L’été indien est sur la Lombardie et il sera profitable à Rosberg, qui remporte sa deuxième victoire de rang ! Cette première messe dominicale de septembre est l’occasion pour les Tifosi de remplir en masse les tribunes, et ce avec une ferveur ininterrompue depuis 1950 (hormis une infidélité en 1980 où il fallut se déplacer à Imola).
S’imposer à Monza est une gageure pour tout pilote voulant démontrer sa pointe de vitesse. C'est un morceau de bravoure et de concentration. En effet, ce tracé aux longues lignes droites est l’antagonisme du circuit de Monaco, aux trajectoires étriquées et virages s’enchaînant plus vite que nulle part ailleurs. Les phases de décrispation des muscles n’étant pas l’apanage du tracé italien, les erreurs sont vite commises par les pilotes, surtout en fin de relais, la fatigue aidant.
Avec 53 tours pour une distance de 306,702 Km, les vitesses maximales atteintes évoluent autour des 350 km/h avec l’aileron mobile ouvert (DRS) et souvent à l’aspiration d’un concurrent. Les pneus mis à disposition par Pirelli sont les Medium (à flanc blanc) pour les composés les plus durs, les Soft (à bande jaune) et les SuperSoft (à bande rouge) pour la première fois à Monza. La durée de course y étant la plus courte du championnat à environ 1 heure et 20 minutes.
Les qualifications ont vu la domination des Mercedes, Lewis Hamilton n'a laissé aucune chance à Nico Rosberg de lui ravir la pole position. Il le devance de près d'une demi-seconde, ce qui est un gouffre ici à Monza, avec peu de virages. L'écart est tout aussi important avec les Ferrari qui verrouillent la seconde ligne, Sebastian Vettel devant Kimi Räikkönen, et des commissaires plus que clément lorsqu'une Ferrari pose ses quatre roues en dehors du tracé à la Parabolica ! Valterri Bottas est le rescapé de al Q3 chez Williams il devance les Red Bull, celle de Daniel Ricciardo qui échoue à 1 millième. Max Verstappen devance les deux Force India de Sergio Pérez et Nico Hülkenberg, la Haas de Esteban Guttiérez est en dixième place, qualifiée pour la première fois dans la dernière session Q3.
La course
A l'heure de prendre le départ de cette épreuve, la météo semble clémente l'air ambiant est de 29°C, la piste, elle, affiche un 40°C ! Pour rappel, la performance des Mercedes est telle que les pilotes ont réalisé leur meilleur tour en session Q2 des qualifications avec les pneus Soft (jaunes) contre les SuperSoft pour le reste du plateau. Ce sont ces gommes-là qui seront utilisées pour le départ de la course, les Soft étant moins performants que les SuperSoft, le départ est déjà crucial !
A l'extinction des feux rouges, c'est un excellent envol de la part de Rosberg qui maintient les Ferrari qui ont débordé le poleman Hamilton. Effectivement l'Anglais s'est mal élancé et a perdu 5 places, il fallait s'y attendre par le choix des gommes, plus endurantes, mais moins performantes ! Il parviendra a reprendre une place face à Ricciardo, mais évolue désormais loin de son rival au championnat.
A l'arrière, il y a du grabuge entre la Renault de Jolyon Palmer et la Sauber de Felipe Nasr, les monoplaces s'entre-lassent, et la Sauber part en 360° après un conctact, la roue arrière est crevée, c'est l'abandon pour le pilote brésilien. Le pilote Renault abandonnera également sa course...
La classement au tour 2 : Rosberg, Vettel, Räikköen, Bottas, Hamilton, Ricciardo, Pérez, Massa, Alonso, Hülkenberg pour le top 10.
Séance d'observation de stratégies
Les Mercedes ont des pneus Soft qui vont leur permettre de retarder leur premier arrêt, contrairement à ceux qui ont des SuperSoft qui ne pourront excéder la quinzaine de tours. Néanmoins, malgré le rythme de performances de ces gommes plus dures, les Mercedes ont une cadence plus élevée que la concurrence. En tête de course, Rosberg en profite pour s'échapper, et Hamilton réussit au DRS a doubler Bottas dans le tour 10.
C'est à la fin du tour 13 que les premiers arrêts ont lieu, avec la venue de Bottas, Verstappen et Alonso, tous reprennent la piste avec des pneus Soft. C'est deux tours plus tard que nous verrons la première Ferrari, celle de Räikkönen pour chausser à nouveau les SuperSoft, c'est une surprise. Les hommes de Maranello sont sur une stratégie à 2 arrêts alors même que leur rythme est inférieur à celui des Mercedes.
Le classement au tour 20 : Rosberg, Hamilton, Vettel, Räikkönen, Bottas, Ricciardo, Grosjean, Pérez, Verstappen, Massa pour le top 10.
Longue procession à Monza
Ce n'est une surprise pour personne que les courses à Monza sont processionnaires. Une monoplace de F1 n'a pas cette capacité à se dédoubler facilement, pas tous les aspects néfastes de l'aérodynamique générés par la monoplace qui les précèdent ! Il y a fort heureusement les zones de DRS qui sont un artifice tactique, pour qui sait parfaitement en jouer. Il n'en reste pas moins que les pneus jouent encore en leur défaveur lorsque les monoplaces se suivent et font surchauffer leur train avant.
