Depuis l'annonce surprise du départ du DG du Groupe Renault, Luca de Meo, beaucoup de rumeurs circulent sur l'avenir d'Alpine en F1. La dernière en date ? L'équipe pourrait être rebaptisée Renault.
La "Silly Season" est définitivement lancée en F1, la période des grosses rumeurs d'été. Celle qui secoue le paddock depuis hier, ce sont des négociations / discussions concrètes entre Max Verstappen et Mercedes qui ont été rapportées par Sky Sports Italie. Mais, une autre a pris naissance dans le paddock en Autriche, rapportée par le journal allemand Auto Motor und Sport à propos du retour au nom de Renault pour l'écurie Alpine.
Un retour de Renault à la compétition ?
L'écurie Renault a disparu des grilles de la F1 à l'issue de la saison 2020 pour être finalement rebaptisée Alpine dès 2021 avec le retour de l'enfant prodige à Enstone, le double champion du monde Fernando Alonso, composant un duo avec Esteban Ocon. Pour les fans de la première heure, un temps d'adaptation fut nécessaire, car les couleurs de Renault représentaient l'âme de Viry-Châtillon.
Puis, dans une nouvelle stratégie marketing nécessaire, Luca de Meo nous a exposé son plan de relance pour le Losange : "Renaulution". Cela incluait également l'expansion de la marque et la gamme Alpine à l'international. Il était donc primordial de gagner en notoriété, l'image de la F1 était parfaite pour cela. Le succès de la nouvelle Alpine A110 (et toutes ses déclinaisons) ont permis de mettre les finances de la firme de Dieppe dans le vert.
La stratégie d'Alpine était d'avoir une exposition mondiale, quitte à conquérir de nouveaux marchés, comme les USA par exemple. Cependant, un distributeur local sur les terres de l'Oncle Sam est nécessaire, faute d'avoir un réseau de concessions. Le deuxième écueil pour les amoureux de la firme au "A fléché" est sa politique du tout-électrique, abandonnant ainsi les moteurs thermiques. Alpine nous a promis un "Dream Garage", aujourd'hui constitué de l'A290 (clone de la R5 électrique), et du nouveau A390, le SUV coupé 4 portes électrique. La future A110 sera aussi convertie aux watts, on attend un autre SUV, un coupé 4 portes et même une hypercar de 1 000 ch.
Alors, la présence d'Alpine en F1 fait sens, mais du côté de chez Renault, il existe peut-être un espoir d'un retour d'un badge compétition. Car, lorsque Renault a dévoilé sa R5 Turbo 3E sous stéroïdes, celle-ci affichait sur ses vitres de custode le badge Renault Sport. Un logo qui a pourtant totalement disparu de la gamme, les modèles dit sportifs aujourd'hui portent l'appellation de "Esprit Alpine". Quant à Luca de Meo, bien avant qu'il ne quitte le navire, il avait évoqué un retour en catégorie reine du rallye (WRC) si celui-ci permettait des véhicules électriques. Le Championnat du Monde des Rallyes l'autorisera dès... 2027.
Alpine ou Renault en F1 ?
Alpine (et l'usine d'Enstone) va couper ses liens historiques avec Viry-Châtillon, puisque le nouveau V6 français (entièrement développé, conçu et assemblé) qui entrera en vigueur dès 2026 ne sera pas sous la carrosserie de la future Alpine. C'est le moteur Mercedes qui lui a été préféré. Cette décisions a été prise en interne par le nouveau conseiller de l'équipe, Flavio Briatore, qui vise les résultats plutôt que la fibre nostalgique. Ce faisant, il donne un coup de canif à l'histoire de Renault, pionnière des moteurs Turbo en 1977 et les grands succès glanés grâce à Viry-Châtillon. Une page se tourne, une blessure s'est créée.
La gestion de l'équipe Alpine n'est pas simple, car le turn-over a été massif, surtout du côté des Team Principal. Le dernier en date n'a même pas tenu une année complète, Oliver Oakes a remis sa démission plus tôt dans l'année. Aujourd'hui, l'équipe est copilotée par David Sanchez et Dave Greenwood qui occupent ces fonctions par intérim. La FIA a même refusé que Flavio Briatore soit nommé comme directeur d'équipe. Le nom de Steve Nielsen revient régulièrement comme candidat à la succession d’Oakes. L'Anglais de 61 ans connaît bien l'écurie pour y avoir travaillé à l'époque de Benetton et Lotus. Depuis, il a œuvré pour la FIA et pour la Formule 1. De son côté, Flavio Briatore a affirmé qu'il resterait impliqué dans sa mission jusqu'à la fin de son contrat (2029).
Quant à renommer l'équipe Alpine par son ancien patronyme Renault, la rumeur vient du paddock du Grand Prix d'Autriche. Rien pour l'heure ne semble indiquer que cela pourrait être effectif à court terme, mais quelqu'un a déjà fait le plus dur : en évoquer la probabilité. Cependant, Briatore n'y croit pas vraiment, tant la politique marketing actuelle d'Alpine est viable et s'inscrit parfaitement dans une implication en sport automobile. Mais l'Italien doit rendre des comptes au Président de Renault, Jean-Dominique Sénard, qui lui est un fervent partisan de la compétition automobile. Ce qui est rassurant suite au départ de Luca de Meo, car cela ne remet pas en cause la présence du groupe en F1.
D'ailleurs, une vente de l'équipe n'est pas non plus à l'ordre du jour, 24 % de l’équipe appartiennent déjà au groupe d’investisseurs américain Otro Capital. Il faudrait débourser au moins un milliard de dollars pour acquérir les parts restantes. Avec le succès croissant de la Formule 1, ces parts prennent de plus en plus de valeur. Cependant, un consortium autour de l’ancien directeur d’équipe Alpine, Otmar Szafnauer, faisait figure d'acheteur potentiel.