La FIA étudierait sérieusement le retour à la motorisation V8, avec la certitude que cela serait en bonne voie pour une réintroduction assez rapide.
Le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, arrive à la fin de son mandat et se représente naturellement à son poste. En coulisses, il opère déjà de grandes manœuvres pour s'octroyer les meilleures chances de conserver son siège. Et s'il a été copieusement critiqué pour plusieurs de ses actions, extra-sportives, notamment pour un management toxique, ce dernier essaie de s'attirer les bonnes grâces du public.
A défaut du V10, bientôt le retour du V8 ? La FIA y croit !
Plus tôt dans l'année, la FIA (sur une idée de Mohammed Ben Sulayem) avait des envies d'un retour du V10. C'est ce qu'on appelle une "idée populiste", dont les fans de la première heure sont nostalgiques du bruit et de la puissance dégagée par le V10.
Mais, cette idée va à contre-sens de l'arrivée des nouveaux motoristes, à commencer par Audi. Car, le constructeurs aux anneaux voit d'un très mauvais œil l'investissement massif et financier consenti pour construire un V6 pour 2026 pour finalement changer de moteur en 2028 ou 2029, comme initialement imaginé. Fort heureusement, les constructeurs ont forcé la FIA à abandonner l'idée après une réunion à Bahreïn.
Chassez le naturel, il revient au galop. A défaut du V10, pourquoi ne pas réintroduire le V8 ? La FIA pourrait très certainement avoir la même fin de non recevoir, mais il faudra que le sujet se développe et qu'une table ronde soit organisée avec les constructeurs. Peu de chance que leur position évolue, car Mohammed Ben Sulayem souhaite le retour du V8 assez rapidement.
S’adressant aux journalistes britanniques présents au Grand Prix de Grande-Bretagne à Silverstone, Ben Sulayem a appelé à une transition vers une motorisation plus abordable dès que cela sera réalisable. Et ce dernier pense que 2029 est le timing parfait, il se pourrait qu'il soit le seul à le penser :
« Pour nous, le V8 est en bonne voie », a déclaré Ben Sulayem. « Avec les équipes aujourd’hui, je suis très optimiste, satisfait. La FOM [Formula One Management] est favorable, les équipes réalisent que c’est la bonne direction. »
« Il faut agir vite. Il faut trois ans pour le faire, donc j’espère qu’en 2029, nous aurons quelque chose. Mais le carburant est aussi très coûteux, et nous devons faire attention à cela. Les transmissions également sont très chères. »
« Le moteur actuel est extrêmement complexe, vous n’avez pas idée, et il est très onéreux. La recherche et développement atteint les 200 millions de dollars, et le moteur coûte environ entre 1,8 et 2,1 millions. Si nous passons à un simple V8, voyons ce que cela donne. »
Aucune discussion officielle sur les unités de puissance post-2026 n’a eu lieu depuis cette réunion de Bahreïn. Toute décision nécessiterait le soutien conjoint de la FIA, de la FOM, ainsi que d’une super-majorité parmi les motoristes. Ces derniers avaient quand même opté pour une conservation d'une motorisation hybride, faisant office de laboratoire roulant pour leurs modèles de production.
Voyons si leur position change dans les prochains mois. Mohammed Ben Sulayem ajoute à son propos : « Beaucoup de constructeurs produisent déjà des V8 pour leurs voitures de série, donc commercialement c’est pertinent. Quel est l’objectif ? Réduire les coûts de plus de 50 % sur l’ensemble. »