C'est à la fin du tour 24 que Rosberg stoppe à son stand pour opter des pneus Medium, les flancs blancs, ceux-là iront jusqu'à la fin de la course. Hamilton qui hérite de la tête de course, en fera tout autant un tour plus tard, pour le même choix de gommes. Si Rosberg a repris le leadership, son équipier se retrouve derrière les Ferrari à sa sortie des stands. Alors que la mi-course est déjà couverte, Rosberg compte près de 4"5 sur Vettel, 7"5 sur Räikkönen et 10" sur Hamilton, le podium semble se jouer entre eux, mais dans quel ordre ?
A la fin du tour 30, Bottas observe un nouvel arrêt aux stands pour chausser à nouveau les pneus Soft, le pilote finlandais est en lutte avec les deux Red Bull ! Une Ferrari revient aux stands également au tour 33, c'est Vettel qui stoppe une seconde fois pour des gommes Soft Pirelli. Une boucle plus tard, c'est Räikkönen qui en fera autant pour les mêmes composés ! Le pilote finlandais Ferrari va retrouver devant lui Verstappen, qui s'engouffrera à son tour dans les stands !
La litanie Mercedes
Le clan Mercedes déroule son plan sans faute, Rosberg le leader compte 11" d'avance sur Hamilton, on ne voit pas comment à la régulière l'Anglais peut refaire son retard ! Les Ferrari sont repoussées à près de 30", à domicile le constat est plutôt amer, surtout en la présence du grand patron des Rouges, Sergio Marchionne !
Daniel Ricciardo a stoppé au tour 34 et s'est débarrassé de ses gommes Soft, pour mettre les SuperSoft (rouges) le tout pour revenir sur Bottas. Il va rester près de 13 tours pour ce faire, et la Red Bull est à 3" derrière la Williams, de bonne augure !
Une alerte au tour 41 chez Mercedes, Hamilton a été surpris au freinage de la chicane, ce dernier est passé à travers, il perd encore un peu de temps sur le leader de la course, Rosberg. Daniel Ricciardo produit son effort pour être au contact de la Williams de Valtteri Bottas, il ne fait plus aucun doute que d'ici au drapeau à damiers, il sera en mesure de venir l'inquiéter. En dehors du top 10, Button le prochain retraité de la F1 double son équipier Alonso au DRS dans la ligne de départ / arrivée à 359 km/h.
Le classement au tour 45 : Rosberg, Hamilton, Vettel, Räikkönen, Bottas, Ricciardo, Pérez, Verstappen, Massa, Hülkenberg pour le top 10.
La lutte des classes
La Red Bull de Ricciardo aborde le tour 47 sous DRS, mais le moteur Renault ne permet pas la vélocité d'un Mercedes, présent dans la Williams. C'est au forceps que l'Australien s'est imposé au freinage de la chicane, le tout sans contact, les débutants de la discipline auront tout loisir de revoir cette séquence !
La seconde Red Bull essaie aussi de se mesurer à un bloc Mercedes, dans une Force India cette fois-ci. Max Verstappen fait son maximum pour revenir dans les roues de Pérez. La confrontation tournera court, lorsque à l'approche de la chicane Ascari, la Red Bull plonge à l'intérieur de la trajectoire de la Force India, le pilote mexicain prenant l'échappatoire.
C'est donc l'Allemand Nico Rosberg qui s'impose, pour sa 21ème victoire en carrière devant son équipier Lewis Hamilton. Le podium est complété par Sebastian Vettel, enfin dirons certains, les Ferrari étant absentes des podiums depuis 4 Grand Prix. Kimi Räikkönen termine quatrième, Daniel Ricciardo a fait une course solide pour se classer cinquième devant une Williams, celle de Valtteri Bottas. Max Verstappen n'aura pas trop fait parler de lui, loin des accessits, il termine septième. Sergio Pérez dont on attend encore son annonce pour 2017, marque encore des points, il est huitième. Le retraité en fin de saison, Felipe Massa est neuvième devant Nico Hülkenberg pour Force India.
Classement de la course :
01. N. Rosberg (Mercedes) Vainqueur des 53 tours (306.702 Km) 1h17'28"089 (moyenne : 237,54 km/h)
02. L. Hamilton (Mercedes) +15"070
03. S. Vettel (Ferrari) +20"990
04. K. Räikkönen (Ferrari) +27"561
05. D. Ricciardo (Red Bull) +45"295
06. V. Bottas (Williams) +51"015
07. M. Verstappen (Red Bull) +54"236
08. S. Pérez (Force India) +64"954
09. F. Massa (Williams) +65"617
10. N. Hülkenberg (Force India) +78"656
11. R. Grosjean (Haas) +1 tour
12. J. Button (McLaren) +1 tour
13. E. Gutiérrez (Haas) +1 tour
14. F. Alonso (McLaren) +1 tour
15. C. Sainz (Toro Rosso) +1 tour
16. M. Ericsson (Sauber) +1 tour
17. K. Magnussen (Renault) +1 tour
18. E. Ocon (Manor) +2 tours
D. Kvyat (Toro Rosso) abandon au tour 36
P. Wehrlein (Manor) abandon au tour 26
J. Palmer (Renault) abandon au tour 7
F. Nasr (Sauber) abandon au tour 6
Meilleur tour : F.Alonso (McLaren) 1'25"340 (moyenne : 244,37 km/h) au tour 51.