Après une saison délicate, la Scuderia AlphaTauri entame sa saison 2023 avec un duo de pilotes remanié, mais surtout une meilleure lecture du règlement après avoir essuyé les plâtres en 2022. Jody Egginton, le directeur technique d'AlphaTauri explique le développement de l'AT04.
Même si Pierre Gasly a décroché une victoire en 2020, la meilleure saison d'AlphaTauri à ce jour reste celle de 2021. Avec une régularité dans les points, Pierre Gasly enregistre 110 des 142 points de son équipe et le 6e rang pour la formation de Faenza. En revanche, le nouveau règlement technique de 2022 avec l'apparition des nouvelles monoplaces a été plus compliqué, la structure italienne est retombé au 9e rang des constructeurs ne récoltant que 35 points sur toute la saison.
Egginton évoque le développement de l'AT04
Avec ce constat, il est évident qu'AlphaTauri n'a pas su tirer son épingle du jeu et interpréter au mieux le règlement 2022. Mais la nouvelle monoplace se veut une évolution de sa devancière en améliorant les domaines qui ont fait défaut.
"La conception de l'AT04 et le développement du châssis ont commencé assez tôt en 2022 et le développement en soufflerie a débuté vers le mois de juillet. Le concept initial a été travaillé par notre groupe Future Car avant cela. Presque tous les aspects de la voiture sont une évolution importante de l'AT03 avec, du côté de l'aménagement, un accent particulier sur le packaging afin de fournir la meilleure base pour le développement aérodynamique" explique Jogy Egginton.
L'écurie n'a apporté que peu d'évolutions sur l'AT03, mais à défaut de performer les données récoltées vont les aider pour cette campagne 2023. C'est ce qui a été appris de cette saison 2023 difficile pour AlphaTauri.
"Nous avons beaucoup appris de l'AT03 au cours de son développement et une grande partie de ce que nous avons appris a été intégrée dans le plan général de l'AT04 pour remédier à certaines des faiblesses que nous avions identifiées sur la voiture de l'année dernière. En termes simples, nous manquions un peu de force d'appui par rapport à nos principaux concurrents et nous avions la possibilité de réduire le poids total. Pour cette année, le règlement technique est inchangé en grande partie par rapport à 2022, à l'exception des mesures introduites pour réduire le marsouinage" continue Egginton.
Effectivement, l'effet de marsouinage a handicapé beaucoup d'écuries en 2022 et la majeure partie de la saison a été focalisée à corriger ce problème. D'ailleurs, la FIA est intervenue pour introduire une mesure de rebond à ne pas excéder, les écuries ont dû s'adapter.
"Je pense que les changements qui ont été apportés, selon toute vraisemblance, vont réduire la possibilité du marsouinage. L'année dernière, la FIA a introduit la métrique AOM pour mesurer la quantité d'oscillation, tandis que les équipes elles-mêmes se sont concentrées sur l'élimination de l'ampleur de cette caractéristique, donc, une combinaison des changements de règlement et de ce que les équipes ont appris au cours de l'année dernière signifie que je m'attends à ce que ce soit un problème beaucoup moins important cette année" constate Jody Egginton.
La FIA a introduit dans le nouveau règlement 2023, de nouvelles dimensions à respecter pour la hauteur du tunnel sous le fond-plat afin d'éliminer le marsouinage ainsi qu'une hauteur de caisse légèrement plus haute, quel impact cela va-t-il avoir sur les performances ?
"L'augmentation de la hauteur du bord du plancher dans le règlement a entraîné une perte de performance aérodynamique pour les équipes. Cependant, cela sera récupéré dans le processus de développement aérodynamique. Mais je pense aussi que fondamentalement, la sensibilité des voitures au marsouinage devrait être réduite avec ce changement, donc je m'attends à voir une récupération de la charge, mais avec moins de risque de se retrouver dans la situation où l'effet de rebond devient un problème majeur" pense Egginton.