Depuis la création du Championnat du Monde de F1, en 1950, l'Europe a joué un rôle important. Le premier Grand Prix de l'histoire a eu lieu en Grande-Bretagne, sur le circuit de Silverstone. Mais aujourd'hui, l'Europe doit céder sa place aux autres continents.
L'Europe devrait avoir une place encore moins importante au calendrier dans les prochaines années. En effet, selon l'homme politique Melchior Wathelet, qui est également le président du promoteur du Grand Prix de Belgique via la société Spa Grand Prix, la F1 envisage de réduire le nombre de courses sur le Vieux Continent. "La F1 ne veut que huit Grands Prix en Europe", indique-t-il.
L'Europe, berceau de la F1
En 1950, la F1 a visité six pays d'Europe, à savoir la Grande-Bretagne, Monaco, la Suisse, la Belgique, la France et l'Italie. Par la suite, l'Allemagne, l'Espagne, les Pays-Bas et le Portugal ont rejoint le calendrier dans la première décennie d'existence du Championnat du Monde. En 1959, il n'y avait que la course à Indianapolis et celle de Sebring en dehors de l'Europe.
Les années 1960 ont vu l'arrivée de l'Autriche, tandis que le nombre de Grands Prix courus en dehors de l'Europe a augmenté. En 1969, le ratio est de 36% de courses dans le monde (Afrique du Sud, Canada, Etats-Unis et Mexique). Progressivement, l'Europe va voir son nombre de courses augmenter, au même moment où le calendrier s'agrandit. La F1 découvre également de nouvelles destinations, comme l'Amérique du Sud avec le Brésil dès 1973, l'Asie avec le Japon à partir de 1976 ou encore l'Océanie avec l'arrivée de l'Australie en 1985.
Le déclin de l'Europe au calendrier de la F1
Le ratio de courses européennes diminue fortement en 2004, lorsque le calendrier passe de 16 à 18 courses, avec l'arrivée de Bahreïn et de la Chine. Dix épreuves ont lieu en Europe l'année du dernier titre de Michael Schumacher avec Ferrari.
En 2012, pour la première fois de son histoire, la F1 annonce 20 rendez-vous. Parmi eux, huit ont lieu en Europe, à savoir les courses d'Espagne, de Monaco, d'Europe (à Valencia), de Grande-Bretagne, d'Allemagne, de Hongrie, de Belgique et d'Italie. Exit la France, qui n'est plus au calendrier depuis 2008, au revoir le triste circuit d'Imola, La F1 préfère miser sur l'Asie (avec la Malaisie, la Chine, Singapour, le Japon, la Corée du Sud et l'Inde).
A partir de 2016, où le calendrier va dépasser les 20 courses par saison (on exclut 2020 qui est un cas particulier en raison de la pandémie mondiale), le nombre de Grands Prix en Europe reste proche de la dizaine.
Vers la rotation des Grands Prix en Europe
Avec la volonté de n'avoir qu'un tiers des Grands Prix en Europe, il faut trouver des solutions pour satisfaire toutes les parties. Lors d'une réunion avec les investisseurs de Liberty Media, Stefano Domenicali parlait d'une rotation des Grands Prix européens à moyen terme. Il n'a pas fallu attendre longtemps pour avoir la première victime de ce système, qui est la course belge. Le Grand Prix de Belgique aura lieu jusqu'en 2027, avant d'être là une année sur deux par la suite (2029 et 2031).
Ce procédé n'est pas sans rappeler celui du MotoGP avec les courses hispaniques. En effet, avec quatre courses en Espagne et une au Portugal, Dorna a décidé de mettre en place une rotation pour pouvoir satisfaire tout le monde et accueillir plus de courses dans son calendrier.
Le prochain à négocier sa prolongation n'est autre que le Grand Prix d'Emilie-Romagne, qui se court sur le circuit d'Imola. On sait s'avance que Monaco et le Grand Prix d'Espagne à Madrid seront au calendrier chaque année jusqu'à la fin de leur contrat, tout comme la Grande-Bretagne, la Hongrie, l'Italie et l'Autriche D'autres ont choisi de ne pas poursuivre l'aventure F1, comme le Grand Prix des Pays-Bas à Zandvoort.
Reste à savoir ce que décideront les dirigeants de la discipline. Peut-être que les récentes déclarations du Président de la FIA pourrait sauver à long terme le Grand Prix Qatar Airways de Grande-Bretagne...