Laura Villars, candidate à la présidence de la FIA, a saisi la justice française pour suspendre les élections prévues en décembre prochain. Elle estime que les règles en vigueur favorisent le président sortant, Mohamed Ben Sulayem.
Le tribunal judiciaire de Paris a été saisi par Laura Villars, candidate à la présidence de la FIA, afin d'ordonner "la suspension de l'élection de la présidence de la FIA jusqu'au prononcé d'une décision sur le fond de ce litige", indique l'AFP. Une première audience a été fixée au 10 novembre.
Une élection biaisée à la FIA ?
C'est le règlement du scrutin qui est pointé du doigt. Modifié en juin par la direction actuelle, il impose aux candidats de présenter une liste comptant notamment sept vice-présidents issus des six régions du monde (deux pour l'Europe, un pour l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud, la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord, l'Afrique et l'Asie-Océanie) et issus d'une liste approuvée par la FIA. Or, une seule personnalité représentant l'Amérique du Sud figure sur cette liste, Fabiana Ecclestone, l'épouse de Bernie Ecclestone.
"Dans ces conditions, aucune liste concurrente ne pouvait compter, parmi ses sept vice-présidents, un vice-président pour la région Amérique du Sud, cette dernière participant déjà à la liste de la présidence sortante", souligne Laura Villars.
A Austin, lors du Grand Prix des Amériques, Tim Mayer, fils de Teddy Mayer, propriétaire de McLaren dans les années 1970, et également candidat à la présidence de la FIA, a renoncé à poursuivre sa candidature. "Je ne suis plus candidat. Non pas parce que je ne veux pas, mais parce que je ne peux pas", expliquait-il. "Le processus électoral de la FIA favorise grandement l'équipe en place et les autres candidats n'ont même pas la possibilité d'arriver sur la ligne de départ, c'est une course à un seul cheval [...] Il n'y aura donc qu'un seul candidat et ce n'est pas la démocratie, c'est une illusion de démocratie."
Une action pour la démocratie à la FIA
En réponse, un porte-parole de la Fédération a expliqué que "l'élection présidentielle de la FIA est un processus structuré et démocratique, visant à garantir l'équité et l'intégrité de chacune de ses étapes."
Dans une déclaration faite à l'AFP, Laura Villars assure avoir "tenté à deux reprises d’ouvrir un dialogue constructif avec la FIA, sur des sujets essentiels comme la démocratie interne et la transparence des règles électorales. Les réponses reçues n'ont pas été à la hauteur des enjeux. Je n'agis pas contre la FIA, j'agis pour la préserver. La démocratie n'est pas une menace pour la FIA, c'est sa force."
En avril dernier, Robert Reid, vice-président de la FIA chargé du sport et proche de Mohamed Ben Sulayem, a annoncé sa démission. Sur X, il a expliqué que "des décisions cruciales sont prises sans procédure régulière ni consultation appropriée."
"Au fil du temps, j'ai été témoin d'une érosion constante des principes que nous avions promis de défendre. Les décisions sont prises à huis clos, en contournant les structures et les personnes que la FIA a pour mission de représenter. J'avais accepté ce rôle pour aider à aller vers plus de transparence, une gouvernance plus forte et un leadership coopératif", explique-t-il, mais "ces principes ont été peu à peu mis de côté et je ne peux plus, en toute bonne foi, rester membre d'un système qui ne s'y conforme plus", ajoutait-il.