en partie la faute à la FIA, qui par trop de mansuétudes à l'égards de certains pilotes, et ne distribuant plus de fortes sanctions, ont vu fleurir ces pilotes rugueux, et s'autorisant toutes formes de largesses plus ou moins autorisées (puisque non sanctionnées).
L'autre phénomène avec lequel composé étant la météo. La fin de la deuxième session des qualifications et la première moitié de la troisième session ont connu de fortes averses qui ont permis de chambouler quelque peu la hiérarchie connue de tous.
Le chronomètre a rendu son verdict : Lewis Hamilton s'empare de la pole position, devant Nico Rosberg et Nico Hülkenberg. L'étonnant Jenson Button à bord de la McLaren signe un cinquième juste derrière Sebastian Vettel et sa Ferrari. Rosberg et Vettel étant pénalisé de 6 places, Hûlkenberg s'élancera depuis la première ligne aux côtés de Hamilton, Button grimpe à la troisième position. Rosberg s'élancera depuis la sixième place, Vettel est huitième.
Il a plu ce dimanche matin, les courses de GP3 et GP2 se sont déroulées sous une piste détrempée, et il y a une forte probabilité pour que ce soit le cas cet après-midi. Néanmoins, le départ de la course se fera dans des conditions de piste sèche.
La course :
Les feux rouges vont s'éteindre, la procédure de départ lâchent les protagonistes, ils ne sont que 20 sur la grille de départ. Kvyat suite à son accident de la veille s'élance depuis la voie des stands, tout comme Massa qui a changé de stratégie et partira lui aussi après tout le peloton !
Hamilton prend un bon envol, la McLaren de Button dont la motricité est redoutable (un genre de clone de Red Bull) en profite pour subtiliser la place de Hülkenberg, tout comme Räikkönen qui en fait tout autant ! Le peloton est relativement bien rangé, aucun incident n'est à déplorer !
Le classement au tour 2 : Hamilton, Button, Räikkönen, Hülkenberg, Rosberg, Ricciardo, Verstappen, Vettel, Bottas et Sainz pour le Top 10.
Hamilton emmène la meute sur un tarmac qui ne dépasse pas les 26°C, voilà de quoi jauger la stratégie car tous les pilotes ne se sont pas élancés avec la monte de pneus ! Voyons qui jouera avec le feu, et qui parviendra a retourner la situation à son avantage. Si le leader de la course est équipé de pneus UltraSoft (les violets), les pilotes Red Bull, Verstappen et Ricciardo, ainsi que les pilotes Ferrari, Vettel et Räikkönen sont en pneus plus durs et plus endurants, les SuperSoft (les rouges).
Le premier abandon est celui de Kvyat sur la Toro Rosso, qui connait un week-end cauchemardesque, et donc la remise au placard (en provenance de Red Bull) ne se déroule pas de la meilleure des manières pour la suite de la carrière du pilote russe.
Alors que Button est installé en seconde position, il fait office de bouchon pour le reste du peloton. Räikkönen et Hülkenberg s'impatientent, mais ne prennent pas tous les risques dans ces premiers tours. La Ferrari parviendra à prendre le meilleur sur la McLaren au tour 7 sous DRS au virage 3, pendant que quelques hectomètres derrière, c'est Vettel qui plonge à l'intérieur du virage 2 pour prendre l'ascendant sur la Force India de son compatriote allemand.
C'est à la fin du tour 8 que Hülkenberg effectuera son premier arrêt aux stands, et opter pour les gommes SuperSoft. Imité un tour plus tard par Bottas, Sainz, Pérez et Button. On notera que certaines écuries ont l'art de relâcher leurs pilotes dans le trafic, à l'instar de Williams. Ce qui n'aidera pas l'entreprise de Bottas de remonter au classement. Pis encore, le voilà à batailler avec des Sauber qui se sont élancés en pneus les plus durs, les Soft. Le calvaire commence.
Nico Rosberg ne pouvant se détacher et gagner des positions en piste, opte pour un arrêt à la fin du tour 10. Il ressort avec les pneus les plus durs, les Soft (jaune), nous allons surveillons sa progression pour voir où si situera lorsque les premiers effectueront à leur tour, leur arrêt aux stands.
Le classement au tour 14 : Hamilton, Räikkönen, Verstappen, Vettel, Ricciardo, Grosjean, Gutiérrez, Rosberg, Nasr et Button pour le Top 10.
