Les équipes de F1 basées au Royaume-Uni déposent chaque année leurs comptes. Ainsi, il est possible de voir la générosité des autorités fiscales sur le sol britannique.
Les autorités fiscales britanniques sont généreuses avec les équipes de F1. Entre 2012 et 2016, en comptant également Toro Rosso dont les comptes sont publiés en Italie, les autorités fiscales ont donné aux équipes l'équivalent de 187 millions de livres contre 62,6 millions payés à l'administration fiscale.
Selon les comptes publiés par les équipes, on remarque que Force India, devenue Racing Point Force India, a reçu le plus d'argent. Ainsi, sur la période de cinq ans, l'équipe basée à Silverstone a reçu plus de 51 millions de livres. C'est 16 millions de plus que le département moteur de Mercedes.
Explication de l'impôt sur le sol britannique
Les sociétés payent trois types d'impôts au Royaume-Uni : la TVA, qui ne figure pas dans les comptes puisqu'une société paye la différence entre la TVA perçue et la TVA encaissée ; l'impôt sur la masse salariale ou PAYE (Pay As You Earn) et l'impôt sur les sociétés. Concernant ce dernier impôt, il est calculé sur les bénéfices avant impôts. Le pourcentage est de 20%.
Certaines équipes profitent d'une aide de l'état britannique. Il s'agit du crédit sur la recherche et le développement. En 2016, les autorités ont versé aux équipes britanniques, la division moteur de Mercedes comprise, l'équivalent de 14 millions de livres. Le plus grand bénéficiaire n'est autre que Force India, avec 11,5 millions accordés en crédit R&D. Les conditions pour prétendre à ce crédit sont les suivantes :
- moins de 500 employés
- chiffre d'affaires de moins de 100 millions d'euros ou un bilan inférieur à 86 millions d'euros
- apporter la preuve d'une recherche incertaine, qui a été démontrée via une recherche que seul l'entreprise peut réaliser.
L'état fiscale des équipes britanniques en 2016
Sur les sept équipes présentes sur le sol britannique, seule Force India s'est vu recevoir un crédit d'impôts en 2016.
Selon les comptes déposés en 2016, en millions de livres | profit (+) ou perte (-) avant impôts | impôts payé (-)/crédit impôts (+) | profit (+) ou perte (-) après impôts |
Mercedes | 12,171 | -15,925 | -3,754 |
Red Bull | 0,921 | -0,536 | 0,385 |
Force India | -23,130 | 11,531 | -11,599 |
Williams | 5,903 | 0 | 5,903 |
McLaren | -2,567 | -0,674 | -3,241 |
Haas | 5,1 | -1,031 | 4,069 |
Renault | -2,999 | -0,251 | -3,250 |
Cependant, cette situation est particulière. Si l'équipe a reçu plus de 51 millions de livres de crédit d'impôts entre 2012 et 2016, d'autres équipes en ont profité. Mercedes a reçu 34 millions de livres sur la période en crédit d'impôts. L'administration fiscale a offert 13,3 millions en 2015, 17,4 millions en 2014 et 14,6 millions en 2013. McLaren a reçu, quant à elle, 6,3 millions en 2014 et 5,3 millions en 2012.
Prenons point par point. Mercedes a connu des pertes de 2012 à 2015. Le montant cumulé approche les 233 millions de livres avant impôts. Après impôts, les pertes cumulées sont de 50,113 millions, soit seulement 21% du montant initial. McLaren a connu le même souci que Mercedes. Les pertes de 2014 et 2012 représentent 38,994 millions. L'équipe de Woking a reçu un crédit d'impôts de 11,662 millions, soit presqu'un tiers du montant initial.