Il est l'heure des qualifications, les EL3 se sont achevés avec la question suivante : l'équipe Mercedes est-elle capable de réparer la monoplace endommagée de Lewis Hamilton à temps ?

Lorsque les feux passent au vert, les mécaniciens sont encore au petit soin sur la N°44, avec moins de 18 minutes pour relancer la Flèche d'Argent. C'est alors que la chaleur envahissant les Ardennes (29° dans l'air, 41° sur la piste) va donner au champion au titre un petit coup de pouce.

En effet à peine les pilotes ont eu le temps de commencer un tour chrono que Robert Kubica recouvre la ligne droite précédant le Bus Stop d'une épaisse fumée blanche. Son moteur Mercedes a rendu l'âme, privant le Polonais de toute tentative. Le drapeau rouge est ainsi déployé, donnant un sursis salutaire à Mercedes. La séance reprend à 15h15, avec Hamilton en piste.

Hélas pour lui, la mainmise des Ferrari présentée en essais libres se confirme dans un premier temps. Les 1'45"260 et 1'45"141 réalisés par lui-même et Bottas sont écrasés par le meilleur temps de Leclerc en 1'43"587 ! Vettel se place derrière en 1'44"109. Verstappen n'a pas le temps de les rejoindre, se plaignant de la même perte de puissance moteur que la veille.

Il parvint finalement à repartir avec le bon rythme et signer le troisième temps, non sans croiser la route d'une demi-douzaine de monoplaces en tour de chauffe !

Cela étant, c'est à son tour de croire en sa bonne étoile à peine quinze secondes plus tard. Antonio Giovinazzi, alors dans le Top 10, casse son propre bloc moteur à moins d'une minute de la fin. Tous les pilotes sont privés de leur ultime tentative, condamnant Pierre Gasly, Carlos, Sainz, et Daniil Kvyat en plus des Williams de Russell et Kubica.

Un moindre mal pour Kvyat qui partira de toute façon du fond de grille après de multiples changements de pièces moteur. Il ne sera pas le seul puisque Sainz avait écopé lui d'un recul de cinq places, n'ayant changé qu'une pièce.

La Q2 - entamée en retard après la casse de l'Alfa Romeo - voit tous les pilotes sortir d'emblée pour assurer un temps. Là encore, la hiérarchie Ferrari-Mercedes-Red Bull se dessine, toujours avec Leclerc (1'43"376) devant Vettel (1'43"506). Cette fois l'écart est moindre avec Hamilton à seulement deux dixièmes et précédant Bottas (1'43"592 contre 1'43"980), signe que sa monoplace ne conserve aucune stigmate du crash de ce midi.

Si Verstappen suit, Albon n'est lui que quatorzième et ne repart pas. Frappé des mêmes pénalités de grille que son ex-équipier Kvyat et pour les mêmes raisons, tout tour chrono rapide serait superflu.

La dernière salve sourit aux Renault qui assurent leur place en Q3, notamment Ricciardo qui se place cinquième, devant Verstappen. Hulkenberg complète avec le huitième temps, encadrant la Red Bull et Raikkonen. Perez et Magnussen sécurisent leur place dans le Top 10 final. Outre Albon et Giovinazzi éliminé d'office, ces performances se font au détriment de Grosjean (qui manque de se toucher avec une Mercedes dans son tour de décélération ! ), Norris et Stroll, autre pilote concerné par un recul en fond de grille pour ses changements moteurs.

Et histoire de marquer le coup, les Ferrari améliorent leur temps une nouvelle fois avec Leclerc passant sous la barre des 1'43 ! Pour le coup, Mercedes ne semble pas cacher son jeu contrairement à d'autres épreuves.

La Q3 relance la problématique du blocage en piste, chacun guettant le moment propice pour s'élancer non sans ralentir les autres. Les Mercedes passent même proche d'une touchette commune à l'abord du virage Paul Frère ! Le premier tour rapide de Ricciardo se fera lui, comme Verstappen tout à l'heure, en contournant ses adversaires à l'abord du Bus Stop.

Si Ricciardo fixe le premier temps en 1.44.257, Ferrari reprend son bien, Leclerc continuant d'imposer son rythme  : 1'42"644. Cette fois Hamilton le suit en 1'43"282 mais aidé par un blocage de roue de Vettel au premier virage. Le bal des hésitations reprend peu après mais chacun parvint à passer la ligne pour couvrir un ultime tour.

Confirmation de Ferrari et Leclerc ? La réponse intervint avec un 1'42"519 signé par le monégasque, sept dixièmes devant tout le monde, équipier compris ! Vettel paie cette fois un blocage à la dernière chicane. Hamilton est lui à seulement 15 millièmes de l'Allemand et devance Bottas et Verstappen.

Les Renault pourraient en théorie se féliciter de leur sixième et septième temps (Ricciardo devant Hulkenberg) mais ces progrès ont un prix : cinq places de pénalité sur la grille chacun pour un autre changement moteur. Ce sont donc Raikkonen, Perez et Magnussen dans cet ordre qui colleront aux top teams.