Max Verstappen est aux stands à la fin du tour 15. Les pilotes Red Bull font le maximum pour exceller à la maison. Verstappen va essayer de croiser sa stratégie avec celle de Vettel pour espérer rester devant. Ricciardo de son côté est en lutte avec l'autre Ferrari, celle de Räikkönen. Rosberg, lui, produit son effort il est à 24 secondes derrière le leader, Hamilton, mais enchaîne des tours plus rapides de une seconde et demi. C'est à la fin du tour 21 que Hamilton rentre dans la voie des stands, il opte pour le même choix pneumatique : les Soft (jaune).
Le pilote anglais reprendre la piste derrière son équipier Rosberg. Le pari du pilote allemand est payant. Le voilà virtuellement en tête de la course.
Räikkönen alors en leader de la course, stoppe à la fin du tour 22, il ressort en sixième position derrière les deux Red Bull. Il laisse les commandes de la course à son équipier Vettel. Mais le pilote allemand ne restera pas longtemps à la première position. Non pas qu'il doive lui aussi effectuer un arrêt aux stands, il n'en aura tout simplement pas le temps ! Voilà qu'au tour 26, son pneu arrière gauche explose dans la ligne droite de départ / arrivée, le contraignant à l'abandon.
C'est l'intervention de la voiture de sécurité en piste. Le pilote de la Ferrari qui était sur un petit nuage ce week-end après la victoire de l'Allemagne face à l'Italie en Coupe d'Europe de foot. De quoi permettre une petite pique aux supporteurs italiens de la Scuderia, avant que l'Italie ne se venge à son tour, avec les gommes Pirelli. Si cet incident vous rappelle furieusement le Grand Prix de Belgique 2015, ce n'est pas par pur hasard. A croire que l'endurance des gommes, de par leur sollicitation, la chargé aérodynamique et les forts vibreurs (comme à Spa) auront eu raison à nouveau des espoirs de Vettel. Quand les leçons ne sont pas retenues... Les conditions sont semblables en tous points.
La voiture de sécurité rentrera à la fin du tour 31, le classement est le suivant : Rosberg, Hamilton, Verstappen, Ricciardo, Räikkönen, Bottas, Nasr, Sainz, Button et Grosjean pour le top 10.
Alors que les Mercedes sont à présent en tête de la course, les Red Bull récupèrent donc les accessits. Il est à noter la bonne course de Button sur la McLaren-Honda, même si ce dernier doit se débattre avec une Sauber échouée dans les dix premiers par la grâce de pneus Soft fraîchement montés sur la voiture de Nasr. Si les protagonistes en lutte pour la couronne mondiale se tiennent à distance respectable, Räikkönen commence a se faire pressant sur la Red Bull de Ricciardo. Devant c'est Verstappen qui tente de sécuriser un podium presque inespéré.
La pluie ne s'est finalement pas invitée sur cette course, à la fin du tour 54, Hamilton rentre aux stands pour effectuer son second arrêt, il conserve le même choix des Pirelli, les Soft. L'Anglais ressort en troisième position derrière Verstappen. Une boucle plus tard, au tour de Rosberg de faire la même chose, mais d'opter pour un choix différent, les Pirelli SuperSoft sont préférés. Voilà qui est intéressant, Mercedes ne mise pas sur les mêmes chevaux !
L'Allemand reprendre la piste en seconde position, devant Hamilton, mais derrière Verstappen, qui désormais mène la course. Si le pilote néerlandais n'effectuera plus d'arrêt aux stands, ses gommes commence à accumuler les tours ! Derrière, au tour 57 c'est Räikkönen qui prend le meilleur sur Ricciardo.
Le classement au tour 60 : Verstappen, Rosberg, Hamilton, Räikkönen, Ricciardo, Button, Grosjean, Pérez, Sainz et Alonso pour le Top 10.
Les deux pilotes Mercedes vont se lancer dans une course poursuite pour reprendre le leadership face à Verstappen. Rosberg y parviendra au tour 61 à l'aspiration, aidé du DRS qu virage 3, il faudra quelques boucles de plus pour que Hamilton le double à son tour au virage 2. Le trafic faisant son apparition, voilà qui rajouter encore plus de stress pour la lutte à la victoire entre Rosberg et Hamilton.
La fin de course connaîtra des abandons en cascade, d'abord Massa pour Williams au tour 63, puis Alonso et Hülkenberg dans le tour suivant. Par ce jeu des abandons, voilà que Pascal Wehrlein à bord de la Manor est en onzième position à moins d'une seconde de Bottas. Voilà qui récompenserait une écurie maintes fois sauvée du naufrage.
Les deux comparses de chez Mercedes sont désormais soudés à moins d'une seconde, de quoi envisager les deux derniers tours sous une haute tension. Rosberg est conscient de l'offensive que prépare Hamilton, va-t-il résister à la pression et se préparer une défense pour conserver son bien ?
