Le pilote McLaren, Oscar Piastri, a été pénalisé lors d'une procédure de relance de course derrière le Safety Car. Malgré la polémique, les raisons de de cette pénalité sont désormais connues.

L'Australien a très certainement perdu ses chances de victoire lors de son infraction sous régime de voiture de sécurité. Mais pourquoi a-t-il été pénalisé ? Une conduite erratique dans un moment critique de la relance de la course, où Max Verstappen s'est fait surprendre et a doublé le leader de la course, pris au piège, alors que cela est interdit par le règlement.

La Direction de Course surveillait déjà Piastri

Alors que la Direction de Course infligeait une pénalité à Oscar Piastri, ni le pilote, ni l'équipe n'ont compris la sanction. Le patron de l’équipe, Andrea Stella, l’a expliqué clairement : « Nous discuterons avec la FIA. Nous ne cherchons aucunement la polémique ou des conflits d’intérêts. »

Comme souvent en Formule 1, les décisions sont complexes. Et la pénalité infligée à l'issue de ce tour 21 aurait pu déjà tomber bien plus tôt dans la course. En effet, lors des deux phases de relance de course, Piastri en position de leader a répété la même manœuvre. Selon les commissaires, Piastri a freiné violemment, passant de 218 km/h à 52 km/h, avec une force de freinage de 59,2 psi. Cela constitue, pour eux, une infraction claire à l'article 55.15 du Règlement Sportif de la F1. L'article en question précise : « Une fois les feux de la voiture de sécurité éteints, les pilotes doivent rouler à une allure sans accélérations ni freinages erratiques, ni manœuvres susceptibles de mettre en danger les autres pilotes ou de gêner la relance. »

Pourtant McLaren peste un peu sur cette procédure car le Safety Car aurait éteint tardivement ses gyrophares, ne laissant que très peu de temps aux pilotes pour remettre en température leurs pneus. Et dans les deux phases de procédure, l'Australien a observé la même attitude à la relance : au 17e tour, Piastri est passé de 208 km/h à 51 km/h. Au 21e tour, il est descendu de 218 km/h à 52 km/h. Même cas de figure pour son poursuivant Verstappen : il roulait à 219 km/h au 17e tour, freinant jusqu’à 43 km/h, puis à 221 km/h au 21e tour, ralentissant jusqu’à 32 km/h.

Mais la Direction de Course n'était pas complètement satisfaite du comportement de Piastri lors de la première relance. Elle aurait évalué l'idée d'ouvrir une enquête, mais comme aucun incident n'était à déplorer, elle s'est ravisée. En revanche, sur la deuxième situation, le fait que Verstappen se fasse piéger était déjà plus clair quant au comportement du pilote McLaren. C'est ce qui a conduit à pénaliser le leader du championnat.

Et ce n'est pas la première fois qu'on observe de telles situations dangereuses. Rappelons-nous du Grand Prix de Toscane au Mugello en 2020, où un vrai carambolage s'est produit à cause d'une mauvaise relance. Ou encore le Grand Prix d’Italie 2000, où Michael Schumacher avait fortement freiné avant la Parabolica. Jenson Button avait dû quitter la piste pour éviter son coéquipier Ralf Schumacher.

Pourquoi Russell n'a pas été sanctionné au Canada ?

Mais encore plus récemment, le même type d'incident s'est produit au Grand Prix du Canada, Russell sur sa Mercedes freinant derrière le Safety Car, obligeant là aussi, Verstappen à le doubler brièvement pour éviter un contact. Pourtant, le pilote Mercedes n'a pas été sanctionné.

A Silverstone, Verstappen et Christian Horner, ont exprimé leur étonnement. Non pas que les commissaires soient intervenus cette fois, mais qu’ils ne l’aient pas fait au Canada. « Je n’ai pas été surpris par la pénalité de Piastri. C’est ce à quoi on pouvait s’attendre. Ce qui m’étonne plus, c’est que Russell n’ait pas été sanctionné à Montréal, » déclare Horner.

Même Oscar Piastri a souligné que la manœuvre d’évitement de Verstappen au Canada semblait plus extrême qu’à Silverstone. « Je ne pense pas qu’il ait dû m’éviter aujourd’hui, » a déclaré l’Australien. « À Montréal, il a dû faire beaucoup plus. Je suis donc plutôt perplexe, pour le dire poliment. »

Mais ce qui différencie ces deux situations, ce sont les règles changent selon l’état des feux de la voiture de sécurité. Car, quand les feux de la voiture de sécurité sont encore allumés, les pilotes sont soumis à un autre article du règlement. Ces derniers peuvent opérer des freinages, zigs-zags afin de maintenir en température leurs pneus. En revanche, lorsque les feux s’éteignent, les pilotes doivent adopter un rythme constant, sans freinages ni accélérations brusques. Cela afin de prévenir les collisions lors du restart. C'est toute la nuance des deux situations, et qui justifie que Piastri soit pénalisé, mais pas Russell.