Jusqu’ici la légende de Suzuka est respectée, à savoir un circuit très sélectif, pardonnant aucune erreur de pilotage, le week-end automnal ici étant souvent perturbé par les pluies diluviennes ! Ce fut le cas cette nuit précédant la course dominicale, la piste asséchante reste piégeuse car n'offrant que peu de grip et dégradant rapidement les pneumatiques. Les stratégies reprennent le dessus à Suzuka.

Nico Rosberg arrive à Suzuka en leader avec un avantage creusé suite à l'abandon sur panne mécanique de Lewis Hamilton en Malaisie. La fin de saison approche, les écarts deviennent sérieux, et la pression est on ne peu plus présente. Il sera ainsi facile de commettre plus d'erreurs, le titre sera décerné à celui sachant se déjouer de tous les pièges. Ce tracé nippon est très sélectif, seuls les Champions du Monde présents sur la grille s'y sont imposés.

Le samedi des qualifications nous a offert un duel à distance entre les deux pilotes Mercedes. Si Nico Rosberg a trusté les premières places de toutes les séances, Lewis Hamilton a montré sa puissance, jusqu'à signé le meilleur temps provisoire de la session Q3, quand Nico Rosberg faisait aveu de faiblesse sur sa meilleure tentative. Il n'en fallait pas tant pour réveiller l'Allemand piqué au vif, qui lors de sa seconde boucle s'empare provisoirement de la pole position. Lewis Hamilton s'efforce de reprendre son bien, il améliore sa propre référence mais échoue à quelques 13 dixièmes, à peine le temps de prendre une pleine inspiration !

Grille de départ

© FIA.com - grille de départ Suzuka

© FIA.com - grille de départ Suzuka

La course

C'est un très mauvais envol pour Lewis Hamilton, du coté de la piste la plus humide, mais derrière les Red Bull et Ferrari le déboittent assez facile, confrontées au même problème de traction. Nico Rosberg s'échappe en tête de la course. Sergio Pérez s'est emparé de la troisième place. Ça a fortement joué des coudes à cause de la Mercedes de l'Anglais qui s'est mal élancée, Sebastian Vettel a démontré tous ses réflexes pour l'éviter, masquée par la Red Bull de Daniel Ricciardo devant lui.
Kimi Räikkönen s'est inséré dans le paquet également, ça s'est joué au millimètre avec ses adversaires !

Le classement au tour 2 : Rosberg, Verstappen, Pérez, Vettel, Ricciardo, Hülkenberg, Räikkönen, Hamilton, Grosjean et Gutiérrez.

Hamilton, les démons de mon cœur

Sebastian Vettel est rapide dans cet entame de course, il a le bon rythme, il revient sur Sergio Pérez, il le double grâce au DRS avant le Turn One. Il y a eu une bonne défense de Nico Hülkenberg face à Lewis Hamilton dans le virage 130R, mais ce dernier parviendra à le doubler sur la ligne de départ / Arrivée au DRS.
Les deux Ferrari sont derrière les deux Red Bull, Max Verstappen suivi par Sebastian Vettel, Daniel Ricciardo par Kimi Räikkönen, c'est au tour 10 que les premiers arrêts aux stands sont déclenchés.

Max Verstappen est le premier à plonger dans la voie des stands, les pneus Soft seront changés pour des Hard, les gommes dures. Daniel Ricciardo en fait tout autant. Le Néerlandais a la chance de repartir en septième position, l'Australien a reprit la piste en treizième position, c'est plus compliqué pour lui.
On ne prend aucun risque en tête de course, Nico Rosberg, Sebastian Vettel, Sergio Pérez, Kimi Räikkönen sont aux stands. C'est l'heure de pointe dans les garages ! Lewis Hamilton se trouve en tête de course un instant, avant que celui-ci ne les imite au tour 14.

Lewis Hamilton reprend la piste, lorsque dans ses rétroviseurs il peut apercevoir Kimi Räikkönen en train de doubler Sergio Pérez au DRS, lui-même se débarrassant d'une Renault ! La bonne opération est réalisée par le pilote anglais de chez Mercedes qui se défait de deux adversaires.

Le classement au tour 16 : Rosberg, Verstappen, Vettel, Hamilton, Bottas, Ricciardo, Räikkönen, Massa, Pérez et Hülkenberg.

Suzuka, heure de pointe !

La lutte entre les Red Bull et les Ferrari est clairement à l'avantage de la Scuderia, les forces ont changé de camp au Japon. Kimi Räikkönen est sur les talons de Daniel Ricciardo, quant à Sebastian Vettel il a virtuellement comme adversaire direct Max Verstappen.
Les Williams nous offrent encore une stratégie rocambolesque, les deux monoplaces se sont élancées avec les pneus Medium, ils auront couvert près de la moitié de la course avec ces gommes. Néanmoins, ils jouent désormais les chicanes mobiles. Felipe Massa stoppera à son stand au tour 24 pour repartir avec les Pirelli les plus durs, Hard. Valtteri Bottas en fera autant au tour 26, tout comme Kimi Räikkönen sur Ferrari.

C'est au tour 28 que Max Verstappen effectue son second arrêt, il chausse un train de pneus Hard neufs. Les Force India, elles, changent leurs gommes dures pour les medium, d'abord Nico Hülkenberg, puis Sergio Pérez dans la même boucle que Nico Rosberg, le leader. Sebastian Vettel est en tête de la course, devant Lewis Hamilton. La Scudera Ferrari sera-t-elle tenter de n'effectuer qu'un seul arrêt ? Daniel Ricciardo effectue également un nouvel arrêt au tour 32.

