Dans une interview publiée sur le site officiel de Sauber, Jörg Zander, nouveau directeur technique de l'équipe suisse, explique les différences entre le WEC et la F1.
Nommé directeur technique de Sauber en novembre dernier, Jörg Zander arrive du WEC et tout particulièrement de l'équipe LM P1 Audi. Dans une entrevue postée sur le site de Sauber, il explique les différences entre le WEC et la F1.
"En endurance, différents types de voitures de sport avec différentes technologies de groupe motopropulseur sont utilisées. Ce sont des prototypes ouverts et fermés avec la technologie hybride. En WEC, la LM P1-H est utilisée par les constructeurs automobiles. Sur la base deEquivalence-of-Technology (EOT), différents concepts de motorisation sont possibles'', explique-t-il.
Le Mans ouvert à tous, la F1 plus restreinte
Le Mans est une compétition ouverte à tout type de moteurs. De l'hybride à l'essence en passant par le diesel, on peut voir différentes motorisations sur une même piste, contrairement à la F1.
"Les différents concepts de moteurs à combustion (diesel ou essence) et les systèmes hybrides avec des transmissions d'énergie jusqu'à 8 MJ (mégajoule) par tour sont autorisés au Mans. Ceci est comparable à la F1 où l'on est en moyenne à 4 MJ par tour. La teneur en énergie hybride est approximativement comparable à la F1 avec 4 MJ retrouvé par tour. Le MGU-K d'une LM P1-H est équipé sur l'essieu avant. Avec le mode "boost'', ces voitures accélèrent avec toutes les roues motrices, ce qui est impossible sur une F1'', déclare le directeur technique de Sauber.
Aussi, le débit du carburant joue un rôle important en F1. L'arrivée en 2014 de ce système a suscité dans un premier temps de vives critiques, notamment avec la disqualification de Daniel Ricciardo en Australie 2014. La même année, le WEC décide de faire de même. Si en F1, il est de 100 kg par heure, il diffère en WEC en fonction de la catégorie hybride. Par exemple, pour une voiture développant 2 MJ/tour, le débit de carburant est de 87,9 kg de carburant en 2016. Il va ainsi jusqu'à 80,6 kg pour un ERS développant 8 MJ/tour.
"En F1, les performances sont limitées par la maximisation du débit volumique. Les LM P1-H ont également des performances limitées. Ainsi, elles sont environ 100 kg plus lourdes et ont seulement une quantité définie d'énergie (carburant) disponible par tour'', explique-t-il.
Un développement axé sur une course du championnat pour le WEC
La course des 24 Heures du Mans reste la plus importante du championnat WEC. En effet, comme les 500 Miles d'Indianapolis pour l'IndyCar, les points attribués à la fin de la journée de course sont doublés, soit 50 points pour le vainqueur contre 25 pour les autres courses. C'est pour cela que les constructeurs travaillent beaucoup pour cette course.
"Le développement des véhicules WEC est principalement axé sur Le Mans pour que les voitures soient particulièrement bien conçues aérodynamiquement parlant pour cette course'', déclare Jörg Zander.
Malgré tout, l'appui en F1 reste plus important qu'en endurance.
"L'appui aérodynamique d'une F1 est nettement plus élevé. Les deux véhicules diffèrent légèrement dans la composition globale. Elles sont toutes deux parées sur une construction légère. En WEC comme en F1, le châssis en fibre de carbone est utilisé, ainsi qu'un double système de bras de suspensions triangulaires avec des ressorts et des amortisseurs complexes mais aussi des freins en carbone de haute performance. Avec jusqu'à 1000 PS et toutes les roues motrices, les voitures WEC sont, en dépit de leur poids élevé, assez rapide. Mais elles restent environ 10 secondes plus lentes par rapport à une F1'', conclut-il.