Le Hungaroring, théâtre du Grand Prix de Hongrie, a entrepris de grands travaux, contractuellement prévus dans l'accord qui le lie à la F1 jusqu'en 2032.
Arrivé au calendrier de la F1 en 1986, c'est la première fois que le Hungaroring fait une telle transformation. La F1 a prolongé le contrat du circuit jusqu'en 2032 (et une option jusqu'en 2037) à condition qu'il réponde pleinement aux standards actuels attendus. La gouvernement hongrois a répondu positivement, puisque le grand prix participe grandement à l'activité économique et touristique du pays.
Le Hungaroring opère une grande transformation
A la mi-juin, les propriétaires du circuit ont organisé une conférence de presse pour les journalistes, présentant les évolutions des travaux qui ne seront que totalement achevés en avril prochain. Mais déjà, on peut contempler le nouveau bâtiment principal ainsi que la tribune principale qui seront opérationnelle pour la prochaine course. Tout juste à temps pour célébrer la 40e édition du Grand Prix de Hongrie.
Lors de la conférence, Dr Ádám Schmidt, secrétaire d’État aux Sports au sein du ministère de la Défense, a déclaré : « Je pense que le Hungaroring mérite véritablement cette nouvelle allure moderne pour son 40e anniversaire. Ce n’est pas exagéré de dire que le circuit et le Grand Prix de Hongrie font partie intégrante de l’histoire récente du pays. L’événement est arrivé avec les vents du changement politique et est devenu, au fil des décennies, un rendez-vous adoré par les stars du cirque de la F1. Il a offert aux passionnés de sport automobile d’innombrables souvenirs inoubliables. Je remercie chaleureusement tous ceux qui ont contribué à ces presque quarante années d’histoire. »
Il a également souligné que le Grand Prix de Hongrie est généralement l’événement sportif le plus fréquenté du pays. L’an dernier, plus de 300 000 personnes ont visité le circuit, dont environ 80 % venues de l’étranger. L’impact sur le PIB national dépasse les 65 millions d'euros. Chaque euro investi par l’État dans le Hungaroring génère plus d’un euro et demi de revenus pour l’économie hongroise.
Chaque élément du nouveau bâtiment principal et de la tribune a été pensé pour offrir une expérience de classe mondiale aux pilotes, aux équipes et aux spectateurs. Bien que les travaux ne soient totalement achevés qu’en 2026, l’ensemble impressionne déjà par son aspect moderne et sa reconnaissance internationale. Le nouveau paddock comprend quatre garages techniques, 36 garages de course, un centre de contrôle aux normes FIA, des zones VIP et d’hospitalité, des bureaux, une terrasse sur le toit et une aire logistique.
La nouvelle tribune principale, couverte, s’étend sur 13 000 m². Elle propose 10 000 places assises, des cabines de commentateurs et une terrasse VIP. L’espace événementiel adjacent a été agrandi grâce à un mur de soutènement orienté vers la forêt. Deux tunnels relient le bâtiment principal à la tribune, facilitant l’accès pour les organisateurs, les athlètes et les invités.
- © Hungaroring Media
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Retour sur l'arrivée de la Hongrie au calendrier de la F1
La capitale hongroise Budapest surnommée la « Reine du Danube » est devenue depuis 1986 l'hôte du Grand Prix de Hongrie. Ce circuit très particulier a une importance très spéciale dans l’histoire de la F1… Il a montré la puissance de la F1 en abattant les barrières de la Guerre Froide et le clivage entre les mondes capitalistes et socialistes.
Cette année 1985 voyait la dernière édition de la polémique course d’Afrique du Sud (menaces de boycott, lobbying politique contre les écuries et pilotes) disputée au pays du racisme d’état et de l’Apartheid. Il sera remplacé par le Grand Prix du Mexique en octobre de la même année, mais aussi du trop dangereux Grand Prix des Pays-Bas sur l’antédiluvien circuit de Zandvoort.
Cela libéra donc une date sur la tournée européenne d’été, et l’occasion était belle pour la FOTA et la FIA de trouver un terrain d’entente pour garder au Championnat du Monde de F1 son statut planétaire malgré le départ du continent Africain… L’alternative était de passer le Rideau de Fer via son pays le moins fermé par ses liens historiques avec l’Autriche, et son rôle de plate-forme commerciale pour le Bloc de l’Est : La Hongrie.
Fruit d’une rare synergie par-delà les clivages politiques, idéologiques et économiques, ce tracé étriqué sera construit en quelques mois à peine et même modifié au dernier moment par la découverte d’une source !!
Le circuit accueillit son premier Grand Prix le 10 Août 1986 et vit la victoire de Nelson Piquet sur la monumentale Williams-Honda FW11 V6 Turbo au prix d’un dépassement d’anthologie par l’extérieur sur la Lotus-Renault 98T d’Ayrton Senna. Les prémices du duel brésilien bien occulté par de nombreux médias.
Souvent qualifié de Monaco aux rails de sécurité plus éloignés, ou encore de « tourniquet hongrois », il n’apparaît pas le plus apprécié des rendez-vous, mais pourtant il offrira quelques courses à rebondissements.
Certainement pas cette soporifique course de 1990 où Thierry Boutsen mena de bout en bout, mais plutôt comme d’autres plus étonnantes et la chevauchée inattendue (grâce à ses Bridgestone) de Damon Hill en 1997 sur l’Arrows-Yamaha A18 qui ne cédera le leadership que dans le pénultième tour à Jacques Villeneuve.
Il y eut la première victoire du retour de Renault F1 avec à son bord un certain Fernando Alonso (prenant un tour à la Ferrari du champion du monde d’alors… Michael Schumacher), ou bien sûr la première victoire en 2006 de Jenson Button d’une course à élimination à la météo aléatoire. Et depuis 2021, nous pouvons désormais rajouter la première victoire pour le Français Esteban Ocon, mais également pour l'écurie Alpine F1 Team (ex-Renault F1 Team).