Le dernier tour va nous apporter cette réponse, le virage 1 laisse entrevoir une meilleure remise en vitesse pour Hamilton, qui se décale alors sur Rosberg pour lui signifier de sa présence, et que l'Allemand devra agir en conséquences ! Le pilote de la n°44 choisit alors l'extérieur pour se placer, se hisser au niveau de Rosberg, ce dernier ayant décider de fermer la porte à l'intérieur, les deux hommes se présentent cote à cote dans ce virage 2. Hamilton a alors, une demie-monoplace d'avance sur Rosberg au panneau 100m, là où les pilotes amorcent le freinage. Rosberg choisit alors d'élargir sa trajectoire comme défense, mais relâche aussi les freins, et s'appuie sur la trajectoire que devra prendre Hamilton. Ce dernier donnant également un coup de volant à droite, d'intimidation, mais le choc est inévitable, Hamilton choisit alors d'ouvrir son volant, et de prendre la trajectoire au large, au-delà des vibreurs avant de revenir en piste.
Rosberg a choisit d'envoyer son équipier hors de la ligne de course, puisqu'il aborde ce virage 2 en longeant le vibreur extérieur, preuve qu'il ne comptait pas laisser de place à Hamilton. La présence d'une zone de Run-Off à cet endroit est une bonne perspective pour l'autre Mercedes puisse revenir en piste sans abandonner dans un bac à graviers, ou du gazon. Néanmoins, le pilote anglais aurait pu être plus fin tacticien à n'essayant pas de reprendre une maximum de vitesse, quitte à tenter de vouloir doubler Rosberg à la fin de cette zone de dégagement.
Sous le choc, l'aileron avant de Rosberg s'est brisé et logé sous le museau de la Mercedes. Hamilton va en profiter au virage 3 pour passer devant, juste sous les drapeaux jaunes agités pour la sortie de Pérez. Les sections de ce secteur 2 étant en amont de l'action du dépassement de Hamilton, ce ne sera pas puni ! Rosberg à l'agoni, perd sa seconde place au profit de Verstappen, puis Räikkönen à son tour.
C'est donc Hamilton qui s'impose sur une dernière manœuvre qui ne manquera pas de remettre de l'huile sur le feu chez Mercedes. Verstappen monte sur son second podium, et Räikkönen se reveille au moment même où les contrats vont commencer à être discuter. Rosberg échoue à une quatrième place, qui relance la course au titre et rapproche les deux compères au sein du clan Mercedes. Ricciardo termine devant Button, qui revient dans les points, sans démériter ! Grosjean, lui aussi, retrouve les points après quelques courses difficiles, Sainz est huitième sur la Toro Rosso, l'Espagnol a été confirmé en début de meeting au sein de la structure pour la saison prochaine. Bottas qui essaie de viser un meilleur baquet (Ferrari ?), ne peut définitivement pas compter sur les stratèges en poste chez Williams pour exceller. Parti depuis la douzième place sur la grille, Pascal Wherlein profite des abandons pour sauver la saison de son employeur en inscrivant le dernier point en jeu.
Résultat de la course :
01. Hamilton (Mercedes) Vainqueur des 71 tours en 1h27'38"107 (307,020 Kms - moyenne : 210,20 km/h)
02. Verstappen (Red Bull) + 5"719
03. Räikkönen (Ferrari) +6"024
04. Rosberg (Mercedes) +26"710 (pénalisé de 10 secondes pour son contact avec Hamilton)
05. Ricciardo (Red Bull) +30"981
06. Button (McLaren) +37"706
07. Grosjean (Haas) +44"668 (pénalisé de 5 secondes pour vitesse excessive dans les stands)
08. Sainz (Toro Rosso) +47"400
09. Bottas (Williams) +1 tour
10. Wherlein (Manor) +1 tour
11. Gutiérrez (Haas) +1 tour
12. Palmer (Renault) +1 tour
13. Nasr (Sauber) +1 tour
14. Magnussen (Renault) +1 tour
15. Ericsson (Sauber) +1 tour
16. Haryanto (Manor) +1 tour
17. Pérez (Force India) abandon au tour 69
18. Alonso (McLaren) abandon au tour 64
19. Hülkenberg (Force India) abandon au tour 64
20. Massa (Williams) abandon au tour 63
. Vettel (Ferrari) Abandon au tour 26
. Kvyat (Toro Rosso) Abandon au tour 2
Meilleur tour : Hamilton (Mercedes) 1'08"411 au tour 67 (moyenne : 227,65 km/h).