Le classement au tour 32 : Vettel, Hamilton, Rosberg, Verstappen, Räikkönen, Ricciardo, Pérez, Hülkenberg, Massa et Bottas.

Lewis Hamilton stoppe à son stand à nouveau, chausse les pneus durs orange. Alors que Kimi Räikkönen réalise le meilleur tour en course, Ferrari est obligé de couvrir la stratégie des Mercedes, Sebastian Vettel est rappelé à son stand. Un choix osé pour les rouges qui renvoient le quadruple Champion du Monde avec des gommes tendres, un train de Soft neufs. Malheureusement, l'arrêt est réalisé tardivement, le pilote allemand perdait du temps en piste, il ressort derrière Lewis Hamilton, il est quatrième hors du podium.

Le coup de poker de Ferrari

Les Ferrari sont absentes du podium depuis deux courses, il faut absolument réussir à accrocher cette troisième place. Sebastian Vettel s'y emploie, il dispose de pneus plus véloces que Lewis Hamilton, mais la Mercedes dispose d'un surplus de puissance dans sa cartographie de qualifications. Quelques boucles en sollicitant fortement les enveloppes Pirelli n'auront pas suffit au pilote Ferrari de se hisser sur le podium. Ses gommes sont désormais bien entamées, il ne pourra plus rien en espérer, c'était un pari pour Ferrari : Pari perdu.

Le trafic ici est rédhibitoire, car ce tracé n'offre qu'une seule trajectoire possible, et le premier virage conditionne le rythme de course du premier secteur, jusqu'aux derniers virages. Se trouver derrière un retardataire, et c'est un calvaire d'un tour qui attend les pilotes. D'ailleurs, ce fut un déluge de drapeaux bleus déployés, mais pas assez rapidement ou assez souvent au goût de certains. Le tracé de Suzuka est ainsi fait.

Lewis Hamilton est libéré de la menace de Sebastian Vettel, il se trouve désormais plus rapide que Mac Verstappen. Le pilote Mercedes se verrait bien second de ce Grand Prix, il limiterait une trop grosse perte de points au championnat. La Red Bull avait opté pour des pneus Hard neufs, la Mercedes a opté pour la même monte pneumatique, mais ils étaient rodés. Ceci étant, Lewis Hamilton a effectué son arrêt cinq tours après le Néerlandais.
L'avantage lui permettra de revenir à hauteur de la Red Bull, sous la seconde, synonyme d'activation de l'aileron mobile DRS. Il ne reste que cinq tours de course, le Britannique évalue ses chances de le doubler, et elles semblent infimes ! La Red Bull est redoutable d'efficacité en motricité, cela aide bien Max Verstappen a conservé sa position. L'enfilade de virages du premier secteur permet au jeune pilote de 19 ans de calmer les ardeurs du triple Champion du Monde.

C'est l'avant dernier tour, une seule opportunité sérieuse se présente, après le virage de Spoon la Mercedes est logée dans l'aileron arrière de la Red Bull, le virage 130R se présente, à l'aspiration Lewis Hamilton se décale, mais Max Verstappen lui ferme la porte à l'intérieur de la chicane. L'Anglais réussit à éviter l'accrochage, il se décale sur la gauche, en sur-vitesse il ne pourra prendre la chicane et devra couper dans les échappatoires !

Résultat de la course

Nico Rosberg remporte donc ce Grand Prix, la première fois pour lui. Il s'adjuge un avantage certain au championnat de près de 33 unités. Max Verstappen est à nouveau sur le podium, une nouvelle seconde place, une semaine après le Grand Prix de Malaisie. Lewis Hamilton limite un peu la casse, tant il a prit un mauvais départ, et s'est retrouvé en huitième position. Sebastian Vettel n'aura pu inverser la tendance, c'est donc la troisième course sans podium pour Ferrari. Kimi Räikkönen est cinquième, le Finlandais ne pouvait espérer mieux. Daniel Ricciardo est sixième il a mené une seconde moitié de course esseulé. Les deux Force India, Sergio Pérez devant Nico Hülkenberg devancent les deux Williams pour leur lutte au classement, Felipe Massa devant Valtteri Bottas.

Classement de la course

01. N. Rosberg (Mercedes) Vainqueur des 53 tours (307,471 Kms) en 1h26'43"333 (moyenne : 212,76 km/h)
02. M. Verstappen (Red Bull) + 4'978
03. L. Hamilton (Mercedes) +5"776
04. S. Vettel (Ferrari) +20"269
05. K. Räikkönen (Ferrari) +28"370
06. D. Ricciardo (Red Bull) +33"941
07. S. Pérez (Force India) +57"495
08. N. Hülkenberg (Force India) +59"177
09. F. Massa (Williams) +97"763
10. V. Bottas (Williams) +98"323
11. R. Grosjean (Haas) +99"254
12. J. Palmer (Renault) +1 tour
13. D. Kvyat (Toro Rosso) +1 tour
14. K. Magnussen (Renault) +1 tour
15. M. Ericsson (Sauber) +1 tour
16. F. Alonso (McLaren) +1 tour
17. C. Sainz (Toro Rosso) +1 tour
18. J. Button (McLaren) +1 tour
19. F. Nasr (Sauber) +1 tour
20. E. Gutiérrez (Haas) +1 tour
21. E. Ocon (Manor) +1 tour
22. P. Wherlein (Manor) +1 tour

Meilleur tour : S. Vettel (Ferrari) 1'35"118 (moyenne : 219,78 km/h) au tour 36.