Quand on parle de l’Afrique du Sud et de la F1, la première image qui nous vient en tête est Kyalami, ce circuit mythique avec sa bosse sur la ligne de départ/arrivée. On peut penser aussi à son seul champion du monde Jody Scheckter.
Le circuit, long de 4,26 kilomètres, a été mis en service au début des années 60. Le premier Grand Prix de Formule 1 s’y déroula en 1967 et fut remporté par le Mexicain Pedro Rodríguez. Dans les années 70, le circuit de Kyalami fut le théâtre de deux accidents mortels : celui de Peter Revson en essais privés en 1974, et celui qui tua en course Tom Pryce et Frederick Jansen van Vuuren, un commissaire de piste, c'était en 1977. Kyalami a accueilli un Grand Prix jusqu’en 1985, avant d’être retiré du calendrier suite aux sanctions internationales suite à la politique d’apartheid menée par le gouvernement sud-africain.
Il revient en 1992 au calendrier de la F1 avant de disparaître à nouveau sur faillite du propriétaire Farm Bothasfontein (Pty) Ltd après l’édition 1993 (remportée par Alain Prost).
La piste a par ailleurs accueilli des manches de Superbike (de 1998 à 2002 puis de 2009 à 2010) ainsi que d’A1 Grand Prix (2008 et 2009).
Récemment, ce circuit mythique a été racheté par Porsche South Africa, importateur indépendant ne faisant pas parti du groupe Volkswagen AG, qui a racheté les 72 hectares pour la somme de 14,5 millions d’euros. Il a été mis en vente suite à la faillite de l’entreprise qui l’exploitait jusqu’à aujourd’hui. Convaincu d’un potentiel des développements autour du circuit (lotissements, bureaux et centres commerciaux s’y multiplient), le codirecteur de la maison de ventes High Street Auction Company Lance Chalwin-Milton insiste pour dire que le nouvel acquéreur va garder Kyalami comme une piste de course et chercher à développer autour d’elle, souhaitant juste modifier les virages 2, 3 et 13, une extension de la grande ligne droite de départ/arrivée de 900 mètres et la construction de nouveaux stands, tout en préservant les anciens.
Mais concernant l’avenir d’une course sur le sol sud-africain, pour le moment, il n’y a qu’un projet qui est semble être mis en avant. Pourtant, Bernie Ecclestone souhaite revoir un Grand Prix sur ce pays, déclarant même "Si quelqu'un est assis en face de moi aujourd'hui, avec un stylo, et veut signer un contrat, il peut y avoir une course l'année prochaine".
Le projet est celui de Cape Town. Le circuit proposé, passant par le Cape Town Stadium qui a accueilli huit matchs de la Coupe du Monde 2010, ferait 5,7 kilomètres de longueur, contournant Green Point et longeant Sea Point face à l’océan. Mais voilà, ce projet ambitieux, estimé entre 20 et 32 millions d’euros, ne reçoit pas le soutien des politiques en place comme l’indique Bernie Ecclestone : "il ne m'a pas été présenté une proposition ferme qui semble avoir le soutien financier et administratif nécessaires auprès des gouvernements locaux et nationaux, ainsi que, surtout, le secteur privé". Alan Winde, Ministre provincial des opportunités économiques, explique également que le privé doit mettre la main à la poche pour accueillir ce qui pourrait être « le Monaco de l’Afrique ».
Cependant, il y a deux ans, la ville a rejeté une proposition pour accueillir la F1 à cause du bruit et du coût impliqué pour la construction de l’infrastructure nécessaire. Aujourd’hui, Igshaan Amlay, PDG de Cape Town Grand Prix South Africa, une entreprise qui a été fondée en 2007 dans le seul but d'amener la F1 dans la ville, espère faire venir la F1 dès 2017 et ceci pour dix ans.
Pour le moment, le projet est toujours au point mort, les négociations continuant entre l’organisateur, les instances politiques et Bernie Ecclestone, sans pour autant trouver un point d’entente pour faire revenir le pinacle du sport automobile sur le seul continent ne disposant d’un Grand Prix au calendrier.